Les biais cognitifs dans nos relations amoureuses

Juin 13, 2022 | Comprendre l'amour, Entretenir l'amour, Guérir son coeur, Rupture, Sauver son couple

Bonjour à toutes et à tous, je vous retrouve aujourd’hui dans ce tout nouvel épisode de coeur d’articoach afin de vous parler des biais cognitifs et de leur impact dans nos relations amoureuses. 

Ils existent différents biais cognitifs qui vont s’exprimer de manière plus ou moins forte selon le stade d’une relation. On peut les identifier qu’on soit célibataire, à la fin d’une  relation ou dans une relation longue. 

Bien entendu, on les retrouve dans notre vie de manière générale mais je vais vous en parler plus spécifiquement, comme vous pouvez vous en doutez, en ce qui concerne les relations amoureuses.

Et si j’ai choisi d’aborder ce sujet c’est pour vous inviter à les identifier, de façon à ouvrir un peu votre champ de pensées et éventuellement, peut-être, vous permettre de construire des relations savoureuses et durables.

Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?

Je vais donc tout d’abord commencer par vous expliquer ce qu’est un biais cognitif ainsi que son utilité.

En résumé, les biais cognitifs sont des formes de pensée qui apparaissent à nos yeux comme de la pensée logique ou rationnelle. Ils nous permettent de porter des jugements, d’analyser des situations et prendre des décisions de façon rapide et intuitive.

Ce processus de pensée rapide est très utile puisque cela nous permet de réagir rapidement selon la situation mais aussi d’économiser notre énergie. 

Les biais cognitifs sont une sorte de réflexe et parfois, ils sont à la base de jugements erronés assez typiques et classiques. Ce qui va avoir un impact sur nos relations amoureuses.

Comment les biais cognitifs peuvent avoir un impact pendant une relation amoureuse ?

Je vais donc aborder différents biais cognitifs et leurs façons de s’exprimer dans nos relations. 

Le biais mnésique lié à l’humeur

Le premier qui me semble intéressant est un biais de mémoire, le biais mnésique lié à l’humeur.

C’est un biais où quand on est très énervé, on se souvient de tous les moments où on était très énervé. 

Quand on est de bonne humeur, on se souvient de tous les bons moments de bonheur.

Quand on est triste, on se remémore tous les moments où on a été triste de cette manière là.

Typiquement, ce qu’il se passe dans nos relations, c’est que lors d’une dispute si on est énervé, on va se souvenir de tous les autres moments où on a été énervé de cette manière. Ce qui vient renforcer notre émotion.

L’illusion de fréquence

Et, à cela s’ajoute l’illusion de fréquence. C’est-à-dire que quand on porte son attention sur quelque chose, on la voit partout.

Par exemple, si je décide d’acheter un appartement, je vais commencer à me renseigner sur les modalités, les différents prix, le marché etc. 

Mon attention sera tellement tournée vers les mots clés “achat appartement” que je commencerai à voir toutes les affiches de vente d’appartement quand je me promène. J’entendrai les conversations de personnes qui parlent finances et achats dans la rue. J’aurais l’impression qu’autour de moi, je ne connais que des gens quasiment qui ont acheté ou vont acheter.

Et donc ce biais, cette illusion de fréquence, ça me fera généraliser les choses lors d’une dispute comme : 

“De toute façon, tu fais toujours ça. T’es comme ça, c’est dans ton caractère. Je me souviens de toutes les fois où t’as fait ça.”

Le biais de confirmation

Pour couronner le tout, on y ajoute un biais de confirmation. C’est la tendance, très commune, à ne rechercher et ne prendre en considération que les informations qui confirment les croyances et les pensées qu’on a déjà. On va donc ignorer ou discréditer tout ce qui pourrait venir contredire ce qu’on pense déjà.

Et c’est là qu’on entend : “Je le savais. T’es comme ça. J’ai raison depuis le début.”

De plus, avec ce biais, on croit sincèrement qu’on a raison et qu’on voit la situation dans son ensemble.

