Comment développer ses compétences en amour ?

Nov 20, 2023 | Comprendre l'amour, Podcast

L’amour se compétence, le saviez-vous ?

On croit parfois que l’amour est inné, évident, fluide et simple. Oui, cela peut l’être. Surtout en début de relation, avec l’état amoureux qui nous transporte et nos hormones qui s’agitent.

Mais qu’en est-il de l’après ?

Une fois que le voyage du couple poursuit son chemin vers la désillusion et la lutte de pouvoir avant d’atteindre renouveau et connexion ?

Et bien l’amour se compétence. Parce qu’aimer, est un verbe d’action. Aimer est, en quelque sorte, un muscle.

Des compétences à acquérir, il en existe de nombreuses. Cela peut être sur les domaines de la sexualité, de la communication, de la résolution des conflits, de l’empathie, de la planification, de la patience etc.

Lorsque l’on désire construire une relation durable, cela nous demande forcément de développer un certain nombre de connaissance mais aussi une ouverture de façon à accepter les différences de notre partenaire.

C’est pour cela que je souhaite vous parler de 4 phases d’apprentissage.

Le modèle des quatre étapes de la compétence

Un peu d’histoire

Lorsqu’on aborde la psychologie des compétences, il y a quatre étapes qui sont mises en lumière et qui composent le modèle de la « compétence consciente ». Ce modèle éclaire les états psychologiques impliqués dans le parcours menant de l’incompétence à la compétence dans un domaine spécifique.

Ce modèle a été initialement décrit en février 1969 par Martin M. Broadwell, un éminent formateur en gestion. À l’époque, ce modèle était souvent appelé « les quatre niveaux d’enseignement ». Plus tard, dans les années 1970, un collaborateur de Gordon Training International, Noel Burch, a repris ce modèle et l’a renommé « les quatre étapes de l’apprentissage de toute nouvelle compétence ». Il est important de souligner que ce modèle a, à tort, été attribué à Abraham Maslow, bien qu’il ne figure pas dans ses œuvres majeures.

Les compétences en amour

Vous vous demandez peut-être pourquoi ce modèle est important et intéressant ?

En fait, dans nos relations amoureuses, nous n’avons pas toujours conscience de notre incompétence. Cela nous crée des angles morts, si bien que ce manque de connaissance, nous amène à assumer des choses et sur-interpréter des situations. 

Amener de la conscience sur nos zones de compétences et d’incompétences permet ainsi de créer des relations durables et authentiques puisque vous allez être en capacité de vous situer mais aussi de situer votre partenaire face à des compétences relationnelles. Et tout autre compétence en général.

Inconsciemment incompétent

La première étape du modèle se situe dans notre champ d’ignorance. C’est ce qu’on appelle être inconsciemment incompétent. En tout temps, il existe des domaines pour lesquels on ignore que l’on n’est incompétent ou incompétente.

« Je ne sais pas, ce que je ne sais pas »

En fait, lors de cette étape, nous n’avons pas de recul. Et cela peut prendre diverses formes.

Accepter de ne pas savoir

On peut ne rien connaître d’un domaine. Avant de devenir Love Coach, j’ignorais que ce métier existait et qu’il existait des formations pour le devenir. 

Cela peut aussi être le fait d’ignorer son incompétence dans un domaine spécifique. On ignore notre incompétence en communication non violente tant que l’on n’a pas essayé de la pratiquer. 

On peut aussi refuser d’admettre l’utilité d’une compétence. Par exemple, savoir changer un pneu de voiture m’était inutile jusqu’à ce que je crève un pneu.

En résumé, lors de cette première phase d’incompétence inconsciente, nous n’avons pas de recul sur notre incompétence car celle-ci nous est inconnue. De même, potentiellement, nous pouvons surestimer nos compétences avant même d’essayer. Je peux en effet supposer que la communication non violente est trop facile et complètement à ma portée  tant que je n’ai pas essayé. Et si vous connaissez la CNV, vous savez que ça ne se passe pas toujours comme on le désire et que ce n’est pas si facile que ça quand on débute.

Sortir de la surestimation de ses capacités

D’ailleurs, des personnes m’ont déjà dit : « Tu es douée en math et tu as de la logique, l’informatique ce sera facile pour toi. » Pourtant, dans les faits, quand j’ai démarré mon apprentissage de l’informatique, je faisais partie des personnes les plus incompétentes de la classe. Ce que je veux dire par là, c’est qu’on a vite fait de surestimer nos compétences dans un domaine qui nous est inconnu.

Cette étape-là, celle d’incompétence inconsciente, demande donc une forme d’humilité pour passer à la suivante. Puisqu’en effet, cela demande de mettre en lumière nos zones d’incompétences et nous ne sommes pas tous à l’aise avec cette forme de vulnérabilité.

