Les rencontres amoureuses avec Ludovic Defoi, psychologue & fondateur de Swann Rencontre

Avr 22, 2024 | Accompagnement, Apprendre à se connaitre, Podcast, Sortir du célibat

J’ai eu l’occasion d’interviewer Ludovic concernant la thématique des rencontres amoureuses.

Ludovic Defoi est psychologue clinicien et a travaillé au sein d’institutions à Paris comme Brain Up mais aussi au Centre Kirikou. Depuis plusieurs années, il accompagne des adolescents, des enfants, des adultes ainsi que des couples au sein du cabinet Odyssée santé.
Si j’ai eu envie de le recevoir sur le podcast, c’est notamment parce qu’au cours de son parcours, il a porté ses recherches sur le couple et l’estime de soi.

Et, en 2024, il a créé une agence de rencontre à Nantes afin de proposer une alternative aux modes de rencontres actuels. L’objectif de celle-ci est de créer des occasions d’échanger à travers diverses activités et événements pour provoquer le hasard et favoriser les rencontres.

Vous l’aurez donc compris, les relations amoureuses, ça le connaît.

Je lui ai ainsi posé plusieurs questions et dans cet épisode, en plus de nous parler de son agence, on a abordé des sujets tels que les :

  • signes qui indique qu’on est prêt à s’engager dans une relation
  • freins que l’on peut rencontrer dans la recherche amoureuse
  • critères dans la rencontre amoureuse
  • schémas répétitifs que l’on observe parfois chez les célibataires.

J’espère que notre échange vous plaira, bonne écoute ! (ou bonne lecture de la retranstription)

L’origine de la création de Swann Rencontre

Andréa : Salut Ludovic, merci beaucoup d’être avec moi aujourd’hui.

Professionnellement parlant, tu es psychologue, mais aussi depuis quelques mois fondateur de Swann Rencontre, une agence de rencontre et de matchmaking à Nantes. Donc ensemble on va parler d’amour et plus précisément de rencontres amoureuses puisque c’est le coeur du sujet de l’agence que tu as créé.

Aujourd’hui donc il existe plusieurs façons de faire des rencontres donc certaines personnes se tournent vers les applications, d’autres vers des sorties thématiques pour célibataires, des speed dating, des agences matrimoniales etc. Alors pour commencer, est-ce que tu pourrais nous partager ce qui toi t’a amené à créer cette agence ?

Ludovic : Oui bien sûr. Alors ce qui m’a amené à créer cette agence, c’est un sujet qui me passionnait puisque j’ai créé, j’ai fait mon mémoire sur le couple, sur le choix du partenaire, master 1, et sur les causes du rupture d’un couple contemporain, master 2. Donc c’est un sujet qui me passionne.

Et de fil en aiguille, durant ma pratique, et selon ma présentation aussi de Doctolib, des personnes sont venues à moi pour se confier, pour tenter de résoudre des soucis, des préoccupations qu’elles rencontraient. I y a quelque chose qui revenait, régulièrement, une forme de désillusion. Suite à des rencontres, suite à des expériences difficiles qui amenaient ces personnes à se questionner, à se remettre en question et à être aussi exposées à une forme de solitude importante.

Donc je me suis dit « tiens peut-être qu’il y a quelque chose à faire là ».

Ce sont des personnes dynamiques, actives pour la plupart et qui sont inscrites sur des sites de rencontres, des applications mais qui finalement tombent sur des personnes qui ne sont pas compétentes. soit qui sont là pour s’amuser, qui sont dans une logique de consommation.

Donc du coup, ça crée vraiment des désillusions, des déceptions, voire des dépressions pour certaines personnes. Donc je me suis dit, « tiens, peut-être qu’il faudrait créer quelque chose », parce que la demande est là, sauf que les applications, les sites de rencontres, il y a des choses qui fonctionnent, il y a des personnes qui créent, il y a aussi des histoires, de belles histoires, heureusement, mais il y a aussi ce lot-là qui manquait.

Donc je me suis dit, « tiens, peut-être qu’en créant quelque chose… de plus adapté, peut-être que ça pourrait fonctionner comme ça ».

Les signes qu’une personne est prête à s’engager

Andréa : Pour toi, qu’est-ce qui permet de voir qu’une personne est prête à s’engager ou non dans une relation ?

Ludovic : Alors, ça c’est une bonne question, parce que il y a des personnes qui souhaitent former un couple, mais elles ne sont pas forcément prêtes.

Elles n’ont pas fait le deuil de la relation précédente, elles n’ont pas une idée de ce qu’elles souhaitent aussi, elles ne savent pas ce qu’elles souhaitent donner non plus. Il y a des personnes qui souhaitent justement réparer et des blessures qu’elles ont rencontrées dans le passé, dans leur enfance, etc. Donc les motivations ne sont pas toujours claires.

Et c’est ce que j’amène aux personnes aussi, c’est-à-dire d’identifier un petit peu cette demande, cette demande de former un couple, d’être en couple. Pourquoi ?

  • Est-ce que c’est pour m’épanouir davantage ?
  • Ou est-ce que c’est pour me réparer ?
  • Est-ce que c’est pour oublier mon ex ?
  • Est-ce que c’est pour être dans une logique opérationnelle ? parce que c’est la suite logique de la vie, c’est-à-dire études, mariage et enfants.

Donc je questionne ça pour vraiment savoir si ces personnes sont vraiment dans les meilleures dispositions d’esprit pour rencontrer la personne.

La guérison suite à une rupture

Andréa : Justement, tu mentionnais le fait que des fois, après une rupture, on peut avoir tendance à se tourner vers une relation pour peut-être guérir son cœur ou tourner la page. Est-ce que pour toi, il y a un temps, un timing, une temporalité à respecter avant de se remettre dans une démarche de rencontre amoureuse, ou est-ce qu’au contraire ça peut fonctionner de tourner la page grâce à une rencontre ?

Ludovic : Oui, alors les deux ne sont pas incompatibles, effectivement.