Les comportements qu’on perpétue sans le vouloir

Il existe d’autres biais cognitifs qui nous poussent à persister dans des directions qu’on sait ne pas être les plus adéquates pour notre épanouissement affectif.

C’est un peu les moments où on se dit :

  • “Je sais que ça ne sert à rien de continuer dans cette direction”
  • “De toute façon je sais que la relation n’est pas faites pour durer”
  • “La relation me paraît très toxique mais je reste quand même”
  • “Je sais que mon comportement n’est pas top mais je continue quand même de l’adopter”
  • “Il est vrai que la situation n’est pas idéale mais c’est peut-être ma croix à porter”

Derrière ces différentes phrases, il y a souvent un ou plusieurs biais cognitifs.

Le biais de statu quo

Pour commencer, le biais de statu quo. Il s’agit de notre inclinaison à laisser les choses telles qu’elles sont. Avoir une forme d’aversion au changement. 

En effet, un changement peut apparaître comme apportant plus de risques et d’inconvénients que d’avantages possibles. Du coup, dans divers domaines, ce biais explique des choix qui ne sont pas les plus rationnels.

On continue à adopter l’attitude qu’on connaît ou garder la situation qu’on connaît. On a de la difficulté à lâcher le comportement primaire de base. Et ça c’est régi par la peur de l’inconnu ainsi que l’aversion à la perte.

L’aversion à la perte

L’aversion à la perte étant le fait d’être plus sensible à la perte qu’au gain. C’est-à-dire que si je vous dis : “Vous allez perdre 1000€ si vous faites ça”, cela vous fera peur alors que si je vous dis “vous allez gagner ceci si vous faites ça” alors là c’est positif.

On peut donc maintenir une situation parce qu’on a peur de :

  • perdre un confort
  • ne jamais retomber amoureux.se
  • finir seul.e et célibataire etc.
  • avoir l’impression de régresser et devoir recommencer à zéro

En ce sens, un autre biais peut intervenir.

L’escalade de l’engagement

Le terme est assez parlant. On continue de s’engager et de s’investir dans quelque chose qui ne nous convient pas.

Derrière cela, il y a les idées suivantes :

  • “Peut-être que si je m’engage encore plus, à un moment ça va changer”
  • “Peut-être que si je patiente encore un peu, la situation va évoluer”
  • “Si j’attends plus longtemps et que je continue de m’investir, alors peut-être que j’aurais un déclic et finirait par me sentir prêt.e à partir”

C’est dans l’escalade de l’engagement que certains couples en viennent à faire un bébé quand ça ne va pas.

Parce que selon eux, peut-être que c’est ce dont ils ont besoin pour ressouder la relation.

Vous vous en doutez sûrement, les problèmes qu’un couple rencontre ne disparaissent pas avec l’arrivée d’un bébé. 

Cette escalade de l’engagement est très corrélée avec l’aversion à la perte parce qu’il est frustrant de se dire qu’on a investi énormément de temps et d’énergie dans quelque chose qui n’aboutit pas comme on le souhaite. 

Nous n’aimons pas vivre de la frustration. Nous ne sommes pas toujours outillés pour la surmonter donc on continue à s’enfoncer dans une relation par peur d’avoir perdu du temps, des larmes, de l’énergie etc.

On se laisse diriger par la peur plutôt que par notre coeur.

Quels biais cognitifs interviennent suite à une séparation ?

Il existe encore plein d’autres biais cognitifs dont certains qui vont intervenir à la fin d’une relation. 

Les souvenirs en rose

Il s’agit d’un biais plutôt positif puisqu’il nous permet d’évaluer des expériences positivement. Ce biais fait référence à la découverte du fait qu’on va avoir tendance à évoluer plus positivement les événements bien après qu’ils se soient produits.

L’effet semble être plus fort avec des événements modérément agréables, ce qui est généralement expliqué par le fait que les ennuis et déplaisirs mineurs s’effacent de la mémoire bien plus rapidement que les situations positives.

