Cas coaching : « Je n’arrive pas à gérer mes émotions

Juin 10, 2024 | Apprendre à se connaitre, Devenir love coach, Podcast, Sauver son couple

Dans mes séances de coaching, j’entends souvent cette phrase qui est : “Je n’arrive pas à gérer mes émotions”. 

Avec les cas coaching, je vous propose de découvrir des phrases ou questions que j’entends très fréquemment au cours de mes séances de coaching amoureux. Cette fois-ci, j’ai choisi de parler des émotions.

Gérer mes émotions ou réguler mes émotions ?

La première chose déjà à observer selon moi est le choix des mots. On dit très souvent “gérer ses émotions”. Là où il serait plus juste de parler de réguler ses émotions. 

Gérer implique une forme de contrôle de soi, là où les émotions sont simplement présentes. Elles ont le droit d’être présentes. Ce qu’il convient est plutôt d’adapter nos comportements et nos actions qui résultent de ces fameuses émotions.

Je parle de régulation émotionnelle parce qu’on a tendance à classer les émotions sous une notion de bien ou de mal. L’image que je préfère avoir est celle de l’émotion sous forme d’intervalle. On peut avoir des ressentis agréables comme des ressentis désagréables. Une expression qu’on entend souvent va être le fait de vivre des montagnes russes émotionnelles. Notamment lorsque nos variations vont de pic à pics. 

Si nos émotions vont de -10 pour désagréable à + 10 pour agréable, alors, ce qu’on appelle régulation émotionnelle va être le fait de se rapprocher du zéro. 

Plus les variations de nos émotions sont faibles, plus on se sent stable émotionnellement. Ce qui n’empêche en rien de vivre de temps à autre les émotions intensément. 

Souvent, quand les personnes évoquent cette difficulté à se réguler émotionnellement, il s’agit d’émotions perçus comme désagréables. On est le plus fréquemment dans un registre de tristesse, colère, peur, dégoût etc. 

Le rôle de nos émotions

Première chose qu’il me semble importante à rappeler est donc que nos émotions ne sont pas nos ennemis. Elles existent en tant qu’indicateurs, elles ont toutes un rôle à jouer dans notre vie. 

Une émotion est une réaction d’adaptation complexe face aux contraintes et aux changements dans notre environnement. Elle joue un rôle en nous fournissant des indications sur la situation que nous vivons, ainsi que sur nos besoins fondamentaux tels que la sécurité, l’amour et la reconnaissance. 

De plus, les émotions nous aident à identifier et à respecter les valeurs importantes pour nous, comme le respect, l’entraide et l’autonomie. Grâce à cette compréhension, les émotions nous permettent de réagir de manière appropriée et efficace aux diverses situations que nous rencontrons au quotidien.

Une réponse adoptée pour gérer ses émotions

Quand on perçoit un problème avec le fait de ressentir des émotions, en fait, on a plutôt un problème avec les comportements qu’on adopte en fonction de ses émotions.

Par exemple : 

  • Je n’ai pas de nouvelles de mon ou ma partenaire depuis plusieurs heures, je ressens de l’anxiété et je décide de lui envoyer des messages jusqu’à ce qu’il ou elle me réponde.
  • Je suis en colère vis-à-vis d’une situation dans la relation et je décide d’incendier mon ou ma partenaire. 
  • La situation inverse existe aussi, je suis en colère alors je refuse d’adresser la parole à mon ou ma partenaire pour une durée indéterminée, c’est ce qu’on appelle le traitement du silence.

Dans ces exemples, l’expression de nos émotions a un impact direct sur la qualité de la relation. On peut aussi très bien ne pas réguler nos émotions sans nécessairement que notre partenaire soit impliqué. 

Je peux être anxieuse et choisir de manger. Vous avez peut-être déjà entendu l’expression “manger ses émotions”. Mais aussi, je peux être en colère et faire des achats compulsifs. Je peux me sentir mal et décider de prendre des drogues etc. 

Comment réguler ses émotions ?

Les stratégies qu’on adopte en réponse à nos émotions sont en fait des stratégies qu’on met en place pour chercher à les réguler. Lorsque j’accompagne une personne qui m’exprime avoir de la difficulté à gérer ses émotions, ce qu’on va donc chercher à observer est : 

  • Quelle est la stratégie employée pour réguler les émotions ? 
  • Est-ce que celle-ci est adaptée ?
  • Quelle message l’émotion cherche à transmettre ?
  • Et enfin, quelles solutions pourraient permettre d’adopter des comportements adéquats en réponse à l’émotion ?

Il y a ainsi souvent deux mécanismes qu’on observe face aux émotions tant qu’on manque de compétence pour les réguler. Il peut y avoir l’expression extérieure, on déverse nos émotions d’une façon ou d’une autre. Ou il y a l’expression intérieure. On les conserve et on se replie sur soi. 

Cela donne d’ailleurs naissance à une dynamique relationnelle particulièrement fréquente. Une personne a besoin de déverser et traiter les émotions rapidement, là où l’autre personne aura besoin de temps de digestion et de distance avant de pouvoir y parvenir. 

Aucune de ces stratégies n’est meilleure que l’autre, elles présentent toutes deux des avantages comme des inconvénients.

Je pense qu’il est aussi important de comprendre que nos stratégies d’évitement émotionnel peuvent être néfastes. Que ce soit la drogue, la nourriture, le sport à outrance, le sexe etc. Ces comportements sont souvent des tentatives de fuir nos émotions ou de lutter contre elles. 