Sauf que si on est dans une relation pansement, l’autre, le partenaire, va le ressentir. Et puis même durant l’acte d’intimité, ou des moments où on peut avoir des flashs de l’ex aussi, donc ça c’est des signes qui doivent nous alerter et nous dire, « tiens, est-ce que je suis dans la relation, est-ce que je suis là ? »

On peut être présent avec l’autre mais finalement intérieurement être encore dans une relation dans l’autre relation et ces petits signaux là, les étreintes notamment.

  • est-ce que je suis vraiment avec mon nouveau partenaire ?
  • Ou est ce que je suis encore est ce que je pense encore à mon ex est ce qu’il est encore là lors des étreintes ?
  • Dans le regard de l’autre est ce que je perçois mon ex ou est ce que je suis complètement avec ce nouveau partenaire ?

Pour le timing, tout est relatif, c’est surtout au niveau des ressentis, au niveau émotionnel, qu’il faut pouvoir percevoir les choses.

Et puis évidemment, au bout d’un mois, c’est trop tôt, si on a rompu au bout d’un mois, les sentiments prennent du temps aussi à partir. Ça ne se fait pas comme ça, on n’est pas des robots, malheureusement, et ça peut prendre parfois très longtemps, ça peut prendre beaucoup plus de temps.

Ça dépend aussi de notre degré d’estime de soi. Il y a des personnes qui ont une estime de soi pas très élevée, et ces personnes sont par exemple plus exposées à la dépendance affective. Donc là ça peut prendre beaucoup plus de temps.

Cela peut prendre un an pour que l’ex soit oublié, qu’il puisse être autonome, indépendant, complètement pour eux. pour une rencontre.

Andréa : Et du coup, pour les personnes qui vont rejoindre ton agence, tu vas sélectionner leurs profils en fonction du stade dans lequel ils sont dans leur vie affective, tu vas vérifier en fait qu’ils sont vraiment disposés à s’engager ?

Ludovic : Oui, il y a des documents à donner. Une attestation sur l’honneur à signer, tout ça est protégé au niveau juridique. Parce que j’ai rejoint un ordre un organisme qui protège justement les agences matrimoniales au niveau juridique mais aussi les clients qui viennent me voir pour être sûr qu’on tombe sur les personnes vraiment célibataire donc célibataire divorcée veuf et/ou veuve mais en tout cas qui sont séparés. Donc il y a des documents à vérifier c’est très important !

Et c’est aussi la différence avec les applications. On ne sait pas forcément à qui on a affaire. On peut endosser un rôle, on peut être du côté du fantasme et ne pas se montrer tel qu’on est. Entre écrans et interposés, c’est sûr que c’est… Voilà, on n’y a pas… Pour qu’il y ait vraiment rencontrent, pour moi, il faut qu’idéalement, on puisse se croiser.

il faut que nos regards puissent se croiser, il faut qu’on puisse sentir l’énergie de l’autre, il faut qu’on puisse capter le langage non-verbal. Il y a beaucoup d’informations qu’on n’a pas en application. On voit bien dans les SMS, quand on s’envoie des SMS, on n’a pas le ton, on n’a pas les tons d’invités. L’expression du visage, tous ces éléments-là participent aussi à la rencontre amoureuse.

Les critères lors de la rencontre amoureuse

Andréa : Il y a une posture justement que j’observe parfois chez les personnes qui vont faire appel à des services de matchmaking ou qui prennent des abonnements sur les applications de rencontre, c’est le fait de vouloir avoir un retour sur investissement.

C’est-à-dire qu’à partir du moment où la personne paye pour être mise en relation, elle veut qu’on lui propose des profils, mais surtout des profils de qualité. et souvent j’ai l’impression que la personne a une liste de critères et d’exigences qui sont assez élevées sauf que pour moi à ce moment-là on ne parle plus vraiment d’amour puisque l’amour c’est aussi aimer l’autre à travers sa différence et ses imperfections.

Toi, comment tu fais pour t’assurer que la personne ait une vision qui soit suffisamment réaliste de ce qu’elle peut attendre de la rencontre amoureuse ?

Ludovic : C’est vrai que parfois j’ai l’impression que certaines personnes recherchent un business partner qu’une réelle rencontre.

On l’entend quand on pose la question au niveau des critères. Quels sont vos critères, qu’est-ce qui vous rebute chez un partenaire potentiel, qu’est-ce que vous aimeriez retrouver comme mode de vie de couple, etc.

Pour les personnes qui sont très à cheval sur leurs critères, tout dépend du critère. Mais je les amène aussi à comprendre qu’il faut se laisser surprendre.

C’est important de pouvoir être dans cette disposition d’esprit-là, où on peut se laisser aussi émerveiller par quelque chose, se surprendre par un détail, quelque chose qui peut nous surprendre chez l’autre, auquel on ne s’attend pas forcément.

Voilà, alors oui, si je souhaite avoir un homme brun, ok. C’est… déjà, si je souhaite avoir plutôt… si une femme ou un homme me demande ça… Je souhaite un brun, c’est-à-dire qu’il y a des référentiels, il y a peut-être un passif aussi avec les bruns, d’accord, mais un blond, noir, métis, quelque chose, une autre personnalité, d’autres critères physiques peuvent aussi surprendre.

Et puis, au-delà du physique, il y a une compatibilité émotionnelle, quelque chose qui peut s’opérer au niveau de l’interaction, au niveau du feeling. Et ça, c’est important de pouvoir s’ouvrir à ça.

Donc je les amène aussi à ne pas être à cheval, qu’à cheval en tout cas sur leurs critères, mais aussi s’ouvrir à la surprise, à l’émerveillement, à l’inattendu, parce que c’est aussi ça la rencontre. Surprendre par l’autre, c’est capté, captivé, embarqué. C’est écouter la musique de l’autre, la musicalité.

Tous ces éléments-là contribuent à créer de la magie. Et ça, c’est très important de les ouvrir aussi à ça.

S’ouvrir à la rencontre

Andréa : Je trouve ça intéressant que tu parles de feeling, justement, parce que je trouve qu’il y a un autre versant de personne, en tout cas, qui va attendre à tout prix d’avoir une petite étincelle, un petit feu intérieur, un petit quelque chose, pour vraiment commencer à s’investir dans le lien, sauf qu’en fait, des fois… Le fait d’avoir cette étincelle ou ce sentiment intérieur de « waouh, c’est la bonne personne », ça ne se porte pas du tout garant justement des critères qui sont vraiment essentiels.

