On parle beaucoup de ghosting dans le contexte des rencontres amoureuses, des premiers rendez-vous et des applications de rencontre. C’est d’ailleurs ce à quoi on pense le plus spontanément.
Mais en tant que coach en relation amoureuse, je peux vous assurer que le ghosting ne se limite pas aux débuts d’une histoire. Il existe aussi, au sein de relations déjà établies.
Si j’ai choisi d’en parler aujourd’hui, c’est parce que ce sujet revient souvent lors de mes séances : chez les célibataires, bien sûr, mais aussi dans des relations déjà bien établies. Et surtout, parce que le ghosting peut laisser une trace et des séquelles pour la personne qui se fait ghoster.
Dans cet article, je vais donc vous partager ce qu’est le ghosting, des raisons possibles qui expliquent pourquoi certaines personnes ghostent, et ce qui se joue au travers de ces comportements. Je vous partagerai également les impacts du ghosting, des conseils sur la posture possible à adopter si vous êtes ghosté·e, mais aussi quelques conseils si vous êtes tenté·e de ghoster quelqu’un. Et ce, pour agir avec authenticité et respect.
Qu’est-ce que le ghosting ?
Alors, pour commencer, qu’est-ce que le ghosting ? Il s’agit d’un acte qui consiste à mettre fin à une relation avec une personne. En interrompant sans avertissement ni explication toute communication et en ignorant les tentatives de reprise de contact de l’ancien.ne partenaire. Le mot ghosting vient donc de l’anglais ghost qui signifie fantôme. On a donc affaire à une personne qui disparaît sans crier gare.
Et ici, quand on parle de relation, il s’agit bien de tout lien qu’on a pu démarrer avec quelqu’un. Quelle que soit la profondeur et la durée d’existence de celui-ci.
Pour vous donner quelques exemples, le ghosting peut se manifester de la forme suivante :
- Vous êtes sur une application de rencontre et vos échanges avec l’autre sont profonds, intéressants voire enflammés. Puis, à partir du moment où vous proposez une rencontre, la personne en face cesse de répondre.
- Vous venez de passer une bonne première soirée avec une personne, qui a réciproquement signifié avoir passé un bon moment. Malheureusement, après lui avoir réécrit, celle-ci ne donne plus de nouvelles.
- Vous êtes dans une relation et la personne avec qui vous relationnez vous quitte sans explications et disparaît du jour au lendemain. Impossible d’avoir de ses nouvelles, elle ne répond pas aux différentes tentatives que vous faites : mail, sms, appels etc.
Je vais mentionner également une autre forme de comportement que certaines personnes associent à du ghosting. On pourrait appeler cela du ghosting progressif. C’est-à-dire qu’une personne va répondre de moins en moins, avoir des délais de réponses de plus en plus long avec des réponses de moins en moins investis.
C’est une façon de ne pas quitter le lien clairement mais la conversation s’éteint petit à petit “naturellement”. Parfois même, jusqu’à ce que ce soit la personne en face qui décide de ne plus répondre.
Est-ce que ces différents exemples de ghosting vous semblent lunaire ? Pour la plupart, à mes yeux, ils le sont. Malheureusement, je sais à quel point c’est quelque chose de fréquent. Ces choix peuvent s’expliquer quand on en sait plus sur le tempérament et le vécu d’une personne. Mais, quand bien même on comprend les raisons qui motivent ces agissements, cela n’empêche pas ceux-ci de pouvoir être reçus comme brutaux et violents.
Être adulte, c’est aussi se confronter aux conversations difficiles, aux autres et à soi. Disparaître du jour au lendemain est un comportement qui peut nous sembler anecdotique lorsqu’on le réalise et pourtant, il impacte la personne en face qui vit ce ghosting.
D’une certaine façon, quand il y a une relation qui existe, choisir de ghoster, c’est aussi trahir le lien qui s’est créé.
Cela dit, si vous suivez ce podcast depuis un moment, vous savez sûrement que j’aime nuancer mes propos. Donc je vous mentionnerai plus tard des cas où, d’une certaine façon, c’est plus que correct, de ghoster quelqu’un.
Pour quelles raisons une personne emploie cette méthode ?
Alors, qu’est-ce qui peut motiver une personne à ghoster ? Je vous ai cité des exemples où il existait déjà un lien naissant ou entretenu entre les protagonistes.
Néanmoins, il peut arriver que le lien démarre tout juste. Par exemple, une personne vient nous parler sur une application de rencontre, le démarrage de conversation est plat, inintéressant à nos yeux, alors on choisit de simplement cesser de répondre.
