Dans cet article, j’ai choisi d’aborder la thématique du manque d’expérience en amour.
La définition qu’on va mettre derrière le fait d’avoir de l’expérience en amour peut varier pour chaque personne. C’est pour cela que quelque soit vos expériences, vous pouvez avoir le sentiment que vous êtes novice en la matière.
Qu’est-ce que le manque d’expérience en amour ?
Une personne qui n’a jamais eu de partenaire amoureux va parfois se sentir tellement complexée qu’elle aura du mal à exprimer le fait de ne pas encore avoir connu le couple.
Quelqu’un qui n’aurait eu que des relations type plans culs, pourra aussi se sentir inexpérimenté de ne pas avoir été réellement en couple.
À l’inverse, des personnes qui sont en couple depuis longtemps n’ont peut-être pas eu beaucoup de partenaires puisqu’elles peuvent rester des années avec quelqu’un. Ces personnes-là vont avoir le sentiment de ne pas avoir eu assez de partenaires.
Quelqu’un qui enchaîne les relations qui vont durer un an ou deux ans, pourra se sentir aussi en décalage de ne pas connaître les relations au-delà de l’état amoureux.
Je pense qu’on confond parfois le fait d’avoir de l’expérience avec le fait de tester beaucoup de choses.
Ce sujet du manque d’expérience amoureuse touche beaucoup de personnes. En tout cas, cela revient souvent en coaching d’où mon envie d’en parler dans cet article.
Je vais aborder plusieurs cas de figures et cela permettra de mettre en lumière que quelque soit notre passé, on peut forcément l’identifier comme un verre à moitié vide. Il ne tient donc qu’à nous de dézoomer sur notre vie pour voir qu’il n’est pas nécessaire de se comparer aux autres ou une soi-disant norme. C’est un épisode qui, j’espère, vous mènera à la réflexion concernant le regard que vous portez sur vos relations.
Etude de cas : peu ou pas de partenaires amoureux
Je commence donc avec les personnes qui n’ont jamais eu de partenaires jusqu’à présent.
Le fait d’être célibataire depuis qu’on est né est généralement source de complexe puisqu’on regarde autour de soi. Les autres se mettent en couple et pas nous alors :
- Qu’est-ce que peut bien signifier ou dire de nous ?
- Quelles conclusions en tirer ?
Quand on est dans ce cas de figure là, le manque d’expérience en amour correspond à un nombre. Celui qui quantifie le nombre de fois où on a été en couple. Ici, zéro.
Ce qu’on ne voit pas nécessairement à ce moment-là c’est que, le temps qu’on passe en étant célibataire, c’est du temps où l’on apprend à se connaitre seul, à identifier nos besoins et parfois nourrir davantage d’autres formes de relation ou d’autres projets. De plus, c’est ce qui peut venir augmenter notre maturité affective et la notion d’engagement qu’on aura pour le couple quand il arrivera.
Ce n’est pas rare que j’entende une confusion entre le fait d’être mature affectivement et le fait d’avoir eu plusieurs partenaires.
Alors qu’en fait, des fois, c’est justement le fait d’avoir peu ou pas accumulé les relations qui montre l’importance qu’on attache aux relations dites sérieuses.
L’amour sous le prisme de l’abondance
De l’extérieur, j’ai déjà entendu des personnes prendre peur en apprenant que leur potentiel partenaire n’avait jamais été en couple ou avait eu peu de relations amoureuses.
J’entends des discours qui disent :
“Mon ou ma partenaire n’a eu personne avant moi, on s’est peut-être rencontrés trop tôt. Il ou elle va forcément avoir besoin d’expérimenter à un moment donné”.
Je pense qu’une chose qu’il faut bien comprendre, c’est qu’on vit dans une société d’abondance, capitaliste. Environnement dans lequel on nous invite à accumuler. Que ce soit du matériel, des expériences, des diplômes, de l’argent etc.
Et cette notion d’accumulation, on la transpose aux relations amoureuses, consciemment ou non.
La projection de nos peurs
Le fait de dire que si quelqu’un n’a pas de point de comparaison avec des précédentes expériences signifie que la personne en question n’est pas en mesure de nous choisir réellement en conscience c’est une belle projection de la peur de l’abandon.
On ne peut évidemment pas avoir de garanties et de certitudes que l’autre n’aura jamais envie d’aller expérimenter ailleurs. Cela dit, je trouve que c’est accorder assez peu de crédit à la personne qui vit sa première relation.