Qu’est-ce que tu conseilles pour trouver un juste équilibre entre « oui, c’est bien le feeling, mais c’est important aussi d’avoir des critères, mais pas non plus des critères irréalistes ». Comment t’ajustes, toi ?

Ludovic : Oui, oui, alors là aussi, tout dépend du degré d’exigence du client en face. Quand on est hyper à cheval sur les critères, on n’est pas vraiment dans la rencontre, on est dans le fait de vouloir cocher les cases. Mais une rencontre, ce n’est pas ça, c’est trouver l’équilibre entre critère et feeling. C’est difficilement quantifiable, c’est une question de magie, de connexion, de compatibilité émotionnelle, des choses qui vont s’opérer au niveau aussi des conversations.

  • Est-ce que l’échange va se faire facilement ?
  • Est-ce qu’on aura des choses à se dire ?
  • Est-ce que la conversation va être alimentée facilement ?

Tous ces éléments-là vont contribuer à la rencontre.

On ne parle pas encore du mode éducatif des enfants à venir s’il y en a. On est en train de juste se rencontrer, d’échanger, de découvrir l’autre et ça c’est important aussi. C’est ses failles, ses ambiguïtés, ses hésitations, ses doutes…

Je trouve que dans ce mode de rencontre, les applications et sites, on court-circuit etous ces éléments là. Le doute qu’on peut avoir, les peurs ,l’ambiguïté… C’est pour ça aussi que j’ai envie de proposer des sorties. J’organise des sorties pour qu’on puisse se rencontrer différemment.

Chez Swann Rencontre, je prône ce type d’événements pour provoquer le hasard.

Parce que c’est dans le hasard que s’opèrent des choses aussi, c’est très important. Un regard, voir l’autre dans une activité, dans l’action, face à ses peurs, face à un danger potentiel, face à ses craintes, à ses failles. Et c’est ça, l’amour naît aussi de nos failles. de certaines faiblesses, c’est ça, il faut se montrer de façon authentique, tel qu’on est réellement, c’est ça qui permet de capter quelque chose, donc ce n’est pas qu’une question de critères.

L’angle différenciant de Swann Rencontre

Andréa : Et du coup tu as le sentiment que c’est ça qui te permet de te différencier par rapport aux autres agences de rencontre ?

Ludovic : C’est très important d’avoir cette image, de savoir l’histoire de cette personne, globalement, l’histoire affective, et savoir est-ce que cette personne elle sait où elle souhaite aller, ce qu’elle recherche à peu près.

Ce sont des éléments importants pour que je puisse justement proposer des personnes compatibles en connaissant cette histoire, ses failles, notamment au niveau narcissique, on parle d’une estime de soi, confiance en soi, c’est pas nécessaire d’avoir une estime de soi ou confiance en soi exacerbée, mais ça nous donne des éléments. Je fais attention au discours de ces personnes.

  • Est-ce qu’elle a rencontré des personnes manipulatrices, des PN, donc des pervers narcissiques ?
  • Ou est-ce qu’elle est tombée sur des personnes possessives, jalouses ?

J’essaie de prêter attention à tous ces éléments-là pour entendre aussi les peurs derrière. Les peurs derrière et les attentes. Et j’amène cette personne à me dire ce qu’elle attend et ce qu’elle peut donner aussi.

Parce que souvent, on dit « voilà ce que je veux. Je veux ça, je veux ça, je veux telle personne, tel profil. Je souhaite former un couple comme celui-là. »

Sauf que…

  • Qu’est-ce que vous avez à mener aussi dans le couple ?
  • Quelle est votre patte ?
  • Qu’est-ce que vous souhaitez donner ?
  • Qu’est-ce que vous avez à donner ?

Et ça, ce sont des éléments qu’on zappe, qu’on occulte, c’est important aussi de savoir ce que j’ai à donner à l’autre.

  • Est-ce que j’ai à donner de l’amour ?
  • Est-ce que j’ai du temps à lui consacrer ?
  • Qu’est-ce que je souhaite apporter ? Quelle est ma contribution dans ce couple ?

Ça aussi, c’est un point important.

Andréa : C’est vrai que c’est quelque chose que je vois beaucoup. On a tendance à bien savoir ce qu’on attend de l’autre, ce qu’on a envie de recevoir, quel partenaire on a envie d’avoir. On oublie de regarder soi-même quel partenaire est-ce qu’on est et quel partenaire est-ce qu’on a envie d’être.

L’événementiel avec Swann Rencontre

Andréa : Et du coup, quand tu organises tes événements, toi, c’est pour pallier justement à ce que tu exprimais tout à l’heure avec le fait que sur les applications de rencontre par exemple, on n’a pas la tonalité de la personne, on ne la voit pas interagir avec son environnement, etc.

Du coup, pour des personnes qui vont être assez timides, toi tu conseilles quoi pour ce type d’événement ?

Peut-être qu’elles vont se mettre une pression énorme justement dans la rencontre amoureuse comme… « On fait un escape game, mais il faut que j’impressionne les partenaires potentiels qui sont présents. »

Comment est-ce qu’on fait pour faire redescendre la pression un peu ?

Ludovic : Oui, alors ce que j’ai remarqué, c’est que les hommes étaient beaucoup plus dans cette quête de performance pour montrer le meilleur de soi, etc.

Mais ce qui revient aussi, c’est que dans une mise en relation simple, c’est-à-dire suite à une rencontre, sur un site de rencontre, on se retrouve après dans un café ou un resto, etc.

Là, ça génère. selon moi, un peu plus de stress et d’angoisse.

Là, dans un groupe, on n’est pas forcément là pour ça. On est aussi là pour s’amuser, on est là pour passer un bon moment.

Donc j’amène ces personnes aussi à penser au bon moment qu’ils vont passer.

C’est pas grave, je ne vais pas forcément rencontrer l’amour. Je vais peut-être me faire des amis. Je vais apprendre des choses. Ou encore, je vais passer un bon moment. Je vais…

Il y a aussi le côté de dépassement de soi. On parlait d’escalade, d’escape game, on se retrouve dans un contexte particulier où il y a d’autres stimuli qui s’opèrent, parce que dans un escape game, on peut y avoir de la peur, du stress, de la frustration, on voit l’autre aussi dans ces différents contextes-là.