De fait, quelqu’un qui voudrait améliorer sa communication devra déjà se rendre compte que sa communication n’est pas au point. Pour changer un comportement ou des attitudes inadéquates dans le lien, il faut avoir conscience que les façons de faire qu’on emploie ne sont pas toujours adéquates pour la relation.

Consciemment incompétent

Lorsque l’on amène de la conscience sur nos incompétences, on devient consciemment incompétent. Notre apprentissage peut alors se poursuivre puisqu’on reconnaît qu’on ne sait pas. Une phrase qui résume c’est étape est : 

« Je sais que je ne sais pas. »

Cette phase de conscience de notre incompétence peut être assez douloureuse. En fonction de notre estime de nous-même, on pourra avoir tendance à se comparer voire se flageller. Et c’est d’ailleurs pour ça que beaucoup de personnes ne passent pas à l’action ou ne se confrontent pas à une situation donnée par peur d’acter leur incompétence et d’être obligé de la regarder en face.

Reconnaitre le chemin parcouru

Dans cette étape, l’idée est de prendre conscience du chemin déjà parcouru et du courage que cela prend d’être dans cette étape. C’est une forme de vulnérabilité d’accepter nos failles et nos zones d’incompétences. C’est d’autant plus lumineux d’être en chemin vers la compétence parce que cela a du sens pour nous.

Lors de cette étape, on va donc devoir davantage expérimenter. Cela va prendre plusieurs essais et ajustements. Par exemple, si je décide d’améliorer ma communication, je vais forcément me rendre compte de toutes les fois où je ne parviens pas à être dans une communication constructive et/ou bénéfique.

Pour l’anecdote d’ailleurs, lorsque je rentrais de séminaires de développement personnel il y a quelques années, je voulais absolument mettre en application ce que j’avais appris. Si bien que, j’avais parfois comme retour des propos du type : 

  • “Nan mais c’est quoi ta nouvelle façon de parler” 
  •  “j’ai l’impression d’entendre un robot *insérer nom du formateur ou de la formatrice*” 

Quand on développe une compétence, on peut avoir un côté très scolaire et faire face à des retours qui nous indiquent qu’on est toujours dans l’étape de incompétence consciente.

Ensuite, en fonction de plusieurs paramètres comme le temps, l’énergie, la détermination etc. On va rester dans cette étape plus ou moins longtemps. Jusqu’à devenir consciemment compétent.

Aujourd’hui, je n’ai pas une communication parfaite mais je n’ai plus les mêmes retours qu’auparavant sur ma façon de m’exprimer. C’est quelque chose qui est davantage intégré.

Consciemment compétent

D’où le fait qu’avec le temps, l’entraînement et la pratique, on finit par gagner en compétence. Jusqu’au point où on réalise que l’on a progressé et qu’on est devenu meilleur dans le domaine en question. Une phrase qui résume cette étape est donc :

« Je sais que je sais. »

C’est-à-dire qu’il existe des bases et des acquis solides à la pratique. On commence à faire les choses de plus en plus naturellement. Pour reprendre mon exemple avec le domaine de la communication, on a mis en place une nouvelle habitude, une nouvelle façon de s’exprimer, de communiquer nos besoins et de tracer nos limites.

Tout n’est pas nécessairement parfait mais on sent qu’on est autonome dans la compétence et qu’on a plus forcément besoin d’aide extérieure pour la mise en pratique. Concrètement, on est en capacité de voir des changements. On dispose désormais de la possibilité d’exprimer : « Avant j’aurais fait ça, j’aurais réagi comme ça ou il se serait passé ça » et de le mettre en comparaison avec : »Aujourd’hui, il se passe ça ».

L’observation des résultats et du travail effectué

Vous voyez, avant de développer certaines compétences en relation amoureuse, on fonctionne différemment. Par exemple, certaines personnes pourraient dire :

  • Avant, je boudais dans mon coin quand j’étais fâchée. Aujourd’hui, j’exprime ce qui me contrarie et formule des demandes.
  • Avant, j’étais jalouse et fouillais le téléphone de mon partenaire. Aujourd’hui, je communique mes insécurités et j’ai des solutions pour gérer mon anxiété.
  • Auparavant, je passais mon temps à critiquer mon partenaire et lui faire des reproches. Aujourd’hui, j’ai conscience que nos différences ne nous divisent pas et que nous pouvons trouver des compromis ensemble.

Le domaine des relations amoureuses ou des relations en général est complexe. Si bien que l’on peut mettre du temps à devenir compétent. On peut aussi avoir le sentiment de régresser parfois. Néanmoins, dans les grandes lignes, on ne peut pas désapprendre quelque chose qu’on connaît. Une fois que l’on sait ou qu’on met de la lumière sur quelque chose, on ne peut plus fermer les yeux.