Du coup, même si à la fin d’une relation tout va mal, avec le temps on va avoir tendance à ne garder que le positif.

 

C’est chouette puisque ça nous permet de nous ouvrir de nouveau à l’amour. Par contre, des fois, on idéalise complètement une relation passée, on la place sur un piédestal et on n’avance pas alors qu’en fait elle était pas top.

Le biais du pic fin

Celui-ci correspond au fait de juger une expérience par son point culminant et la fin de l’expérience. Quand on est dans une phase de rupture amoureuse, on va avoir tendance à juger la relation via ces deux points.

On passe de c’était formidable à c’était affreux. Sauf qu’on efface complètement toute une partie de la vérité de la relation. Quand on ne la regarde pas dans son ensemble, on a une vision assez déséquilibrée de ce qu’était la relation.

Comment identifier nos propres biais afin de construire des relations durables ?

Du coup, que peut-on faire face à ces différents biais ? Et bien déjà avoir conscience qu’ils existent est une première étape. 

Ensuite, il y a un autre biais que j’aimerais mentionner qui est celui de la projection sociale.

Le biais de la projection sociale

Avec ce biais, on va avoir tendance à projeter nos valeurs, nos pensées et nos croyances sur le monde. C’est-à-dire qu’on peut avoir l’impression que tout le monde a les mêmes connaissances que nous et pense comme nous.

C’est quelque chose qu’on fait assez naturellement puisqu’on est au centre de notre propre monde. Et chacun d’entre nous, constitue le centre de son propre monde. On se voit donc comme une seule et même entité pensante.

Avec ce biais, on peut avoir tendance à croire qu’on est en mesure de penser à la place de son ou sa partenaire. Tout comme, des choses peuvent nous paraître complètement évidentes alors qu’elles ne le sont pas pour notre partenaire.

Pour vous donner quelques exemples, cela pourrait être perçu par des phrases comme :

  • C’est évident qu’iel a compris ce que je voulais dire
  • Nan mais c’est sûr qu’iel n’aurait pas agit comme ça s’iel me prenait en considération
  • Dans son message, iel a écrit ça donc ça veut forcément dire ça
  • Je ne pense pas que ce soit une interprétation, ce code social est très connu, c’est sûr qu’iel va m’annoncer que c’est la fin

S’ouvrir aux différences

Cela dit, il se trouve que nous sommes tous différents et personne ne détient le savoir et la raison absolue.

En se confrontant aux opinions et pensées des autres, ça va nous permettre de mieux comprendre où on se situe, qu’est-ce qui constitue la norme d’une majorité de personnes et comment est-ce qu’on peut se positionner face à cela.

Remettre en question de temps en temps, les croyances que l’on pense être des faits, va nous permettre de construire des relations qui seront durables parce que nos prises de décisions importantes ne seront plus faites au travers d’un biais qui agit de temps à autre comme un raccourci.

Le coaching pour restructurer ses biais cognitifs

Vous vous en doutez, il y a certains biais qui ont une fonction très utile mais certains nous desservent et nous maintiennent dans des situations et comportements qui ne nous conviennent pas.

Cela peut être compliqué de les repérer soi-même d’où l’intérêt d’un accompagnement et d’une vision extérieure.

Quand on arrive à voir, la situation globale, cela permet d’explorer un autre point de vue pour voir que plusieurs « vérités » peuvent coexister. 

Cela permet également de vraiment différencier les faits des histoires qu’on se raconte. Un fait est neutre. C’est une version commune d’un récit qu’on pourrait tous raconter. Un histoire c’est l’interprétation qu’on réalise de ce fameux récit.

Avec les biais cognitifs et pas que d’ailleurs, on a tendance à se raconter beaucoup d’histoires et c’est souvent notre interprétation et notre perception d’un fait qui va nous toucher et nous affecter.

Si vous souhaitez aller plus loin dans l’exploration de vos biais cognitifs afin de vous construire une vie affective savoureuse et durable, je vous invite à prendre rendez-vous avec moi pour en discuter !