Et ça, je trouve ça intéressant. Je trouve ça intéressant de pouvoir contextualiser la rencontre, qu’on ne soit pas là que pour ça, que pour rencontrer.

Et en cela, c’est selon moi moins stressant, moins intimidant que de venir uniquement pour ça comme dans un speed dating. Cela fait penser à un recrutement candidat recruteur.

Voilà, ça ravive ça, ça peut renvoyer à ça, ces images-là, et générer du stress et de l’angoisse.

Alors que là, si on vient pour s’amuser, on vient faire du vélo, on vient faire une balade en forêt, on vient faire de la voile, enfin voilà, on va découvrir des choses, on va découvrir des personnes, mais aussi une activité, on va se découvrir peut-être une passion, ou alors ce sera le contraire, mais voilà.

Le but c’est aussi d’apprendre sur soi, et d’apprendre sur l’autre par rapport au contexte.

Andréa : L’idée c’est vraiment avant tout de vivre une expérience avant d’essayer d’obtenir le résultat qui est la rencontre amoureuse, la petite accroche ou la chose comme ça.

Moi des fois, j’ai des personnes que j’accompagne qui, quand je leur exprime cette posture de « chercher à vivre des expériences, et tant mieux, c’est du bonus s’il y a une rencontre qui va avec », qui me disent « oui mais moi je ne cherche pas de nouvelles passions ou de nouveaux amis » Moi je trouve que ça dénote un peu d’une certaine fermeture à sa propre vie d’une certaine façon. Je ne sais pas ce que tu en penses ?

La place de la vie sociale en couple

Ludovic : C’est intéressant ça, parce qu’en fait, c’est très important d’avoir une vie sociale en étant en couple. Pour ne pas tout attendre de l’autre, c’est un point important aussi d’avoir une vie sociale, d’avoir des amis, d’avoir des personnes autour de soi pour pouvoir vivre une vie de couple épanouissante.

La quête de couple, on le voit chez certaines personnes, c’est d’être dans une relation unique, exclusive, parfois… fusionnel. Sauf qu’après, il ne se passe plus rien autour. On est dans ce couple. Et là, ça peut générer des tensions, parce que quand ça coince, ça peut être explosif.

Alors qu’avoir une vie sociale à côté nourrit aussi le couple. Ça nourrit le couple, ça fait du bien. On a un espace pour soi. On intègre aussi le couple dans ces espaces-là.

Mais c’est intéressant de vouloir avoir une meilleure vie. Un meilleur ami, d’avoir son groupe d’amis, et de temps en temps pouvoir se confier à ses amis, dire ce qui ne va pas. dire ce qui va aussi mais c’est très important d’avoir une vie sociale à côté.

C’est l’une des questions aussi que je pose aux personnes qui viennent me voir  :

  • Qu’est ce que vous faites le week-end ?
  • C’est quoi votre semaine type ?
  • Est ce que vous avez du temps aussi à consacrer à l’autre ?

Parce que voilà on vit dans un monde très pris par nos vies professionnelles mais il faut aussi ce temps là.

Andréa : Cela permet d’éviter de tomber dans la fusion du coup !

Ludovic : Oui ça évite de tomber dans la fusion. Alors la fusion elle est intéressante au début, bon parce qu’elle est parfois inévitable, mais pour que le couple puisse respirer, pour qu’il y ait du souffle, pour qu’il y ait aussi du manque, parce que c’est important aussi de créer du manque, du désir, cette attente de l’autre. Il faut pouvoir aller vers l’extérieur.

C’est important de pouvoir avoir cette vie externe, et puis même ça, ça fait du bien aussi au couple, de voir des amis. les amis du couple, voilà. Dans le couple, il faut voir ces trois cercles. Il y a moi, il y a toi et il y a le couple. Mais dans mon cercle à moi, j’ai aussi mon cercle d’amis. Il y a mon cercle d’amis.

C’est important aussi d’avoir un jardin secret. C’est intéressant d’avoir ce jardin secret. Ça crée du mystère. C’est difficile de tout connaître. de l’autre, puisque… est-ce que c’est… Est-ce que c’est une bonne chose de tout connaître de l’autre ?

Andréa : Est-ce que c’est possible déjà de tout connaître de l’autre ?

Ludovic : Selon moi non, parce que les gens ne connaissent pas tout de soi. Donc voilà, ça crée du mystère, parfois des interrogations. C’est intéressant aussi d’avoir ce groupe d’amis pour nourrir, échanger, alimenter les échanges dans le couple.

La place du couple dans notre vie

Andréa : Si une personne justement, elle exprime que pour elle, elle a déjà globalement tout ce qu’elle veut dans sa vie, mais qu’il ne lui manque que l’amour. Toi, tu vois ça comment ?

Ludovic : Oui, c’est tout ce qu’elle veut, c’est très bien.

Andréa : Il y a vraiment cette obsession un peu du résultat de il faut à tout prix que et puis en fait c’est bon, j’ai déjà mes passions, j’ai déjà mes amis, c’est vraiment que la rencontre.

Ludovic : Oui, là on voit que tous les cas sont cochés. Toutes les cases sont cochés, je vais me demander :

  • est-ce que cette personne vient me voir parce qu’il manque juste cette case ?
  • Ou est-ce qu’il y a une vraie demande derrière ?
  • Est-ce qu’il y a un besoin derrière d’avoir ce lien affectif, cette vie affective avec une autre personne.
  • Est-ce qu’il y a de la place aussi pour cette autre personne ?
  • Et est-ce que je souhaite intégrer cette personne à mes activités, à mes passions, à mon cercle d’ami, à ma famille etc.

Voilà, on vit dans un monde de plus en plus individualiste.

Là, on a affaire à une personne qui est épanouie au niveau professionnel, amical, mais est-ce qu’il manque vraiment l’aspect affectif ou est-ce que c’est pour s’inscrire dans une logique sociale ? Est-ce que c’est opérationnel ? Est-ce que c’est pour juste cocher cette case ? Voilà,

C’est ça que je vais interroger.