Et ce qui est à noter aussi est que l’apprentissage n’est pas linéaire. On peut aisément tomber dans des travers ou des anciens comportements. Mais, la différence notable est tout de même qu’on a conscience de ces « mauvaises actions ». Et c’est cette conscience qui nous permet de rectifier le tir pour les fois suivantes.

Inconsciemment compétent

La dernière étape est celle de la compétence inconsciente. Il existe de nombreux domaines pour lesquels nous faisons les choses naturellement. Sans réaliser que c’est devenu une seconde nature. Si bien que l’on en oublie que ce n’est pas une évidence de disposer de cette compétence ou de cette connaissance.

Dans cet étape, c’est le moment de réaliser que :

« Je ne sais plus que je sais ».

Par exemple, on peut conduire une voiture sans conscientiser le fait que l’on conduit une voiture. En ce moment même, je vous lis un texte que j’ai écris et j’emploie des mots. Avec cette pratique d’écriture, je ne conscientise pas toujours que j’ai acquis la compétence de l’écriture, de la lecture ou encore la compétence de la parole dans ma langue maternelle.

Si j’en reviens sur les relations amoureuses, on peut par exemple, ne plus se rendre compte que l’on communique au travers des langages de l’amour de notre partenaire parce que cela nous semble évident. On peut ne pas réaliser que l’on communique de façon non violente. De même, on peut ne pas se rendre compte que les comportements qu’on a développé au sein de la relation sont sains et constructifs. 

Ce dernier stade s’atteint généralement assez vite lorsque la pratique d’une compétence est régulière.

Vous voyez, dans mon métier, il m’arrive parfois de devoir remettre de la conscience sur mes connaissances et compétences. La connaissance des langages de l’amour m’est acquise et l’est de plus en plus. Si bien qu’il peut m’arriver de partir du principe que mon interlocuteur ou interlocutrice sait de quoi je parle sans rappeler les bases de la théorie. 

Développer ses compétences

Pourquoi se compétencer en amour ?

Je vous parle de ce sujet aujourd’hui parce que très souvent, un manque de compétence peut nous mener à tirer des conclusions hâtives et inadéquates.

  • On peut prendre un manque de compétence en communication pour une incompatibilité amoureuse.
  • On peut associer notre célibat à notre apparence physique alors qu’il s’agit d’un manque de compétences relationnelles.
  • Certains et certaines croient parfois que l’amour n’est pas fait pour elles et eux, là où il leur manque certaines compétences.

En début d’article, je vous disais que le fait de repérer le stade de compétence de votre partenaire peut être utile. Non pas pour pointer du doigt l’autre lorsqu’il n’emploie pas une bonne façon de communiquer. Mais plutôt pour développer de la patience et de l’empathie. Nos degrés d’avancement sur les sujets sont différents et ce qui compte est aussi de voir ce que l’autre décide de faire face à ses propres compétences.

L’humilité de reconnaitre où l’on se situe

Cela arrive assez fréquemment qu’en séance de coaching, on m’exprime que son ou sa partenaire est fermée à la conversation et refuse de communiquer. Parfois, voire même souvent, par incompétence en communication et méconnaissance de résolution de conflits sereine. 

Face à une personne incompétente sur ces thématiques, on peut donc questionner pour voir si cela tient à cœur à notre partenaire de se saisir du sujet et de développer ses compétences. 

Si ce n’est pas le cas, on ne peut pas changer l’autre. On peut en revanche décider si oui ou non, cela nous convient d’être en relation avec une personne qui ne partage pas au même degré notre valeur communication. 

Dans le cas où la personne se saisit de ses incompétences et cherche à avancer dans celles-ci, on peut développer de la patience et de l’empathie pour le parcours que l’autre est en train d’entreprendre. Et cela, sans essayer d’accélérer le processus d’apprentissage de l’autre. Dans une dispute, on peut voir que l’autre est en train de prendre la fuite comme à sa précédente habitude. On peut lui faire remarquer gentiment sans le blâmer ou aussi attendre que l’autre ait son propre déclic. 

Avec ces différentes notions sur les compétences, je prendrai le temps dans un prochain épisode ou article de vous parler de l’effet Dunning-Kruger qui est également intéressant à appréhender.

En attendant, pour tout ce qui concerne l’amour, que vous ayez des difficultés ou non, vous pouvez faire appel à moi. C’est précisément mon métier d’avoir les connaissances, les compétences et l’expérience pour percevoir vos angles morts de façon à ce que vous puissiez vous créer votre relation amoureuse intentionnelle et épanouissante.