Cas coaching : Est-ce que la différence de libido est une incompatibilité amoureuse ?

Mai 13, 2024 | Comprendre l'amour, Entretenir l'amour, Podcast, Sexualité

Est-ce que la différence de libido est une incompatibilité amoureuse ?

Avec les cas coaching, je vous propose de découvrir des phrases ou questions que j’entends très fréquemment au cours de mes séances de coaching amoureux.

J’ai notamment décidé de regrouper dans un livre les questions et phrases que j’entends le plus souvent dans le cadre de mon métier de coach en relations amoureuses. Parmi celles-ci, j’en piocherai certaines que je développerai sur le podcast et le blog dans une série que je vais appeler “phrase de coaché.e” ou « PDC ». Ce format propose ainsi une réponse ou des réflexions autour d’une phrase spécifique et récurrente que j’ai pu entendre en coaching amoureux.

C’est un questionnement qui revient assez souvent. Et je pense que la première chose importante à faire est de normaliser la différence de libido. C’est plus que commun de ne pas avoir la même libido que son ou sa partenaire dans la relation. 

Quand j’exprime cela, on me répond généralement : “Oui mais au début de la relation, on faisait l’amour tout le temps partout et maintenant ça a changé.”

La libido au cours de l’état amoureux

Alors oui, ça a changé et c’est normal. Je vous ai déjà parlé de l’état amoureux sur le podcast. Les premiers mois et premières années de relation amoureuse sont une phase de lune de miel. Pendant cette phase d’état amoureux, étape qui est très satisfaisante, plusieurs hormones interviennent dans le processus.

Le corps va sécréter davantage d’endorphine, d’ocytocine, autrement appelé hormone de l’amour ou encore de la dopamine. Il y en a d’autres qui rentrent en compte mais je vous cite celles qui à mon avis vont le plus vous parler.  

Cette variation biologique de notre état hormonal a un objectif : la reproduction de l’espèce. 

Ce n’est peut-être pas très romantique mais cela explique très bien pourquoi en début de relation, on a tout le temps envie de faire l’amour avec notre partenaire. Tout simplement parce que la chimie de l’amour est en plein action.

Une sexualité hors-norme au cours de la lune de miel

On se leurre à croire que cette libido de phase de lune de miel est la libido qui va persister tout au long de la relation. Tout comme on se leurre à croire que la sexualité qu’on a au début de la relation est celle que l’on aura tout au long de celle-ci. On a envie de prétendre que ça durera toujours. 

Le hic, c’est que, lors de cet état amoureux, nous éteignons une partie de notre esprit critique. C’est sûr que c’est agréable d’envisager que cette sexualité qui nous transporte sera toujours là avec autant de passion, de connexion et d’intensité. 

Cela dit, à un moment donné, il faut remettre les pieds sur Terre et équilibrer notre vision. L’état amoureux dure maximum 3 ans. 

Alors dans certains couples, passé cette phase, on réalise que finalement on a des envies similaires en termes de fréquence de rencontres sexuelles et tout se passe bien. 

Puis, cas le plus fréquent, une distinction de libido s’installe. Une des deux personnes a plus de libido.

La frustration qui s’installe

Si bien qu’une dynamique non satisfaisante peut s’installer. La personne qui initie le plus souvent la rencontre sexuelle se sent en demande. Notamment parce qu’il ou elle va commencer à essuyer quelques refus et peut commencer à craindre le fait d’amener le sujet sur le tapis. 

On peut savoir qu’on a des besoins physiques et le fait d’exprimer notre désir à un instant où l’autre n’a, à priori, pas envie, peut nous faire culpabiliser de chercher à faire passer nos besoins avant les besoins de l’autre. 

L’idéal est d’en parler. Ce que j’observe malheureusement le plus souvent est que les personnes attendent que le sujet devienne presque tabou avant d’adresser la problématique. 

En fait, il peut y avoir une forme de frustration et de ressentiments par la personne qui a le plus de désir envers l’autre. Puisqu’à partir du moment où le couple ne fait l’amour que quand le partenaire avec le moins de désir le décide, cela peut donner le sentiment à celui ou celle qui a le plus de désir d’être à la disposition de l’autre. 

Et évidemment, c’est normal que la personne qui a le moins de désir ne soit pas en train de se forcer à chaque fois que l’autre a du désir. Cela donnerait naissance à une insatisfaction sexuelle des deux côtés puisque la personne qui a le plus de désir sentira potentiellement que le cœur n’y est pas pour l’autre. 

Et le coeur n’y sera pas car son consentement n’aura pas été respecté. Mais je reviendrai sur cette notion de consentement dans un prochain article.

La polarisation des positions de chacun.e

On a donc la personne avec le plus de désir qui se sent frustrée d’avoir le sentiment d’être à la disposition de l’autre et la personne qui en a le moins qui ressent généralement une forme de pression et de la culpabilité d’être la personne qui dit toujours non. 

