Que faire de ses doutes dans la relation ? Comment savoir je l’aime vraiment ?
Avec les cas coaching, je vous propose de découvrir des phrases ou questions que j’entends très fréquemment au cours de mes séances de coaching amoureux.
J’ai notamment décidé de regrouper dans un livre les questions et phrases que j’entends le plus souvent dans le cadre de mon métier de coach en relations amoureuses. Parmi celles-ci, j’en piocherai certaines que je développerai sur le podcast et le blog dans une série que je vais appeler “phrase de coaché.e” ou « PDC ». Ce format propose ainsi une réponse ou des réflexions autour d’une phrase spécifique et récurrente que j’ai pu entendre en coaching amoureux.
Et cette fois-ci, je vais vous parler des doutes, une thématique qui revient fréquemment en matière de couple. Douter de soi, douter de l’autre, douter de la relation.
Cette notion de doute, elle intervient sous la forme de diverses phrases ou questions. Et celles que j’ai choisi aujourd’hui concernent l’interrogation des sentiments :
- Comment savoir si je l’aime vraiment ?
- Est-ce vraiment la personne avec qui j’ai envie de vivre ma vie ?
- Maintenant que je n’ai plus les papillons dans le ventre, comment savoir si je l’aime ?
La recherche de certitudes en amour
La première chose que j’aimerais ainsi dire est qu’en matière d’amour, on ne peut pas avoir de certitudes. Cela demande une forme de résilience d’accepter que l’amour est un choix qui se renouvelle jour après jour. Notre capacité à aimer réside dans le fait de choisir l’empathie, la compréhension, la patience, le soutien, l’acceptation etc.
On ne peut pas avoir de garantie que notre histoire d’amour durera jusqu’à ce que la mort nous sépare, comme on peut l’entendre dans des voeux de mariage par exemple.
Par contre, on peut préparer le terrain pour mettre toutes les chances de notre côté pour que la relation soit durable.
Préparer le terrain pour un amour durable
On choisit intentionnellement d’aimer dès lors que l’état amoureux se dissipe. En fait, la plupart du temps, la relation démarre par un état amoureux. C’est la première étape du voyage du couple et je vous conseille de lire mon article à ce sujet si ce terme ne vous dit rien du tout.
La compréhension de l’état amoureux
En tout cas, pour résumer très brièvement, ce qui passe avec le processus amoureux est que plusieurs hormones interviennent. Quand on tombe amoureux, il y a une chimie de l’amour qui démarre. Phéromones, phényléthylamine, endorphine, ocytocine, dopamine mais aussi testostérone. Ces hormones se produisent en grande quantité et avec celles-ci s’accompagnent des sentiments de bien-être, du désir d’être fusionnel, la perte de l’esprit critique, le sentiment d’avoir enfin trouvé LA personne qui nous correspond.
Ce qu’il se passe c’est qu’une fois que ces hormones diminuent, en fonction de nos parcours personnels on va être plus ou moins impacté par la désillusion amoureuse. C’est la période où on commence davantage à percevoir les défauts de l’autre, on le descend de son piédestal et on peut décider si oui ou non, on a vraiment envie de relationner avec l’autre sur la durée.
L’arrivée des doutes dans la relation, avec la désillusion
Il y a des personnes qui, pendant des années, ne se posent aucune question sur le fait de rester ou non dans la relation. Et cela peut arriver que tout d’un coup, sorti de nul part, il y ait des questionnements et des remises en question incessantes.
Cela peut se manifester par des phrases comme :
- Je devrais être attiré par l’autre physiquement
- Est-ce que je l’aime vraiment ?
- Et si le fait de douter de la relation était un message de mon intuition ?
- N’y a-t-il pas un ou une partenaire qui me conviendrait mieux ailleurs ?
- Suis-je en train de me contenter de quelque chose de trop plat ?
- Je devrais ressentir autre chose quand je suis avec lui, non ?