Andréa : Tu viens questionner l’envie et le réel désir d’être en relation, puisqu’à priori, ce que sa vie montre que jusqu’à présent, c’est : « pas de relation, qu’elle est comblée », parce qu’on peut aussi ne pas…

Ludovic : Voilà, c’est pas une nécessité de faire couple, de vouloir être en couple. Puis il y a différentes façons de créer un couple aussi. Cette personne peut-être, est-ce qu’elle souhaite plutôt vivre chez elle ?

Les schémas répétitifs

Andréa : Des fois moi je vois ces personnes qui vont vraiment avoir un réel désir de s’engager, qui vont vraiment avoir envie d’être en couple mais qui pourtant répètent des mêmes schémas.

Comme par exemple :

  • toujours se retrouver dans la posture de je suis la bonne copine ou le bon copain
  • ou alors finalement les seules personnes envers qui ils vont avoir de l’attirance, ça va être des personnes qui ne sont pas disponibles
  • ou il y a quelque chose que je retrouve aussi c’est des personnes qui sortent avec quelqu’un mais ont l’impression de… préparer l’autre avant de trouver la bonne personne

C’est-à-dire qu’ils sont l’avant et puis leur ex après se marient où trouve « la bonne personne » après.

Si toi tu tombes sur des profils comme ça, déjà est-ce que tu arrives un peu à les déceler en amont ? Est-ce qu’il y a des des choses que tu observes qui te permettent de voir que la personne est dans ce schéma répétitif et qu’il faut briser le cycle avant de pouvoir, enfin avant ou pendant, en tout cas en allant à un de tes événements, qu’elle puisse quand même avoir l’occasion de rencontrer quelqu’un.

Ludovic : Oui, d’où l’importance d’avoir l’historique de cette personne pour connaître ce qu’elle a vécu globalement.

Ses histoires, les grandes déceptions, les grandes désillusions, mais aussi les grands moments de joie, les moments d’épanouissement personnel.

Dans le schéma de répétition, on peut retrouver des personnes qui tombent sur les mêmes profils, des personnes qui tombent sur… Oui, des personnes déjà en couple, Voilà, qui veulent, parce que, voilà, comme si il y avait un certain aura chez ces personnes qui sont déjà en couple et qui se dirigent vers, voilà, on se dirige vers une personne qui est déjà en couple.

Là c’est important de questionner ça. Qu’est-ce qu’elle y voit ? Qu’est-ce qui l’attire ? Parfois c’est inconscient aussi, il y a des choses qui se jouent là. Est-ce qu’elle rejoue quelque chose de l’ordre transgénérationnel, de l’ordre familial ? Ou est-ce qu’il y a une attraction un peu mortifère ?

C’est important de mettre des mots sur ce schéma de répétition pour que le client puisse capter.

  • Qu’est-ce qui ne va pas ?
  • Est-ce que c’est quelque chose qui est source de souffrance finalement ?
  • Ou source d’épanouissement personnel ?

D’être dans cette logique-là. Donc c’est faire un pas de côté pour justement identifier ce mécanisme. Tu disais une deuxième chose aussi, les personnes qui voient leur ex partir.

Andréa : C’est comme si par exemple, moi je disais, j’ai l’impression d’être la personne qui prépare l’autre à trouver la bonne personne. C’est-à-dire que je sors avec quelqu’un et puis bizarrement à chaque fois ça se répète. Une fois. Deux fois, trois fois, moi je suis en couple, et puis la personne suivante qui arrive juste après moi, c’est la personne avec qui la personne va se marier, par exemple.

Ludovic : Ah oui, oui, oui, oui, oui, d’accord. Oui, il faut identifier déjà si c’est une impression, si c’est le hasard, si c’est une coïncidence, ou est-ce que c’est vraiment quelque chose qui se répète sur le long terme, et qui fait que… Est-ce que j’ai le syndrome de l’infirmière, c’est-à-dire que je mets l’autre dans les meilleures dispositions pour qu’il rencontre finalement…

Il faut qu’il rencontre quelqu’un qui s’inscrive dans une relation durable, pérenne.

Est-ce que j’ai ce mécanisme-là qui est mis en place à mon issue ?

On n’est pas forcément conscient de ça, mais c’est intéressant d’identifier s’il s’agit vraiment de schémas de répétition ou s’il s’agit de quelque chose de l’ordre de la coïncidence. Et à ce moment-là, il faut se questionner sur pourquoi je les mets dans les meilleurs dispositions, pourquoi ces hommes me rencontrent et puis après, me quittent ou… ou ça ne marche pas, on se quitte. Et après, ces personnes se marient. ou rencontrent quelqu’un et ont des enfants, etc. Et construire, c’est quelque chose de réel. Je pense qu’il faut faire un… Effectivement, ça importe peut-être de se poser la question qu’est-ce que j’ai apporté, qu’est-ce que moi j’ai apporté, qu’est-ce que j’ai trop apporté, peut-être. Qu’est-ce que l’autre s’est saisi de ce que je lui ai apporté. Et puis, formuler le fait que je ne suis pas là pour… Formuler le fait que je ne suis pas là pour mettre les autres dans les meilleures dispositions pour qu’ils rencontrent quelqu’un. que d’autres mais que je souhaite avoir ma propre relation amoureuse déjà le verbaliser en prendre conscience et puis se questionner aussi de façon plus personnelle individuelle peut-être en faisant le travail sur soi mais en questionnant ça avec un thérapeute

Faut-il être bien avec soi-même avant la rencontre ?

Andréa : Justement par rapport à ça ça me fait penser à il ya tout un discours ambiant je trouve dans le développement personnel autour des relations amoureuses qui va être de dire que l’un faut avoir bien guéri ses blessures avant de pouvoir être en relation, qu’il faut être bien avec soi-même pour être en couple, qu’on ne peut pas trouver l’amour tant qu’on ne s’aime pas soi-même. Toi, qu’est-ce que tu en penses, justement, de toutes ces phrases un peu généralistes ?

Ludovic : Oui, comme tu l’as dit, c’est beaucoup au-delà du développement personnel. Je ne suis pas… Non, je ne prône pas pour ces formules toutes faites. Ce n’est pas nécessaire d’être accompli. une estime de soi complète pour rencontrer quelqu’un, non pas du tout. On rencontre l’autre aussi à partir de ses failles, à partir de nos manques, à partir de… oui, alors il ne faut pas qu’elles soient trop massives, ces failles, mais finalement on est…

Andréa : Il ne faut pas non plus être un puit sans fond, quoi.

