Lecture #3 : L’art subtil de s’en foutre

Nov 7, 2022 | Apprendre à se connaitre, Guérir son coeur, Lectures

L’art subtil de s’en foutre se décrit comme “Un livre de développement personnel pour ceux qui détestent le développement personnel”.

En voilà une accroche intéressante. Couverture orange, tape à l’œil. Ma curiosité n’a pas manqué d’être piqué. La promesse de vente : un guide à contre-courant pour être soi-même.

Ayant fait une overdose de développement personnel quelques années auparavant, ce bouquin me semblait particulièrement à propos. Toujours en quête de nouveaux apprentissages sans tomber dans les injonctions, ce livre résonnait ainsi avec mes envies du moment.

Pourtant, ce n’est que lorsque j’ai aperçu cet ouvrage dans la bibliothèque d’un ami que je me suis empressée de lui emprunter.

Emprunt qui a duré de longs mois… J’ai laissé trôner celui-ci dans ma propre bibliothèque. Culpabilisant un peu plus chaque jour de ne toujours pas le rendre à mon ami. Heureusement qu’il est patient.

L’art subtil de s’en foutre : les premières impressions

Il faut dire que, malheureusement, ma première impression n’a pas été la meilleure. Rapidement après l’avoir récupéré, j’ai démarré la lecture et je l’ai presque aussitôt arrêtée.

Le récit débute et je n’apprécie que très peu la tonalité de l’auteur. J’y retrouve des discours à l’américaine que je trouve quelque peu ennuyeux. 

Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas d’éléments concrets pour appuyer mon propos. Il s’agit simplement de mon ressenti. J’ai l’impression de démarrer un énième livre qui va dans le sens de l’hyper-productivité, la positivité et surtout qui généralise le cas de sa propre vision de la réussite pour l’appliquer à tous. 

Pourtant, il y va justement de sa personne pour affirmer qu’il n’est pas spécial, mieux qu’un autre etc.

À mes yeux, la première de couverture vante les mérites d’un guide à contre-courant et ce que je retrouve sont, les expressions très désinvoltes d’un homme qui nous invite à lâcher prise

Je vois ainsi beaucoup de mots employés pour exprimer un concept simple. Des premiers conseils bateaux et qui font assez peu avancer le sujet.

C’est ainsi que je m’arrête dans cette lecture. Je me dis qu’elle n’a que peu de nouveautés à m’apprendre.

Laisser place à la curiosité

Les mois passent.  ne capte toujours pas mon intérêt. 

Finalement, alors que je me promène dans les rayons d’une grande librairie, je l’aperçois. Ce livre siège en tant que coup de cœur sur un présentoir. 

Je souris en coin. Peut-être ne lui ai-je pas suffisamment laissé sa chance ?

Ni une, ni deux, puisque je ne sais pas ce que je ne sais pas, il est temps de reprendre ma lecture. Je pourrais enfin le rendre à mon ami et aussi, supprimer cette tâche qui tourne en fond de mon cerveau.

Je pense que parfois, certains livres sont une question de timing et de disposition mentale. 

Le moment où j’ai choisi de le lire était un moment où il tombait à point. Je l’ai accueilli avec beaucoup plus d’ouvertures qu’initialement, prête à être surprise.

Je trouve d’ailleurs cela amusant. C’est généralement lorsque l’on a peu voire pas d’attentes que les merveilles peuvent se produire.

D’une certaine façon, j’ai décidé d’accepter ce livre tel qu’il était et il me l’a bien rendu.

Revisiter le rapport à soi-même

Au cours des dernières semaines, je me questionnais quant à mon degré d’exigence. Le perfectionnisme a toujours fait partie de ma vie, depuis toute petite. 

C’est ainsi que le chapitre 3 m’a beaucoup parlé. 

Chapitre 3 – Tu n’as rien d’extraordinaire, tu sais

J’ai toujours voulu faire “de grandes choses”. Sans réellement savoir ce qu’étaient ces fameuses grandes choses. 