Reconnaitre ses émotions

Pour vous donner une image, les émotions quand elles arrivent, elles toquent à notre porte. Elles toquent parce qu’elles ont un message à nous faire passer. Cela peut être qu’une de nos limites a été franchie, qu’on a besoin de sécurité ou encore qu’on a besoin de connexion ou autres. 

Le hic c’est que, lorsqu’on n’est pas à l’aise avec nos émotions, ce qu’on peut avoir tendance à faire est d’ouvrir brièvement la porte, constater qu’une émotion est là mais refermer la porte aussitôt. 

L’émotion, tant qu’elle n’a pas transmis son message, elle va continuer à toquer. Et puis, avec le temps, il va y avoir d’autres émotions qui vont se joindre à elles et commencer à toquer aussi. Si bien que l’accumulation de celles-ci va vite devenir ingérable. 

On croit parfois qu’en gardant nos émotions enfermées, elles vont disparaître d’elles-mêmes. Pas du tout. On est simplement dans de l’évitement émotionnel ou de la lutte émotionnelle.

De fait, quand on perçoit que notre façon de réguler nos émotions n’est pas adéquate, il y a deux angles qu’on peut avoir pour aborder ce problème. 

Deux stratégies pour aborder les émotions

Le premier consiste à supprimer les sources qui génèrent les émotions inconfortables. Cela peut se faire en posant ses limites, en disant non, en refusant des choses qui nous mettent dans l’inconfort, et en anticipant les situations qui pourraient les générer. 

Le second consiste à adapter notre comportement quand ces émotions se présentent. Le problème n’est pas d’être triste ou en colère, le problème, c’est de déverser sa colère sous l’influence de nos émotions, d’envoyer 20 messages jusqu’à avoir une réponse, de se replier sur soi et de faire le mort, etc. Le problème c’est la façon dont on répond à nos émotions quand on est submergé et qu’on perd tout contrôle rationnel de nous-même.

Alors comment on fait pour adapter le comportement ? Et bien on vient observer les mécanismes qu’on a mis en place pour gérer nos émotions. 

Vous pouvez chercher à vous remémorer les dernières fois où vous avez ressentis de la tristesse, de la colère, de la peur, du dégoût etc. Puis vous remémorez ce que vous avez fait en fonction de ces émotions. À ce moment-là, demandez-vous si cette réponse-là vous convient, ou non, et comment vous aimeriez réagir dans une situation idéale. 

Pour reprendre un de mes exemples, si quand on est en colère, on a tendance à déverser notre haine sur notre partenaire, peut-être que la situation idéale serait de s’exprimer sous forme de communication non violente.

Mais vous vous doutez que forcément, le mécanisme qu’on a en place est peut-être très bien installé. Si bien qu’on ne va pas parvenir à changer du tout au tout, du jour au lendemain. Alors, l’idée est de fonctionner par étapes. La première pourrait être simplement de se taire quand on est en plein dans l’émotion de la colère. 

Cela permettrait ainsi de court-circuiter la première étape qui mène jusqu’au déversage de la colère sur l’autre. 

En tout cas, si c’est un exercice que vous avez de la difficulté à faire en autonomie, c’est un sujet sur lequel je peux vous accompagner pour qu’on mette en place de nouveaux automatismes.

Quelques expressions saines et constructives de nos émotions

Ensuite, il existe plusieurs façons de réguler nos émotions. Nous allons toutes et tous avoir nos préférences sur la façon de les réguler. Personnellement, une chose qui me soulage quand je suis triste ou en colère va être le fait d’écrire. 

  • Ecrire, c’est top quand on a tendance à ruminer.
  • Quand on est stressé, le fait de se mettre en mouvement ça aide. Cela peut être aussi simple que marcher en allant jusqu’à faire du sport.

Aussi, certaines personnes vont aimer méditer. Notamment parce que cela va leur permettre d’être à l’écoute des signaux du corps : gorge nouée, palpitation cardiaque, mains moites etc. 

En fonction de l’émotion et du besoin qui se manifeste, cela peut être utile aussi de parler ou de se confier. Il y a une phrase que j’ai déjà entendu qui est “je pense qu’on aurait tous besoin d’aller voir un psy”. Pendant longtemps, j’ai partagé cet avis. Aujourd’hui, je pense plutôt qu’en fait, on a surtout toutes et tous besoin d’avoir quelqu’un à qui parler.

La coupure émotionnelle

Une dernière chose qui me semble importante à dire est qu’avec les émotions, c’est tout ou rien. La stratégie de certaines personnes va être de se couper de leurs émotions. 

Le souci avec cette démarche est que, quand on se coupe des émotions qui nous font souffrir, on se coupe aussi de celles qui nous font plaisir. C’est tout ou rien. On ne peut pas choisir d’en ressentir certaines et pas d’autres. Si bien qu’on peut aller jusqu’à se sentir apathique et vide de vie.

Certaines personnes, influencées par notre éducation occidentale, pensent que montrer et exprimer ses émotions est un signe de faiblesse. Pour ma part, je crois que la vraie force réside dans la capacité à reconnaître et à comprendre ses émotions, plutôt que de les ignorer ou de se sentir impuissant face à elles.

Je vais donc conclure cet article en disant qu’il me semble essentiel de comprendre que nos émotions, qu’elles soient agréables ou désagréables, jouent un rôle important dans notre vie quotidienne. Elles sont là pour nous guider, nous informer sur nos besoins et nos valeurs, et nous aider à naviguer à travers les défis et les changements de notre environnement. Plutôt que de les ignorer ou de les fuir, je pense que c’est important d’apprendre à les accueillir et à les réguler de manière saine et constructive. 

En développant notre intelligence émotionnelle, nous renforçons non seulement notre résilience personnelle, mais aussi la qualité de nos relations et notre bien-être général.