Ludovic : Il ne faut pas non plus être un puit sans fond, exactement. Oui, oui, et ça, c’est vrai que le capitaine narcissique s’instaure à partir de… de l’interaction avec nos éducateurs, donc parents, professeurs, grands-parents. Et c’est vrai qu’on n’est pas tous égaux par rapport à ce capitaine narcissique. Alors, il se trouve que quand on aime ce capitaine narcissique, elle diminue parce qu’on donne à l’autre. On donne à l’autre, on donne de l’amour. Aimer, c’est aussi concevoir ce côté, concevoir le fait d’être un peu plus vulnérable. Et des choses se créent comme ça aussi. C’est aussi ça, l’amour. Parce qu’en donnant à l’autre, on donne de l’amour, on donne de soi, on donne de son temps, mais l’autre aussi. Et donc ça crée une alchimie, ça crée un équilibre affectif. Mais ce n’est pas nécessaire d’avoir une confiance en soi exacerbée, une estime de soi complète par rapport à des blessures du passé. On peut travailler ça. Donc là aussi, ce que j’amène avec Swan… Ce que j’ai mis en compte, c’est que j’aiguille certaines personnes à avoir un coach ou un psychologue ou un thérapeute pour justement travailler sur ces failles, sur ces blessures, quand elles sont trop massives, quand elles sont trop importantes et qu’elles peuvent entraver la rencontre ou une relation pérenne. Ça, c’est important de l’identifier. Tu veux être ouvert à l’amour. Oui, c’est ça, exactement.

La notion d’engagement de nos jours

Andréa : Est-ce que toi, tu as l’impression que les gens ont plus de mal à s’engager aujourd’hui ?

Ludovic : En fait, aujourd’hui… Le couple évolue. On s’engage quand même aujourd’hui, on s’engage mais différemment. On s’engage différemment dans le sens que, par rapport à nos aînés, à nos parents, aux grands-parents, où il y avait beaucoup d’opprobre autour de la séparation, c’est-à-dire une honte autour de… On était mal vus, c’était pas très bien vu de se séparer, de divorcer. Et puis il fallait faire couple tôt. Aujourd’hui, on entre dans la vie avec… on a des enfants un peu plus tard donc déjà ça diffère et puis il n’y a plus cette honte qui plombait aussi la relation on pouvait souffrir dans la relation à l’époque mais rester en couple parce que c’était mal vu donc ça, ça a changé mais au niveau de l’engagement je trouve que les applications n’aident pas les personnes justement à s’inscrire dans une logique de couple pérenne, de couple dans la durée. On est beaucoup plus dans l’éphémère, parce que ces applications encouragent. Ça nourrit de ça, c’est leur business, ils n’ont aucun intérêt à ce que les gens se mettent en couple et que ça dure. Alors heureusement qu’il y a des matchs et que les personnes se mettent en couple. Et pour moi c’est en ça que ça a changé aussi, c’est-à-dire qu’on est tellement dans une logique consumériste aujourd’hui que malheureusement la rencontre aussi… s’inscrit aussi parfois pour certaines personnes dans cette logique. Après, ça dépend aussi des âges. Il y a des critères d’âge. Avant 30 ans, on explore, on se découvre sexuellement. Il y a des personnes qui souhaitent former un couple assez tôt, et puis après ça nous tombe parfois dessus, très bien. Mais après 30 ans, on est dans une tête un peu plus importante, un peu plus réfléchie, on se connaît mieux, on sait ce qu’on recherche davantage. À 40 ans aussi, là aussi, on sait ce qu’on ne veut surtout pas. Donc voilà, tout ça c’est… ça joue

La consommation amoureuse

Andréa : est-ce que tu vois des blocages particuliers justement développés par des personnes qui ont été dans une logique de consommation amoureuse ? Il y a des freins assez spécifiques qui peuvent se développer ?

Ludovic : Oui. À part rencontrer des hommes qui avaient du mal à se poser, par exemple, qui avaient du mal à se poser parce qu’ils ont été trop habitués à consommer, c’est dur à dire, mais à vivre, oui, à être accrochés à ces applications, voire à être addicts à ces applications, voilà. Parce qu’il y a les sonorités, il y a le petit bip, il y a le message. On peut créer plusieurs personnages. Donc ça peut combler aussi une solitude. Ça peut combler une solitude. C’est parfois des hommes qui ont du mal à se poser, qui ont été trop habitués à rencontrer des personnes. Et puis d’autres personnes qui veulent se poser, mais ont cette appréhension que l’autre aille voir ailleurs aussi. qui sont une forme d’insécurité affective qui fait que soit ça vient d’événements passés, ou soit cette personne peut se dire aussi, Tiens, vu ce que ça donne, ça peut être des croyances, des croyances limitantes qui font qu’elle va se mettre des freins. Donc c’est important là aussi d’identifier ça pour dépasser les choses, pour revoir, analyser à nouveau les choses, pour revoir ses croyances. J’ai l’impression qu’on en attend beaucoup aujourd’hui des relations amoureuses. C’est-à-dire qu’à partir du moment où c’est un réel choix d’entrer en relation, on a envie que l’autre soit notre meilleur ami, notre amant, notre tout un peu. Oui, cette attente est trop élevée aujourd’hui. C’est-à-dire qu’on est habitué à avoir aussi des choses personnalisées quand on va à un magasin. Désolé de prendre cet exemple.

Andréa : C’est vraiment la logique de consumérisme qui s’applique à l’amour.