Les stratégies pour mettre fin aux doutes dans la relation
L’impact de nos proches
Et le problème avec ces questions c’est que souvent, on va avoir tendance à chercher des réponses auprès de nos proches. C’est d’ailleurs là qu’on peut entendre une phrase qui est : “Si tu doutes autant, c’est que ce n’est pas la bonne personne”.
Vous vous demandez si vous l’aimez vraiment et vos proches affirment que le fait de douter est une réponse à votre question.
Avec cette phrase, s’accompagne donc l’idée qu’on devrait savoir avec certitude qu’on est avec la “bonne personne”. Et il y a des personnes qui vivent sincèrement cette insouciance. Mais comme je le disais, l’amour est avant tout un choix.
Aimer est un verbe d’action.
Ce que je veux dire par là c’est que, toutes les relations ne sont pas des évidences. C’est normal, de se poser des questions de temps en temps. Là où cela devient problématique, c’est dans le cadre où les questionnements deviennent si intenses que cela génère des anxiétés, des pensées intrusives et anxiogènes. C’est un problème quand, même dans un cadre où tout va bien, sans déclencheur apparent, on peut être pris d’une anxiété intense.
Le TOC du couple
Eviter les autodiagnostics
J’ouvre une parenthèse pour vous indiquer que si ce sont des pensées qui deviennent obsessionnelles, il est possible que ce soit ce qu’on appelle un TOC du couple. C’est quelque chose qui demande un réel diagnostic auprès d’un professionnel comme un ou une psychologue, psychiatre. Mais dans les grandes lignes, c’est l’idée de se poser énormément de questions sur la relation. Ces questions génèrent de l’anxiété et cette anxiété demande à être traitée instantanément pour apaiser la fameuse anxiété.
Les signes à prendre en compte
C’est-à-dire que pour soulager l’anxiété, on se renseigne sur l’amour, sur les relations, on interroge nos proches et on cherche à tout prix des réponses à nos questions.
Les pensées intrusives peuvent concerner le ou la partenaire, on s’interroge s’il ou elle est à la hauteur. S’il ou elle est assez beau, drôle, sociable, intelligente, brillante, stable etc. Ou on peut aussi se questionner sur la compatibilité, sur le fait qu’on a vraiment envie d’être avec l’autre, est-ce qu’on est sur de l’aimer etc.
Avec ces questionnements, il peut y avoir une peur de tromper son ou sa partenaire, une anxiété face au fait de ressentir de l’attirance ailleurs etc.
Et là où le diagnostic de cet éventuel TOC mérite d’être fait dans le cadre d’un accompagnement, c’est que ces différentes questions, elles peuvent nous traverser sans pour autant que cela indique qu’on ait un TOC du couple. Je précise pour éviter les autodiagnostics hâtifs.
Et de mon côté, dans cet article, je ne vais pas traiter cette notion de TOC du couple. On peut trouver des réponses et des questions en approfondissant ce sujet et libre à vous d’entamer cette démarche. De mon côté, j’en parle simplement pour vous transmettre l’existence de cette notion, de ce terme, mais quand je parle des doutes dans la relation, ce ne sont pas ceux qui s’accompagnent de compulsions. Parenthèse fermée concernant le TOC du couple.
L’origine des doutes dans la relation
L’un des gros problèmes avec le fait de douter est que l’on associe cela à un problème. On ajoute une tension et un poids à nos questionnements.
On se dit qu’on ne devrait pas douter. Sous entendu : “avec la bonne personne, on ne se pose pas de questions”.
Les doutes pour ajuster la relation
En fait, comme je l’exprimais, cela a du bon de douter. Parce que cela permet d’ajuster nos violons, de vérifier qu’on est toujours aligné avec la relation et que celle-ci nous convient.
Parmi les choses qui viennent influencer nos doutes, il va y avoir notre capacité à nous sentir en sécurité affective dans la relation. Cela rejoint la notion des styles d’attachements, un sujet que je trouve “à la mode” en ce moment et je serais amenée à en parler dans un autre article plus en détail.