Il n’y a qu’elle qui est en mesure de dire si oui ou non, ça lui semble envisageable de passer sa vie en ayant connu une seule fois le couple. Et ce, quelque soit le fait que pour vous ça vous paraisse impossible.
Notre avis personnel n’est jamais un fait.
C’est une opinion et c’est d’ailleurs pour ça qu’on emploie différents mots pour qualifier un avis, un fait ou une opinion.
Ce n’est pas parce que dans notre vision du monde, appliquée à nous-mêmes, on pense qu’on n’aurait pas pu nous de notre côté d’expérimenter qu’une relation que c’est le cas pour tout le monde.
Etude de cas : l’accumulation des histoires courtes
Ensuite, il y a des personnes qui vont accumuler plein d’histoires courtes qui se sentiront novices parce qu’elles n’auront pas eu de relations durables.
Vu de l’extérieur, ce qui revient c’est qu’il y a quelque chose qui cloche parce qu’on n’a pas réussi à se poser.
Ce que j’ai envie de mettre en évidence, c’est le fait que, selon le référentiel dans lequel on se place, on peut toujours trouver quelque chose qui ne va pas.
Parce qu’à l’inverse, j’ai déjà entendu des personnes dire avoir honte de ne pas avoir de coup d’un soir ou de relations courtes. Elles ont l’impression de ne pas être normales parce qu’elles ne rentrent pas dans la case de :
- “quand on sort faire la fête, on drague et potentiellement on finit avec un ou une inconnue la soirée”.
Je vous mentionnais le fait de cumuler les relations parce que c’était le sujet de mon mémoire lorsque j’étais en formation. J’ai approfondi le sujet de la surconsommation amoureuse.
Lorsque je faisais mes recherches, j’ai lu le livre “Les nouvelles lois de l’amour” écrit par la sociologue Marie Bergtröm. Et il y a un extrait qui m’avait particulièrement percuté. C’était une étudiante de 22 ans qui disait :
“J’étais sa première copine donc j’aimerais bien qu’il voie autre chose pour me dire si effectivement je suis la bonne ou pas parce que quand tu n’as rien pour comparer, je ne sais pas comment tu fais pour savoir si c’est la bonne personne ou pas.”
Personnellement, j’ai déjà pensé ces choses là avec des partenaires qui avaient eu peu de relation amoureuse. Mais l’insécurité qu’on ressent, elle est liée à ce qu’on croit être la bonne façon de vivre la relation.
Et des insécurités qu’on ne vient pas regarder plus en détail, on continuera d’en avoir que notre partenaire ait eu une seule relation ou quinze.
Etude de cas : le verre à moitié vide
- Quand il y en a plein, on se dit qu’on n’est pas à la hauteur et que peut-être il ou elle a connu mieux.
- Quand il n’y en a pas, on se dit qu’il ou elle n’a pas suffisamment de points de comparaison.
On trouvera toujours un petit quelque chose à redire. On a tous notre passé et celui-ci est source d’apprentissage.
Ce qui compte, ce qu’il y a vraiment à regarder, c’est comment nos expériences ou non expériences influencent la façon dont on relationne aujourd’hui.
La pression de la performance sexuelle
Je sais que certaines personnes vont complexer sexuellement. La sexualité, même si on en parle plus librement aujourd’hui, qu’on a de plus en plus de ressources pour l’explorer, ça reste tout de même un sujet qui peut être tabou.
On a un héritage qui est fort. On a des conditionnements qui sont parfois tellement fins qu’on n’a pas conscience de leur impact. Dans la sexualité, il y a cette pression qu’on peut s’imposer et qu’on peut imposer à l’autre d’être un bon coup.
Les enjeux que nous allons mettre là-dessus vont parfois être tellement élevés que ça se ressent dans la relation.
Là où on peut avoir tendance à combler les blancs en se disant que sexuellement on n’est pas épanoui et c’est parce que notre partenaire n’a pas eu assez d’expérience. En fait, il se peut que ce soit la pression de performance qu’on impose qui se ressente.
Il y a pas mal de choses qu’on capte et qu’on ressent même si on n’a pas toujours une explication rationnelle à ce qu’on vit.
Imposer un niveau d’exigences ou d’attentes à l’autre, c’est ne pas accueillir la personne avec qui on est telle qu’elle est puisque d’une certaine façon on considère qu’elle ne rentre pas bien dans la cas dans laquelle on aimerait bien qu’elle rentre.
Quand on complexe sur notre propre vécu, c’est un peu ce qu’on s’impose. On se flagelle de ne pas rentrer dans une case qu’on croit être la bonne ou la norme.