Les relations platoniques
C’est quelque chose qui arrive fréquemment au travers des sites de rencontres. Cela paraît tout à fait banal pour la personne qui choisit de ghoster comme l’échange démarrait tout juste. Mais cela peut tout de même laisser la personne en face seule, sans explications et clé de compréhension pour identifier la raison de ce silence soudain.
En fait, il y a une particularité que génère les sites de rencontres. Comme nous sommes bien installés confortablement derrière notre écran, cela crée une certaine distance telle qu’il peut être difficile de nouer un lien émotionnel. Si ce lien n’est pas suffisamment noué, cela peut nous mettre dans une posture désintéressée et désengagée d’où le fait que l’on puisse considérer qu’il n’est pas nécessaire de partager clairement le fait qu’on ne souhaite pas poursuivre un échange. C’est un peu ce que je vais appeler le ghosting de flemme. “J’ai la flemme de m’expliquer, on se connait à peine, j’arrête juste de répondre”.
Cela dit, on a aussi le cas où on échange avec un lien émotionnel fort. Mais celui-ci, tant que la rencontre n’a pas eu lieu, reste platonique. Si bien que l’on peut idéaliser l’autre ou même voir nos besoins relationnels comblés par le fait d’échanger sans nécessairement ressentir le désir de rencontrer l’autre physiquement parlant.
Les différentes peurs
Ce qui m’amène ainsi à l’une des racines principales du ghosting : la peur.
Quel que soit le type de relation entretenue, une personne peut avoir peur de décevoir, de devoir se justifier, de devoir affronter l’autre ou encore de faire souffrir l’autre.
Certaines personnes évitent les confrontations à tout prix. Si bien qu’elles préfèrent ghoster et disparaître sans un mot. Parce que pour elles, s’exprimer sur le fait qu’elle ne souhaite pas poursuivre le lien génère trop d’inconfort. Inconfort qu’elles ne se sentent pas en capacité de gérer.
Donc si je reprends mes exemples précédents, une personne avec qui on échange bien sur une application et qui disparaît d’un coup, peut être dans ce scénario de peur. Par exemple, peur de décevoir voire d’être déçue en effectuant la rencontre donc elle évite cette possibilité.
Cela peut être une personne qui souhaitait uniquement échanger par écrit pour avoir un regain de confiance en soi, ou autre, et dès que la possibilité d’ancrer ce lien dans le réel se présente, elle fuit car cela amène trop d’enjeux émotionnels ou que cela ne répond pas à ses besoins à un instant t.
Très souvent, une personne qui décide de ghoster se retrouve confrontée à des enjeux auxquels elle n’est pas prête à se confronter. Et plutôt que de dire honnêtement les choses, elle préfère juste tout arrêter sans explications.
Le débordement émotionnel
Pour ce qui est des couples dont le lien existait déjà depuis plusieurs mois voire années c’est un cas un peu particulier. Puisqu’en effet, il y a tout d’abord une rupture qui se ponctue par du ghosting. Et on va parler de ghosting dans le cas où on a vraiment eu aucune explication sur le pourquoi du comment de la rupture et qu’après coup il est impossible d’échanger pour en savoir plus. Puisque, je le rappelle, le ghosting consiste à arrêter toute communication sans avertissement ni explication.
Dans les cas comme celui-ci, s’il n’y a vraiment aucun signes avant-coureur, ce qu’on peut imaginer c’est qu’il y a eu un débordement émotionnel quelque part chez la personne qui ghoste et le fait de s’extraire de la relation et de couper tout contact permet d’amener un gros soulagement. D’où ce choix de comportement.
De même, certaines personnes ne sont pas capable prête à assumer leurs actes. Pas prête d’affronter décision de quitter la relation
Ce que j’ai pu constater aussi, c’est un ghosting qui survient suite à une rupture où l’on connait les raisons de la rupture. La personne quittée refuse d’accepter la séparation et cherche à négocier en permanence avec l’autre. Si bien qu’au bout d’un moment l’autre finit par arrêter de répondre.
Si je résume donc ce qui peut amener à ghoster, il y a le désengagement, le non-intérêt pour les interactions, diverses peurs, des débordements émotionnels ou encore un non respect des limites posées dans le cadre d’une rupture.
Les impacts du ghosting
En tout début d’article je vous disais que les comportement de ghosting me semblent parfois lunaires. Notamment parce que je constate les séquelles que le ghosting laisse.
Une personne qui du jour au lendemain se voit ghoster n’a que très rarement des éléments de réponse pour comprendre ce qui s’est joué.