Mais de manière générale, en fonction de l’amour qu’on a reçu dans notre jeunesse, on a appris à aimer d’une certaine façon. De même, dans la construction de nos liens relationnels, il y a plusieurs éléments qui viennent impacter ce sentiment de sécurité affective.
Un autre élément qui influence nos doutes va être les modèles relationnels qu’on va avoir.
L’influence de nos modèles relationnels
Quand on est biberonné aux contes de fées, aux grandes histoires d’amour passionnel et intense, on peut rapidement tirer la conclusion qu’une relation saine et vivante, c’est ça. Sauf que ce qui est représenté dans les médias, la littérature et bien d’autres est en général uniquement la phase d’état amoureux. État qui dure maximum 3 ans.
L’amour peut être calme, serein et doux. Ce n’est pas nécessairement un pic d’intensité. En fonction des journées, il pourra y avoir cette intensité mais l’amour se construit principalement sur une régulation de pics émotionnels. Sinon on passe juste notre temps à vivre des montagnes russes émotionnelles et c’est instable et insécurisant.
Ensuite, je pense que c’est important de comprendre que ces doutes, ils peuvent être présents pour une raison. Certaines personnes perçoivent la relation comme un danger. Nos doutes sont là pour agir de façon protectrice envers nous.
Les doutes comme protection
Ces mécanismes de défense, tant qu’on ne les met pas à jour, ils restent en place. Donc si on a associé amour = danger alors, notre cerveau va mettre en place des stratagèmes pour éviter les situations dangereuses.
Cela peut se manifester notamment par le fait d’avoir des doutes sur la relation. De fait, cela peut valoir le coup de regarder les pensées automatiques qu’on a sur les relations amoureuses. Vous pouvez compléter les phrases suivantes instinctivement :
- L’amour, c’est …
- Aimer l’autre, c’est …
- Je sais que j’aime l’autre quand …
- Je me sens aimé quand …
- Dans une relation amoureuse, j’ai parfois peur de …
Et une fois que vous avez des réponses à ces différentes questions, vous verrez bien s’il y a des insécurités ou une tendance de ce à quoi est censée ressembler une relation amoureuse selon vous.
Dissiper les doutes dans la relation
Je comprends bien qu’à partir du moment où l’état amoureux se dissipe, cela puisse être déroutant de ne plus avoir de symptômes physiques de ce qu’on ressent pour l’autre.
Et encore, c’est ce qu’on croit. Parce que quand on se sent en paix aux côtés de l’autre, que notre état émotionnel est stable, pour moi il s’agit d’un premier indicateur positif.
L’interrogation des sentiments, elle intervient généralement quand on pense que la relation devrait se dérouler différemment.
On peut penser qu’il faut avoir un désir constant envers l’autre. Ou croire que lorsque la routine s’installe c’est la fin du couple. On peut aussi penser que s’il y a des conflits ou pas de conflits du tout, c’est un problème.
C’est là où c’est intéressant de regarder à quoi est-ce qu’on compare notre relation amoureuse. À quel idéal ? Et je dis idéal, mais celui-ci peut-être réaliste. Peut-être que vos doutes surviennent parce que vous manquez d’aventures dans la relation. Ou alors, vous désirez vivre plus de surprises. C’est aussi possible que l’une des 4 connexions du couple se fragilise.
Douter ne veut pas dire qu’on n’a plus de sentiments envers l’autre. Il y a des personnes qui doutent quand tout va bien notamment parce qu’elles ont appris que la relation était faite de montagnes russes émotionnelles. À côté, une relation saine peut paraître plate. Mais c’est là où c’est intéressant de remettre en perspective qu’est-ce qu’on a envie de vivre dans la relation et quelles stratégies on met en place pour y parvenir.
Parfois on réalise ainsi qu’il y a un énorme écart entre ce que l’on souhaite et ce que l’on met en place. Cela mérite de creuser et de voir qu’est-ce qui se trame un peu plus profondément.