Aujourd’hui, j’ai choisi de vous parler des peurs dans les relations amoureuses.
Par exemple, peur de :
- être trompé.e, quitté.e, rejeté.e, manipulé.e
- l’engagement, l’intimité, la dépendance affective
- souffrir, s’oublier dans la relation etc.
C’est tout à fait normal d’avoir des peurs qui remontent à la surface quand on relationne avec des personnes. Malheureusement, ces peurs peuvent venir entraver le bien-être ressenti au travers de la relation.
En tant qu’être humain, on a généralement tendance à accueillir ce qui nous procure du plaisir et à rejeter ce qui amène de l’inconfort.
La manifestation d’une peur est rarement confortable. Et en ce sens, les peurs peuvent donc venir saboter la relation amoureuse même si, initialement, ces peurs, elles ont une intention positive.
L’idée de cet article est donc de vous parler des peurs, de la façon dont elles se manifestent et comment est-ce qu’elles vont avoir un impact dans vos relations pour que vous puissiez les identifier mais aussi corriger le tir.
Je parle de corriger le tir parce que c’est quelque chose qu’on va voir mais les résultats produits par un comportement qui serait dirigé par la peur permettent très rarement de construire un environnement favorable à l’épanouissement dans la relation.
Ainsi, quand on arrive à identifier nos peurs et nos mécanismes, c’est plus facile de faire preuve de courage pour agir différemment et obtenir des résultats différents.
Qu’est-ce que la peur dans une relation amoureuse ?
Les peurs sont une sorte de filtre qui va déformer nos perceptions de la réalité. Et puisque ça déforme notre approche de la réalité, ça va avoir un impact sur notre vision du monde. Cela va avoir également de l’influence sur notre vie au quotidien.
Quand on ressent de la peur, ce qu’on va percevoir c’est plus de choses négatives que de choses positives.
En général, une peur survient suite à un événement qui a été compliqué à vivre. La peur devient donc une forme de bouclier pour éviter de souffrir davantage ou revivre la situation en question.
Le rôle de la peur
Le but d’une peur est donc de nous protéger de la souffrance, ce qui est tout à fait légitime et noble comme intention.
Cela a donc un sens, c’est un outil qui est utile. C’est une forme de réaction instinctive face au danger potentiel. Initialement, une peur est là pour nous permettre de survivre.
Si par exemple j’ai peur de sauter du haut d’un pont sans aucune forme de sécurité pour me rattraper. Et bien, ce n’est pas plus mal que j’ai peur puisque je pourrais potentiellement en mourir de sauter du haut d’un pont.
Dans une relation amoureuse, il y a des peurs qui nous indiquent un réel danger pour notre survie. Comme de la violence psychologique ou physique.
Mais il y a aussi des peurs qui s’installent pour nous protéger mais on oublie entre-temps qu’on a évolué, qu’on a grandi et qu’on ne risque plus rien.
On reste donc à l’affût face à ces peurs qui se manifestent, on voit des dangers potentiels là où il n’y en a plus et on finit par créer les situations qu’on va redouter et qui vont saborder la relation.
En amour, il y a un conflit intérieur qui surgit avec les peurs : amour vs peur.
Cerise sur le gâteau avec ce conflit intérieur, c’est qu’on crée inconsciemment un raccourci dans notre cerveau qui est :
- “amour = souffrance”
Et la peur, comme je l’ai mentionné précédemment, est là pour nous protéger de cette souffrance.
La peur dans la relation amoureuse
Dans une relation amoureuse, la peur peut nous faire faire des choses qui ne permettent pas de construire un terrain propice à la relation.
Les peur de souffrir
Par exemple, j’ai peur d’être quitté.e alors je deviens contrôlante et jalouse. Je demande à être rassuré en permanence ce qui n’est pas gérable pour mon partenaire et il finit par partir.
J’ai peur de la relation, je redoute qu’elle puisse me faire souffrir alors je m’en vais au moindre signe d’attachement alors que, à la base, je rêve d’une jolie connexion avec l’autre.
J’ai peur de perdre ma liberté dans la relation donc je fais tout pour la conserver. C’est-à-dire peu de concessions, peu d’espace pour l’autre et toujours un pied en dehors de la relation pour éviter de trop m’investir et m’y perdre.
Résultat ? C’est l’autre qui s’en va ou je me lasse.