Cela peut ainsi conduire à une perte d’estime de soi. La personne ghostée va se remettre en question ou avoir l’impression d’avoir fait quelque chose de mal.
Cela peut aussi générer des insécurités. Certaines personnes vont se demander : “Qu’ai-je fait pour mériter un tel traitement ?” D’autre vont surgénéraliser certaines de leurs croyances comme par exemple le fait que les gens finissent inévitablement pour nous abandonner.
Parfois, en fonction de l’estime de soi que l’on a, cela peut même avoir un impact plus profond sur la santé mentale : confusion, anxiété, tristesse voire même dépression. Dans les cas les plus forts, la perte soudaine de connexion avec la personne peut générer un traumatisme et amener un TSPT. (trouble du stress post-traumatique)
Les séquelles du ghosting sur le long terme
Sur le long-terme, une personne ghosté peut alors développé de l’anxiété relationnel et avoir des comportements qui ne sont pas toujours fonctionnels.
Une personne qui a été marquée par le ghosting peut alors revivre beaucoup de stresse dès qu’une personne met du temps à répondre à un de ses messages.
Il faut aussi savoir qu’une personne ghostée va généralement chercher une explication. Sauf que, si elle n’a pas d’explication, il se peut qu’elle se raccroche à des détails en décortiquant l’entièreté des interactions passées :
- Est-ce que ça pourrait être quand j’ai fait une blague sur tel sujet ?
- Ah c’est vrai qu’il m’avait dit une fois que sexuellement je n’avais pas été assez à l’écoute
- C’est peut-être parce que j’ai mentionné sa famille dans une conversation et que c’était trop tôt
- Ou alors est-ce que c’est parce que je lui ai partagé mon rêve de fonder une famille ?
S’il y avait des petits détails dans la relation où l’on a l’impression que l’autre a tiqué alors on peut devenir survigilant sur ces sujets. On n’a pas d’autres miettes à se mettre sous la dent. Alors dans une relation suivante, une personne ghostée pourrait se censurer sur des sujets qui comptent pour elle parce qu’elle aurait développé la croyance que ces sujets sont trop tabous, intenses, personnels etc.
Elle pourrait développer un trouble anxieux ou un complexe sur la sexualité si elle croit que le problème venait de là.
Parfois la peur du ghosting va même aller jusqu’à empêcher de vivre une nouvelle relation. Pour ne pas revivre du ghosting, on choisit tout simplement de couper tout lien avec autrui.
Donc vous voyez, quand on pense au ghosting, on peut avoir l’impression que c’est un sujet de surface, qu’il suffit juste de faire preuve de résilience et de passer à autre chose mais c’est bien plus complexe que cela.
Que faire quand on se fait ghoster ?
Tout d’abord, lorsque vous avez été ghosté, essayez autant que possible de provoquer une vraie conversation avec l’autre personne. Appelez-la, laissez un message vocal, envoyez un SMS. Dites-lui clairement que vous avez besoin d’échanger, au moins pour pouvoir clôturer les choses correctement.
Vous en avez le droit. Ce n’est pas exagére de votre part que de demander du respect. Et, si vous parvenez à avoir cet échange, cela sera aussi plus facile de reconstruire de la confiance au sein de vos relations futures.
Une valeur personnelle intacte
Ensuite, si malheureusement, vous ne parvenez pas à avoir cet échange et que le silence persiste, la première chose que j’ai envie de vous dire, et que je dis aux personnes que j’accompagne, c’est que le ghosting en dit beaucoup plus sur la personne en face que sur soi-même.
Je vous ai cité les différentes séquelles que le ghosting peut laisser. De ce fait, je pense qu’on peut s’entendre pour mettre le ghosting dans la catégorie comportement inadapté voire toxique. C’est même un comportement plutôt immature. Comme j’ai pu le dire précédemment, être adulte, c’est aussi se confronter aux conversations difficiles, aux autres et à soi.
C’est aller au-delà de nos peurs, faire preuve de courage pour mettre un terme à un lien de façon respectueuse et claire.
Développer sa résilience
C’est pourquoi, même si bien sûr, c’est tentant d’arriver à la conclusion que c’est notre faute et que l’on a fait quelque chose de mal, quand bien même, cela ne veut pas dire qu’on mérite de se faire ghoster. Avoir un comportement inadapté ne justifie pas nécessairement un comportement inadapté en retour.
Ensuite, le ghosting peut nous amener à puiser dans notre résilience. C’est-à-dire que parfois, on n’aura pas d’explications, on n’aura pas la possibilité de comprendre et on ne saura jamais pourquoi on a été ghosté.