Le système qui se met en place est tel que cela pousse les deux partenaires vers des extrêmes. Celui ou celle qui a le plus de désir a l’impression d’être tout le temps ok. La personne peut même dire : 

  • “Je suis tout le temps prête, tu n’as qu’à dire un mot et on y va”

C’est pour cela que son ou sa partenaire aura aussi cette impression que l’autre est toujours disponible pour une rencontre sexuelle.

En réalité, c’est faux mais les personnes ont ce sentiment là.

Et à l’inverse, il peut y avoir la croyance que la personne avec le moins de désir n’a jamais envie voire n’y pense même jamais. 

La dynamique relationnelle installée est telle que cela vient fortement polariser la vision de chacun des partenaires.

Explorer le réel désir au-delà de la rencontre physique

Ce qui me semble donc intéressant à explorer dans ces cas-là est plutôt : 

  • À quoi est-ce qu’on a envie que notre vie sexuelle ressemble dans les semaines, mois et années à venir ? 
  • Comment chacun et chacune a envie de se sentir vis-à-vis de cette fréquence ?  
  • Et enfin, qu’est-ce qu’on recherche vraiment au travers du sexe ? 

La dernière question est particulièrement importante. Quelle est la fonction du sexe pour nous ? 

La recherche du réel désir

Fréquemment, avant de se poser la question, on peut avoir tendance à croire qu’il s’agit juste de venir soulager un désir physique. La recherche de l’orgaste. C’est-à-dire, avoir une réaction physiologique, suite à la stimulation du corps. 

À vrai dire, c’est rarement le sujet. S’il ne s’agissait que de ça, la personne pourrait très bien se masturber pour se soulager et la fréquence ne serait plus un problème.

C’est pour cela que je vous invite à vous demander, qu’est-ce que vous avez envie de vivre à travers le sexe dans votre couple ?

Est-ce que vous aimeriez vous sentir connecter ? Relâcher du stress ? Ressentir de l’aventure, de la passion ? 

Que voulez-vous vraiment au travers de la rencontre et pouvez transmettre l’information à votre partenaire ?

La réponse à la vraie demande

C’est une façon d’aborder le sujet qui peut vous permettre de vous rejoindre dans la relation. 

  • “J’ai envie de me sentir vivante, est-ce qu’on pourrait vivre ça ensemble ?”

S’il s’agit de passion, on peut vivre de la passion autrement qu’avec du sexe. 

Souvent, la personne qui a le moins de désir peut avoir l’impression que l’autre ne veut du sexe que pour venir soulager le désir physique. Si bien que cela peut donner le sentiment d’être un objet qui est utilisé pour satisfaire un besoin. 

  • “Tu veux ce truc de moi, tu attends cela de moi mais je n’ai pas envie de te le donner.”

Là où, lorsque l’on exprime ce qu’on recherche vraiment au travers du sexe, c’est plus facile pour la personne avec le moins de désir de chercher à rejoindre l’autre dans sa réelle demande, d’une façon qui est ok pour elle. 

Prendre de la hauteur de cette façon peut être libérateur pour les deux personnes puisqu’elles ne sont plus dans des suppositions ou surinterprétation de comment l’autre est en train de vivre les choses. 

Ouvertude de l’empathie avec le cas des jeunes parents

Chez les jeunes parents notamment, on voit régulièrement cette dynamique s’installer. D’un côté, il y a une personne qui dit “Mais je suis fatigué.e, cela m’irrite que mon ou ma partenaire soit insensible au fait que c’est normal que je n’ai pas de désir présentement. J’ai juste envie de me reposer et il ou elle manque terriblement d’empathie.”

Cela peut ainsi être très soulageant d’entendre : 

“J’ai envie de me sentir attirante à tes yeux et le seul moment où je ressens cela, c’est quand on fait l’amour”.

J’ai envie de me sentir attirante. Tout simplement. C’est cela que je recherche avec le sexe. C’est pour cela que je te sollicite. 

Il peut y avoir d’autres façons de se sentir attirante. Une fois qu’on a mis le doigt dessus on est plus à même de venir répondre à notre réelle demande. 

Bien sûr que c’est agréable le sexe. Bien sûr que cela nous arrangerait beaucoup si on pouvait avoir cette satisfaction en évitant de venir poser des mots sur tout ce que ça nous apporte. Mais si le sexe devient un sujet source de frustration, c’est important d’adresser le sujet.

La première étape c’est peut-être justement de venir regarder ce qu’on a envie de vivre à travers le sexe.

J’espère que cet article vous a plu et qu’il a permis d’alimenter vos réflexions sur le sujet. Si vous avez cette problématique et que vous souhaitez être accompagné dans la démarche, alors n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec moi.

Je vous recommande également la lecture du livre suivant :

Ce livre est une petite pépite. Vous pouvez d’ailleurs lire les raisons de cette recommandation sur l’article suivant : Re-enchanter la sexualité avec les clés de l’intelligence érotique.


Note : les liens redirigeant vers la Fnac dans cet article sont des liens affiliés (je touche une commission si vous achetez sans que cela ne change rien au prix d’achat pour vous).