J’ai peur de ne jamais retrouver une connexion aussi belle qu’avec un précédent partenaire alors je suis à l’affût du moindre détail qui pourrait me déranger et j’en deviens trop exigeante. Si bien que, personne n’est à la hauteur des critères que je demande de cocher. Qui plus est quand on a notre petite liste on ne parle plus vraiment d’amour. L’autre devient un objet qui doit répondre à ses fonctions.
Les peurs de l’inconnu
J’ai peur de choisir la mauvaise personne. Alors j’explore toutes les relations possibles sans être complètement honnête et authentique avec l’autre. Résultat, je ne m’engage nulle part, ça se ressent et les partenaires potentiels sont braqués face à cette ambivalence.
J’ai peur de ne pas retrouver une belle relation donc je reste dans une situation qui ne me convient pas. On entend d’ailleurs souvent une phrase qui est “Je sais ce que je quitte dans la relation mais je ne sais pas ce que je retrouve après donc je ne pars pas”. L’inconnu fait peur.
Avec tous ces exemples, mon objectif est de vous montrer qu’il y a plein de peurs possibles en amour. Et on va avoir des actions en réponse à celle-ci que ce soit conscient ou non.
En général, quand la peur prend beaucoup d’espace, on ne fait pas les choix adéquats pour s’épanouir dans la relation.
Les différentes formes de peur
On va distinguer plusieurs types de peur.
Peur de l’inconnu, de souffrir ou encore peur que d’autres personnes souffrent. Parmi celles-ci, elles peuvent être classées dans deux catégories.
La peur situationnelle
Il se passe réellement quelque chose sous mes yeux qui m’indique qu’il y a un danger dans la relation.
Par exemple, si je suis dans un couple monogame, je peux voir mon partenaire en train de flirter et draguer sous mes yeux.
Cela va réveiller la peur d’être abandonnée voire trompée. Je ne me sens donc pas en sécurité affective.
Dans ce cas là, il y a un déclencheur, une situation qui fait que la peur se réveille.
La peur généraliste
C’est une peur qui vient d’un événement qu’on a pu vivre, on a peur de le revivre donc on en fait une généralité pour éviter d’avoir à revivre l’inconfort passé.
Toujours avec cet exemple de la peur d’être abandonnée voire trompée.
Je pourrais être en train de manger des pâtes et tout d’un coup, j’ai cette peur qui me prend en otage alors que je suis dans ma salle à manger tranquillement et que 3 minutes avant mon partenaire m’a dit qu’il m’aimait. Je pars en spirale dans ma tête à partir de “rien du tout”. Et je remets en question toute la relation.
Là, on est dans une peur où à priori par le passé j’ai pu être trompé, je n’ai peut-être pas compris ce qui s’était passé et je viens projeter sur l’autre une expérience passée avec quelqu’un d’autre alors que mon partenaire ne me donne pas de raison concrète à l’instant t de m’inquiéter.
Au-delà de la peur
Dans une grande majorité des cas, on va expérimenter des peurs qui seront une généralisation abusive d’un vécu passé. Elles vont ainsi être dûes à nos pensées et arriver comme un signal qu’il y a quelque chose potentiellement à ajuster.
On croit souvent à tort que la peur nous protège de l’amour. On ferme notre cœur pour éviter de retomber dans des élans naturels d’amour. Alors qu’en réalité, c’est tout aussi inconfortable de freiner l’amour qui existe naturellement en nous.
Donc en amour quand on écoute nos peurs, on est dans le contrôle. Celui-ci bloque la spontanéité mais aussi les émotions. Et donc on expérimente pas sincèrement l’amour quand on reste bloqué dans ce dit contrôle.
Parfois, la peur va aussi arriver en tant que feedback pour nous équilibrer quand on a des attentes illusoires ou utopiques. Une peur peut ainsi cacher un désir excessif.
Je pourrais avoir peur que mon partenaire parte voir ailleurs ou m’abandonne mais ça pourrait être parce que j’ai une vision de l’amour complètement fusionnelle. Où je crois que le couple, c’est la certitude totale de ne jamais être trompé, que le couple signifie d’être tout le temps collé l’un à l’autre et que plus rien d’autre n’existe autour.
Je vais donc avoir cette peur très grande d’être abandonnée mais ce sera aussi lié au fait que j’ai une perception de ce qu’est réellement la relation de couple.
La peur qui prendrait beaucoup d’espace m’obligerait à la diminuer en ayant des attentes plus réalistes. Ce qui permettrait de rétablir de l’équilibre et de diminuer la pression.
Dépasser ses peurs
L’une des clés pour rétablir la sécurité intérieure va être dans la connaissance de soi.