Cela va alors nécessiter d’arriver jusqu’à une étape d’acceptation. Et avant d’être à cette étape, on peut passer par un tas d’émotions ambivalentes qu’il va être important d’accueillir. C’est normal pendant un temps d’être en boucle, d’avoir besoin d’en parler, de chercher à comprendre.
Mais vraiment, si vous vivez du ghosting, s’il vous plaît, ne remettez pas votre valeur en question. Encore plus s’il s’agissait d’un lien naissant. Ne venez pas chambouler toutes vos fondations pour une personne qui ne vous connait même pas et que vous ne connaissez pas. Cette personne n’est pas qualifiée pour émettre une opinion pertinente.
Quand c’est un ghosting de rupture, c’est un peu différent, là je vous invite plutôt à avancer sur votre deuil amoureux.
Préparer le terrain
Ensuite, comme j’ai pu l’exprimer, le ghosting peut mener à de la vigilance voire de la méfiance envers de futures relations. Il est important de ne pas laisser la peur du ghosting empêcher de nouvelles histoires. Chaque individu est unique et ce n’est pas parce qu’une personne vous a ghosté qu’il faut priver les autres de votre lumière.
Ce que vous pouvez faire pour vous rassurer, c’est de fixer des limites claires. Vous n’avez pas à normaliser des comportements qui ne sont pas OK pour vous comme le ghosting. Vous avez le droit, en début de relation, de considérer que ce n’est pas correct pour vous de rester sans répondre pendant plus de 24h par exemple.
Cela va ainsi vous permettre de partager ce que vous voulez bien vivre ou non.
De ce fait, vous pouvez poser dès le départ le propos suivant :
- “Dans mes relations passées, il m’est arrivé d’être ghosté, et ça a été difficile pour moi. Aujourd’hui, j’ai besoin de plus de clarté. Quoi qu’il se passe entre nous, j’aimerais qu’il y ait au moins un message d’explication, quelque chose qui me donne une piste et qui m’aide à comprendre et ne pas interpréter.”
Que faire quand on est tenté.e de ghoster ?
En revanche, si vous êtes plutôt dans la posture inverse, tenté.e de ghoster, que pouvez vous faire ?
Le soulagement de ghoster
Certaines personnes qui ont déjà ghosté décrivent un immense soulagement juste après l’avoir fait. Cet apaisement peut alors venir conforter l’idée qu’il fallait mettre un terme au lien, et qu’il n’y a aucune raison d’y revenir, puisque reprendre contact ramènerait de l’inconfort. J’ai d’ailleurs déjà entendu cette phrase : “Pourquoi est-ce que je reviendrais en arrière alors que je me sens bien ?”
Effectivement, le corps envoie un signal de détente, comme s’il n’y avait aucune raison de regretter. Mais, comme je l’ai déjà évoqué, le ghosting survient parfois à la suite de débordements émotionnels. Dans ces cas-là, ressentir du soulagement après avoir coupé le contact est parfaitement normal.
Pour autant, est-ce que ce soulagement signifie que la décision était la plus juste ? Pas nécessairement. Il est normal de ne pas regretter la disparition de l’angoisse liée à ces débordements émotionnels. Mais l’absence de manque, ou le fait de ne plus ressentir l’envie de parler à l’autre, ne veut pas automatiquement dire que notre comportement était le plus adapté ou le plus fonctionnel.
Il existe des situations qui génèrent beaucoup d’inconfort, mais qui sont pourtant nécessaires pour grandir émotionnellement, gagner en maturité relationnelle et construire des liens plus sains avec les autres.
Faire preuve de courage
Je peux ainsi comprendre la fuite, la peur. C’est normal que les relations puissent générer des craintes mais est-ce que la fuite fait partie des valeurs que vous souhaitez porter et incarner dans vos relations ?
Parfois, on choisit de ghoster parce qu’on a l’impression qu’on va avoir une conversation interminable, qu’on n’a pas envie de s’expliquer, qu’on va devoir se justifier ou alors qu’on va faire trop de mal à l’autre.
J’aimerais ainsi vous inviter à faire preuve de courage et d’oser exprimer que vous préférez arrêter les interactions là. Vous n’avez pas besoin d’en faire des tonnes, par exemple, vous pouvez dire :
- “J’ai apprécié te rencontrer et le temps qu’on a partagé. De mon côté, je ne ressens pas l’élan nécessaire pour aller plus loin, et je préfère être honnête avec toi. Je te souhaite une belle continuation”
- “J’ai trouvé notre rencontre chouette, et j’ai aimé apprendre à te connaître. Après réflexion, je ne ressens pas une connexion suffisante pour poursuivre le lien. Je préfère te le dire clairement plutôt que te laisser dans le flou. Bonne continuation.”