Avec la culture du développement personnel mais aussi le monde capitaliste dans lequel on évolue, on est amené à vouloir toujours plus et mieux. On a accès à des millions d’informations en un clic. Des renseignements qui peuvent aussi bien nous tirer vers le haut comme vers le bas.

Comme il le mentionne si bien : 

“Internet ne se contente pas de proposer des infos en accès libre ; il fournit également du mal-être, du doute sur soi-même et de la honte en veux-tu en voilà, et pour pas un rond.”

On a vite fait de s’auto-diagnostiquer un problème d’estime de soi, de confiance en soi, de dépression saisonnière, dépendance affective etc.

Moi la première. Dans ce chapitre, il y a une phrase qui m’a plus particulièrement touchée.

“Être moyen est devenu le nouveau marqueur de la nullité”

Cela m’a paru tellement évident en la lisant mais j’avais besoin de voir cette phrase. Ecrit noir sur blanc. 

De même, il ajoute : “si tout le monde est extraordinaire, alors par définition, personne ne l’est. Si tout le monde sort du lot, personne ne peut émerger.”

Dans le développement personnel, on nous répète que nous sommes spéciaux. Nous sommes des merveilles extraordinaires qui méritent le meilleur. Cependant, comme il l’écrit si bien, à tous être extraordinaire, personne ne l’est.

Ces discours viennent répondre à un besoin des besoins humains. Celui de l’unicité. Le besoin d’être unique, spécial, à part. 

C’est là où j’apprécie particulièrement la nuance qu’il apporte. Tout est une question de point de vue et de perception. Il nous invite ainsi à revisiter les critères que l’on retient pour déterminer où nous nous situons sur la courbe de la réussite. 

Personnellement, pendant trop longtemps, j’ai fixé la barre trop haute. Ce sentiment d’échec qui m’envahissait n’était autre que le fait que dans certains domaines, je suis moyenne et c’est bien normal. Sauf que je décidais d’ancrer que moyen = nul.

Être pleinement responsable de sa vie

Il aborde également la notion de responsabilité. C’est une thématique que j’aime revisiter régulièrement.

On croit parfois que prendre pleinement sa responsabilité signifie que l’on mérite ce qui nous arrive. Que cela signifie que nous n’avons qu’à encaisser les coups durs sans broncher.

Il n’en est rien.

Être responsable c’est, d’une certaine façon, devenir adulte.

Une attitude d’enfant est de ne vouloir que les avantages de quelque chose. Croire qu’on peut vivre sans contrainte résulte d’une forme d’immaturité.

“Si tu te morfonds dans ta situation actuelle, c’est probablement parce que tu as l’impression que tu n’en détiens pas le contrôle total. Quand c’est toi qui choisis tes problèmes, tu te sens fort. Dès lors qu’on te les impose, tu te vois comme une malheureuse victime.”

Encore une fois, c’est une question de perception. 

Quand on accepte de prendre nos responsabilités, on reprend le contrôle sur nous-même. On cesse de rejeter à l’extérieur la cause de nos maux et on se donne l’opportunité de s’auto-parenter.

Être responsable de ce qui nous arrive ne veut pas dire que l’on doit se flageller ou culpabiliser pour x situations désagréables de notre vie. 

Les choses sont là. Ce qui compte, c’est ce qu’on décide d’en faire.

Se remettre en question régulièrement

Enfin, parmi les derniers éléments qui étaient une bonne piqûre de rappel, j’ai aimé le fait qu’il invite à la remise en question.

“Garde en tête qu’il y a toujours un truc sur quoi tu as tort

Chapitre 6 – Tu as faux sur toute la ligne (mais moi aussi)

On a vite fait de croire que l’on détient la vérité absolue. Sous des mots tels que la logique, la loi, l’évidence ou la science, on peut prendre nos opinions pour des faits. Il n’est simplement pas possible d’avoir toujours raison et c’est tant mieux. 