C’est-à-dire que, quand on connaît les mécanismes et un bout de psychologie de la peur, ça permet de la diminuer parce qu’on passe de quelque chose d’inconnu et inquiétant à des notions connues qui vont être sécurisantes.
Quand on sait comment on réagit et pourquoi de telle façon, on en fait déjà un peu moins une montagne quand la peur survient. Bien que ça reste inconfortable.
Observer la peur
Quand une peur survient, la première chose que vous pouvez faire est de l’observer.
On sort du jugement de c’est bien ou c’est mal. On met de côté la flagellation de “c’est irrationnel, je ne devrais pas avoir cette peur là ou ressentir ça”.
La peur, elle est là et on va composer avec.
En tant qu’être humain c’est tout à fait normal d’être tantôt rationnel puis irrationnel. Donc dites vous que si vous ressentez de la peur, vous êtes simplement un être humain en bon état de marche.
Vous allez donc pouvoir observer ce qu’il se passe en apprenant à rester avec vos questionnements et vos peurs avant de partir vider votre sac à la moindre inquiétude qui se présente.
D’autant plus si vous souhaitez être indépendant.e, vous ne sortirez pas de schéma de dépendance affective si vous refusez de muscler votre autonomie lors de l’inconfort.
Observer ce qu’il se passe et rester avec ses questions, ça permet de laisser la réponse venir par elle-même et si vraiment elle ne vient pas, là il sera temps de solliciter l’extérieur. Auquel cas, ça se fera non pas en étant dans un état émotionnel d’angoisse et panique mais en étant plus équilibré et dans une démarche de réel prise en charge émotionnelle.
Se poser les bonnes questions
Suite à cette phase d’observation, on peut commencer à se poser des questions constructives.
- Pourquoi ai-je peur ?
- D’où est-ce que ça vient ?
- Ou plutôt, est-ce que ce que je ressens me rappelle quelque chose ?
Le but de cette dernière question est de déterminer si on est dans une peur situationnelle ou générale.
C’est assez fréquent que la peur nous rappelle quelque chose parce qu’on ne peut avoir peur que de choses qu’on connaît.
On n’est pas en mesure d’imaginer quelque chose qui est inconnu pour nous parce que notre mental ne va pouvoir construire dans son esprit quelque chose qui n’existe pas pour nous.
C’est d’ailleurs comme ça que dans la peur de l’inconnu, ce qu’on projette c’est en fonction de ce qu’on connaît déjà.
Parmi les autres questions que vous pouvez vous poser, il y a :
- Est-ce que j’ai peur parce que je crois ou je me laisse croire qu’il n’existe aucune autre manière ou opportunité de me sentir bien dans la relation ?
- Est-ce que parmi mes inquiétudes certaines sont la conséquence d’un désir excessif ou du fait de trop voir les inconvénients ?
L’objectif avec ces questions c’est de modifier la perception des avantages comme des inconvénients. Le fait d’avoir des attentes réalistes va permettre de diminuer la peur.
Développer sa confiance en ses ressources
Une autre étape pour aller au-delà de la peur va être de développer sa confiance en soi mais plutôt dans sa capacité à rebondir. C’est une forme de résilience.
Par le passé, il s’est passé tel truc, ok. Qu’est-ce que j’en ai appris et qu’est-ce que ça m’apporte comme force aujourd’hui ?
On sous-estime souvent nos capacités et notre faculté à nous relever en cas de coups durs. Un des meilleurs moyens de ne plus avoir peur est justement de vivre l’expérience en question pour ne plus en avoir peur.
On peut très bien s’effondrer pendant un temps. Mais ce temps, il aura une durée limitée.
Fuir ses émotions ou s’y complaire inconsciemment c’est une forme de faiblesse dans le sens où on croit qu’on a aucun pouvoir sur nos émotions face à des situations.
Accepter d’avoir peur
La dernière chose que j’aimerais vous dire sur la peur est d’accepter que vous en ayez.
Vous pouvez rejeter autant que vous voulez vos peurs, elles ne vont pas disparaître. Plus vous essayerez de les éradiquer, plus elles resteront car vous mettrez de la tension sur ces peurs et elles se renforceront.
Une peur demande à être écouté et parfois, le simple de reconnaître que la peur est là et que c’est ok, ça permet de souffler.
Accepter une peur, c’est aussi changer son dialogue interne. On vient rassurer le soi du passé qui a expérimenté et qui l’a mal vécu.