Ludovic : Qui s’applique à l’amour, c’est complètement le piège. On a été habitué à ça et c’est vrai que tout est personnalisé aujourd’hui, tout est personnalisable, l’ordinateur, la tasse, on peut mettre tout ce qu’on veut. Et dans l’amour, il y a des personnes qui pensent que c’est la même logique. Et non, il y a d’autres choses qui nous échappent. Et on ne sait pas, on peut avoir des critères. Enfin voilà, j’ai vu des personnes qui avaient ces critères. et qui sont tombées amoureuses d’une autre personne, qui sont à l’opposé de ces critères. On connaît tous une personne comme ça, et heureusement, ça veut dire que, voilà, cette personne a capté quelque chose, il y a eu de la magie, il y a eu de l’émerveillement, il s’est passé quelque chose, il y a eu une synergie, une compatibilité émotionnelle qui s’est opérée, qui fait que les critères se sont envolés. Ce critère, c’est de l’ordre du conscient, évidemment. mais une rencontre il y a aussi de l’inconscient on se parle d’inconscient et conscient il y a des choses qui s’opèrent qui nous échappent et c’est sur ça aussi que se fondent l’amour, les premiers sentiments les émois ça va se fonder aussi de ça

Andréa : C’est vrai que des fois c’est tentant de tomber dans le j’aimerais bien que mon partenaire soit un peu plus comme ci un peu plus comme ça parce que ça nous arrangerait bien que ça ne vienne pas chatouiller nos propres insécurités et Mais on perd aussi du coup un potentiel de croissance personnelle si la personne est trop exactement dans les cases comme on l’attend.

Ludovic : Oui, parce qu’elle peut être trop dans les cases dans lesquelles on attend, c’est-à-dire avoir coché tous les critères, mais là on parle de l’esthétique, on parle de l’image. Donc ça c’est intéressant parce qu’évidemment il y a aussi la dimension attractive, sexuelle, donc là on peut retrouver plus facilement l’attirance. …sexuel à partir de ces critères-là, mais… Est-ce que ça fait tout ? Ça ne fait pas tout. La personne peut avoir… peut cocher toutes les cases, je ne sais pas, blondes, hues bleues, je ne sais pas, enfin… peut cocher toutes ses cases, ou bruns, ou… voilà. Toutes les cases peuvent être causées, peut être cochées, mais… on peut être déçu. Qu’est-ce qui fait qu’on sera déçu ? Alors qu’il correspond physiquement à ce que je recherche ? Il y a tout le reste. C’est-à-dire comment il va s’adresser à moi, comment il va se présenter, tout ce qui est de l’ordre du langage non-verbal, l’expression du visage, l’empathie, que cette personne aura ou pas, ou la froideur qu’elle aura, les marques d’attention, les marques d’affectif aussi, les marques de ce que la personne sera tendre, elle sera tactile. ou trop tactiles, ou trop lourds, ou avec des blagues trop lourdes. Tous ces éléments-là, on est dans l’ordre aussi de la personnalité. Ça aussi, ça compte. La personnalité, le tempérament, quelqu’un de trop mou, ou de trop speed. Voilà. Là, c’est des critères qui sont hors du champ de l’esthétique. Ça contribue aussi, ça compte.

Mettre ses chances de côtés dans la rencontre

Andréa : Toi, quel conseil tu donnerais à une personne qui rejoint Swann Rencontre, pour maximiser ses chances justement de trouver peut-être la bonne personne, ou en tout cas faire des jolies rencontres.

Ludovic : Oui, pour maximiser ses chances, c’est d’être honnête avec soi, déjà être honnête avec soi, ne pas venir avec, en endossant un rôle, venir tel qu’on est, avec notre personnalité, notre apparemment, nos failles, nos forces, ne pas surjouer, ne pas vouloir surjouer, mais de se montrer tel qu’on est. C’est là où les choses vont s’opérer parce que… Lors d’une première rencontre ou lors d’une activité, on se montre hyper sûr de soi ou hyper bienveillant. Si on ne se montre pas tel qu’on est, ça va se voir après. Tu ne peux pas jouer un rôle comme ça sur toute la longueur, tout le long.

Donc ce serait l’honnêteté dans un premier temps, être honnête avec soi et savoir ce qu’on a à donner.

Qu’est-ce que je veux donner ?

Je les amène aussi à voir ce qu’elles ont apporté à la relation, qu’est-ce qu’elles ont apporté à l’autre.

Andréa : Et quand tu parle d’honnêteté avec soi, est-ce qu’il y a aussi cette part de laisser un peu tomber le masque, des fois le masque social qu’on peut porter, de quelle image je dois renvoyer pour que la personne me voit comme un bon ou une bonne partenaire ?

Ludovic : Oui, c’est tout l’équilibre entre le jeu de la séduction et l’honnêteté. Parce que dans la séduction, forcément… On va se montrer son meilleur jour. Ça y participe, bien sûr. Et c’est normal. Il faut pouvoir séduire.

C’est important aussi d’être dans cette séduction. Pour moi, ce n’est pas incompatible d’être dans la séduction et être honnête. Oui, conclu. Pour moi, c’est possible d’être honnête, d’être aligné avec soi et pouvoir séduire l’autre.

Être dans ce mode de séduction pour ne pas rester dans la friendzone.

Donc là aussi, il y aura des mots, un regard plus appuyé à voir, des mots à donner, à dire, un jeu de regard, des marques d’attention, d’un intérêt apporté à l’autre, donc ça passera aussi par ça, la séduction.

Mais on peut le faire aussi en étant soi. Donc c’est d’être aussi, de partir avec sa façon de communiquer, son mode de communication propre. Et puis si ça ne m’a tué pas, ça ne m’a tué pas, mais ça ne sert à rien de… Oui, puis ce n’est pas grave. Enfin, dédramatiser le fait que ça ne puisse pas marcher… Ben oui. Dédramatiser le fait que ça ne puisse pas marcher, mais tu as été honnête au moins. Tu n’as pas surjoué.