Il nous invite à redescendre notre égo d’un cran tout en s’appuyant sur ses propres expériences pour nous guider vers l’ouverture et la tolérance. 

Personnellement, je suis une personne qui se remet vite en question. À la moindre remarque, je me questionne et m’interroge face aux retours que l’on peut me faire. Cela peut aussi bien être une force qu’une faiblesse.

Il remet alors de la justesse sur ce fonctionnement en question : 

“Ce n’est pas parce que tu te demandes si tu n’as pas tort que tu as nécessairement tort.”

Je pense que c’est un point important à garder en soi. On peut s’épuiser à ébranler toutes les fondations ou la vision que l’on a de soi-même lorsque l’on choisit de tout détruire pour tout reconstruire à la moindre remarque.

“Être capable de considérer et d’évaluer d’autres points de vue sans forcément les adopter est sans doute LA compétence la plus importante pour évoluer soi-même de manière constructive.”

J’ai beau avoir des années d’introspection derrière moi, je ne suis pas à l’abri d’une estime de soi fragile, de remise en question et autres crises existentielles. Je trouve ainsi sa phrase tellement importante.

Ce n’est pas parce que l’on se demande si on a tort que c’est le cas. Quelle force que de se remettre en question. Quelle humilité surtout. Mais quelle plaie si l’on choisit d’adhérer à chaque vision qui diffère de la notre.

Nous avons tous nos propres expériences qui agissent tel un filtre sur notre vision du monde. Notre filtre n’est ni mieux ni moins bien qu’un autre. Il est juste différent.

L’art subtil de s’en foutre : conclusion et avis

Dans ce livre, Mark Manson déroule de nombreux points sur la vision que l’on peut avoir de soi. Il nous invite à nous émanciper du regard des autres pour vivre selon nos propres codes et désirs.

Si vous êtes amateur de développement personnel, vous trouverez probablement qu’il n’y a rien de nouveau ou particulièrement fou dans l’art subtil de s’en foutre. C’est mon cas. J’ai revu des notions que je connaissais déjà. Je n’ai pas eu le sentiment d’apprendre grand chose. (Mais était-ce l’objectif de « l’art subtil de s’en foutre », m’enseigner quelque chose ? Non.)

Cependant, quand bien même je connais ces éléments et concepts, cet ouvrage a cela de bon qu’il fait office de piqûre de rappel. 

Savoir ne signifie pas forcément appliquer. Il apporte des nuances intéressantes . Comme je l’ai mentionné, il y a plusieurs phrases que j’avais besoin de lire.

Sa publication se lit rapidement et elle est très accessible.

Je pense qu’effectivement, pour les personnes qui ont le développement personnel en horreur ce livre est pertinent.

Il est déculpabilisant et on sent que l’auteur ne prétend pas être “plus grand qu’il ne l’est”. Pas d’ego surdimensionné qui cherche à compenser, au contraire. Il écrit, sans prétention, ce qui lui semble juste et honnête.

Pour les personnes qui aiment le développement personnel, je pense que ce livre peut être également intéressant.

C’est une autorisation à être radicalement soi-même en revisitant notre vision de la réussite. Contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre, il ne prône pas le fait de devenir “je m’en foutiste”. Il met de la lumière sur ce qui compte vraiment pour laisser de côté ce qui nous freine et laisser tout l’espace à notre être.

Si mon retour sur ce livre vous a convaincu, vous pouvez le retrouver juste ici : 

Il s’agit d’un lien d’affiliation. C’est-à-dire que si vous le commandez par ce biais, je recevrai une petite compensation financière. Le prix est inchangé pour vous. Ce système permet, d’une certaine façon, de contribuer à l’appréciation de mon travail et de mes articles.

Par ailleurs, si vous avez ce désir de vous autoriser à être radicalement vous-même et à redorer votre estime personnelle, je vous invite à prendre rendez-vous avec moi pour une séance de coaching.


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