S’il s’agit d’une rupture amoureuse, les messages précédents ne seront pas adéquats. En revanche, prenez le temps d’exprimer où vous ne vous y retrouvez pas dans la relation et pourquoi vous désirez y mettre un terme. En tout cas, prenez ce temps d’échange là si vous êtes dans une relation saine, je vais développer davantage ce propos juste après.
Dites vous bien que vous ferez moins souffrir une personne en lui parlant et en lui exprimant les choses qu’en disparaissant. Et en plus, ça vous permettra d’être d’autant plus adulte et mature dans le lien. Cela apprend à poser des mots, des ressentis et surtout, à conclure respectureusement une relation avec autrui, que ce soit suite à un rendez-vous ou un certain temps de relation.
Le ghosting : bien ou mal ?
Pour terminer ce podcast, j’aimerais quand même nuancer mes propos et revenir sur le fait qu’il existe certaines situations où le ghosting peut être une réponse adaptée.
Jusqu’ici, au vu de ce que j’ai partagé et de la manière dont j’ai construit cet article, on pourrait avoir une vision très manichéenne et se dire que le ghosting est forcément quelque chose de négatif. Pourtant, même s’il peut être blessant, il comporte aussi des avantages et peut, dans certains contextes précis, devenir un comportement fonctionnel.
Le cas des relations toxiques
En réalité, dans des contextes de relations toxiques, avec de l’emprise, de la manipulation ou des violences verbales, il arrive que le ghosting soit la seule option possible.
Quand on n’arrive pas à s’extraire autrement d’un lien, quand on a déjà tout tenté, le ghosting peut alors devenir un véritable comportement de survie.
On pourrait se dire qu’il serait toujours préférable d’envoyer un message pour annoncer que l’on met fin à la relation. Mais dans ces situations bien spécifiques, il peut y avoir une peur réelle : celle de se faire retourner le cerveau, de subir à nouveau de la manipulation, ou de provoquer des réactions violentes en face.
Dans ces cas-là, fuyez la relation sans vous retourner. Et quand je disais tout à l’heure que la fuite n’est peut-être pas la valeur que vous souhaitez incarner dans un couple, ici on ne parle plus de valeurs relationnelles, on parle de survie.
Si une personne est en capacité de nuire à votre santé mentale ou physique, vous ne lui devez aucune explication.
C’est donc en cela que ghoster peut s’avérer être utile. Bloquer tout contact avec l’autre quand celui-ci est un danger pour soi.
Le cas d’une rupture non acceptée
Il existe aussi un autre cas, que j’ai déjà évoqué, où le ghosting peut devenir une solution presque inévitable : lorsque la rupture n’est pas acceptée.
Quand il y a eu des explications, des échanges, et qu’une demande claire de couper le lien a été formulée, mais que la personne quittée revient sans cesse à la charge, on se retrouve alors face à un non-respect des limites de l’autre.
J’insiste vraiment sur ce point : il y a eu des explications et du dialogue. Parce que lorsque l’autre refuse catégoriquement d’accepter la séparation, cela peut amener la personne qui s’en va à prendre des mesures plus radicales, comme le ghosting, simplement pour faire respecter sa décision.
Je sais à quel point une rupture peut être douloureuse, surtout lorsqu’elle n’est pas choisie. Mais tenter de négocier à répétition, de faire changer l’autre d’avis, peut peu à peu créer chez celui ou celle qui part un sentiment de harcèlement. Et à ce moment-là, on retombe dans des échanges qui deviennent toxiques.
La personne qui s’en va n’a alors plus envie de se faire “retourner le cerveau” et choisit de couper totalement le contact. C’est évidemment brutal pour la personne quittée. Mais dans ce cas précis, il existe des explications auxquelles se raccrocher, et qui peuvent, avec le temps, permettre de comprendre la séparation et d’avancer.
Nous arrivons à la fin de cet article, et j’espère qu’il vous a apporté à la fois des clés de compréhension sur le ghosting, mais aussi des repères pour savoir comment vous positionner, que vous ayez été ghosté… ou ghosteur.
J’aimerais terminer en rappelant qu’il n’est pas rare, au cours d’une vie, d’avoir occupé l’un comme l’autre de ces rôles. Cela ne fait pas de vous de mauvaises personnes. Cela fait de vous des êtres humains en chemin, en apprentissage, à l’écoute de vous-mêmes, et engagés dans le développement de comportements relationnels plus justes, plus fonctionnels, et empreints de maturité affective.