La norme comme point de référence erroné
La norme est là pour établir une sorte de référentiel commun, des statistiques et des comportements qui se retrouvent le plus souvent. Mais en fait, ce qu’on considère être la norme ça change pour tout le monde.
- Quand on n’a par exemple, connu que la violence, c’est ce qui nous apparaît comme être normal.
- Quand au contraire, on a été choyé et traité comme un prince ou une princesse, c’est ça la norme pour nous.
Les complexes surviennent souvent quand on se sent un peu hors norme, qu’on a l’impression de ne pas être normal ou parce que notre expérience est différente de la majorité, on va être rejeté.
C’est une peur qui est légitime et elle est plus profonde que nous. La peur d’être exclue du groupe, d’être mis en marge, ça impliquait la mort dans des temps plus anciens. Sauf qu’aujourd’hui, on est beaucoup plus indépendant qu’on a pu l’être dans l’histoire de l’humanité.
Pour moi, ce qui serait intéressant de normaliser, c’est justement la diversité des parcours et des expériences.
La richesse dans la diversité des expériences amoureuses
On peut n’être qu’une fois en couple dans sa vie et nourrir la relation même si on n’a pas d’autres points de références. Ce qui compte, c’est de regarder à quel degré on a envie de faire grandir la relation.
On peut avoir été plein de fois en couple, avoir enchaîné les relations courtes et se sentir prêt à vivre du durable. Sans pour autant regretter le fait de devoir tirer un trait sur le butinage.
On peut avoir eu quelques relations longues et avoir conscience que les relations courtes ne nous correspondent pas même sans l’avoir expérimenté. Tout comme on peut se dire que ce n’est pas fait pour nous les relations longues.
L’acquisition de certitudes
Il y a, en général, deux écoles. Ceux qui pensent que pour savoir ce qu’on veut il faut tester pour choisir. Puis, ceux qui n’ont pas de doutes et savent ce qu’ils veulent.
Aucune de ces deux façons n’est meilleure qu’une autre. En tout temps, on choisit le regard qu’on a envie de porter sur le monde et sur notre vie.
Quand on fait des rétrospectives, on voit forcément ce qu’on peut améliorer ou ce qu’on aurait aimé savoir plus tôt mais est-ce que ça aurait vraiment changé la donne ? Peut-être pas.
Le paradoxe du choix
D’ailleurs, plus on va expérimenter, plus on va entrer dans le paradoxe du choix. Le fait d’avoir tellement d’options et de possibilités peut nous rendre incertain au possible. Plus on expérimente de relations, plus on va avoir tendance à avoir des exigences et attentes élevées pour la relation. Tout comme ça nous permet aussi de préciser ce qu’on veut et ce qu’on ne veut plus.
En fait, quelque soit le nombre de partenaires que vous avez pu avoir, il y a des avantages comme des inconvénients. Chaque situation vient avec son lot de challenge et d’interrogations. Si vous complexez de votre histoire, c’est peut-être qu’il y ait une sorte de fantasme associée à votre complexe. Quelque chose comme :
- “Si j’avais eu plus de partenaires … je serais peut-être plus doué au lit”. Ou encore, « je me poserais moins de questions sur la relation”.
- « Si j’avais eu moins de partenaires… je ferais moins fuir les hommes”. Ou encore, “j’attirerais plus de femmes à moi”.
Les histoires que l’on se raconte
Derrière le complexe, il y a généralement une histoire qu’on se raconte à soi-même. Au-delà du fait de se sentir différent parce que notre expérience des relations est différente.
Je le dis souvent et je vais le redire, la seule bonne façon de faire ou de vivre c’est la votre. J’en parlais dans l’épisode précédent, le fait de prendre soin de soi et surtout se respecter, c’est aussi ça.
Accepter que notre expérience de la vie n’a pas besoin d’être la même que celle de notre entourage ou d’une norme. Là où vous êtes, c’est ce qui fait de vous qui vous êtes, c’est ce qui vous rend unique et c’est aussi ce qui fait de vous un être précieux qui mérite d’être aimé.
C’est précisément lorsqu’on choisit de se lisser ou de gommer un peu plus nos spécificités que l’on se rend moins authentique et donc moins “facile” à aimer. Je vous invite donc à être vous et accepter vos expériences en doutant moins du fait qu’elles sont suffisantes telles qu’elles sont.
Si vous souhaitez vous épanouir dans votre vie affective, n’attendez pas pour me contacter. Ensemble, écrivons votre propre définition de l’amour !