Accepter de ne pas plaire à tout le monde

Andréa : Il y a des personnes qui vont prendre assez personnellement le fait que ce soit avec elles qu’on n’ait pas envie. Mais du coup, est-ce que c’est justement un indicateur qu’il y a une faible estime de soi, ça ? Ou c’est simplement plus l’ego, justement, qui va… se manifester de bon ben on veut pas de moi je suis vexée alors qu’en fait peut-être qu’on avait pas tant que ça non plus envie de la personne juste on est vexé que

Ludovic : oui oui oui les goûts jouent un rôle important oui mais c’est là où l’ego c’est à prendre avec des pincettes parce que trop d’ego trop d’ego voilà entrave la l’interaction les choses, la communication les échanges Il faut l’ego, mais c’est important d’avoir une forme de narcissisme, de s’aimer, c’est intéressant, c’est mieux, idéalement, ce n’est pas nécessaire, ce n’est pas obligatoire, mais c’est mieux. Maintenant… On est avec soi. Ta question, tu avais un exemple par rapport à…

Andréa : Non, c’est plus en fait, il y a des personnes qui vont prendre assez personnellement le fait de, je ne sais pas, ils vont rencontrer quelqu’un, la personne va leur signifier, « bon, moi je ne vois pas trop où est-ce que ça pourrait aller, ou je n’ai pas forcément d’atome crochu, je préfère qu’on en arrête là. » Et il y a des personnes qui vont prendre très personnellement, en fait, de dire, mais pourquoi moi ça ne marche pas ?

Qu’est-ce qui fait qu’avec quelqu’un d’autre, a priori, la personne elle veut bien, mais que moi je… ça ne fonctionne pas quoi.

Ludovic : Oui effectivement la personne va se comparer aux autres, ou à des autres potentiels alors que peut-être que physiquement ça n’a pas matché, au niveau des échanges aussi, du contenu de nos échanges etc.

Cela n’a pas marché ça ne veut pas dire pour autant que ce n’est pas une bonne personne, ça ne veut pas dire pour autant que t’es pas digne d’amour, que t’es pas digne d’être aimé, que t’es pas digne de rencontrer une personne.

Il ne faut pas le prendre de façon personnelle. C’est facile à dire, mais forcément ça peut heurter notre sensibilité, notre égo, effectivement.

On peut aussi se dire, si cette personne n’a pas pris le temps de me connaître, c’est parce qu’elle perd aussi. Parce qu’aussi, parfois ça marche pas dès le premier jour, et puis après, en apprenant à se connaître, au fil des rencontres, il y a quelque chose qui s’opère aussi.

Donc on peut aussi se dire, tiens, je ne plais plus à cette personne, elle ne sait pas ce qu’elle perd. Voilà, on peut renverser les choses.

Et puis ça veut dire aussi que cette personne peut-être a une forme d’impulsivité. Après deux mots ou une rencontre, elle dit ça de moi, elle pense ça de moi, ou elle trouve que ça s’arrête là, bon, ok.

Si elle dit ça, peut-être que ça ne vaut pas le coup de reconnaître plus sur cette personne.

C’est prendre de la hauteur. Oui, prendre de la hauteur, relativiser les choses, parce que sinon ça abrase là encore l’estime de soi et c’est douloureux, parce qu’en personnel, il ne faut pas tout prendre personnellement. C’est nécessaire de faire ce pas. C’est peut-être lié à ça, à ça, à ça. Pourquoi ce serait qu’à cause de moi ? C’est une croyance qui va étioler notre estime, qui va la rabaisser, qui va être une source de souffrance.

Andréa : Il y a une image que j’aime bien, que j’avais entendu il y a quelques temps, que je trouve assez intéressante. On peut la rapporter à des fruits. Si par exemple, moi je suis une pêche et que quelqu’un n’aime pas du tout les pêches, En fait, c’est pas à prendre personnellement que la personne, elle préfère les pommes ou les poires ou n’importe quel autre fruit. Et ça ne remet pas en question le fait que les pêches, c’est chouette.

Ludovic : Exactement. C’est une question de goût aussi, des fois. Exactement, oui. C’est un exemple, je crois, de l’aise. Effectivement, merci. Ben oui, chacun ses goûts. Voilà, ça veut dire que les pêches ne sont pas bonnes. C’est que je n’aime pas les pêches. Ok, tu n’aimes pas les pêches ? Ok, c’est ton choix. Tu as liberté de ne pas aimer les pêches. Je suis une pêche.

Les perspectives d’évolution de Swann Rencontre

Andréa : Pour en revenir à ton agence de rencontre. C’est quoi l’avenir, un peu la direction que tu aimerais bien avoir avec cette agence ?

Ludovic : La direction que j’aimerais avoir, c’est de ne pas être une agence de rencontre classique, comme les agences matrimoniales qu’on a connues ou qu’on connaît, mais c’est d’être un peu hybride, c’est-à-dire de proposer des sorties, des dîners à des personnes inconnues, Qui ne se connaissent pas, là aussi. avec des questions pour qu’ils apprennent à se connaître, avec des icebreakers.

Et voilà, ça serait quelque chose qui serait intéressant.

J’ai rencontré aussi beaucoup de personnes qui ne sont pas forcément en quête de relations amoureuses, mais qui sont en couple, mais qui souhaitent rencontrer des personnes. Donc là, ce serait un autre projet, ce serait complètement autre chose. Mais… Je trouve intéressant le fait de s’inscrire autour des événements, proposer des événements et faire croiser à la fois l’aspect où j’apprends quelque chose. J’apprends quelque chose lors d’une activité, d’un atelier, autour du développement personnel, c’est peut-être un atelier sur l’estime de soi, un atelier au niveau des apprentissages, où on apprend aussi, on n’est pas là que pour rencontrer quelqu’un. Je trouve ça intéressant.

Donc voilà, les axes que je vais peut-être expérimenter, c’est ça. Tout ce qui va permettre d’amener du lien, en fait.

Tout ce qui va amener du lien, tout ce qui va pouvoir permettre aux personnes de se rencontrer, d’échanger.

Peut être de se déplacer chez, par exemple, un ostéopathe, de faire rencontrer, comment ces personnes travaillent ? Que ces personnes-là nous parlent de son métier. L’horloger va parler de son métier, là aussi, on est là.

On est autour, on apprend autour d’un pot, autour de l’horlogerie ou la bijouterie. Des thématiques qui renvoient un petit peu à la rencontre et au sentiment, la bijouterie, les bijoux, mais où on apprend aussi d’une activité.

On s’enrichit de l’activité, de domaines, de compétences et en même temps… On rencontre du monde, mais on n’est pas là que pour ça. Et ça, je trouve ça intéressant, parce que c’est moins stressant.

Andréa : Et c’est quoi les valeurs que tu as envie de véhiculer avec soi dans la rencontre ?

Ludovic : Au niveau des valeurs, je… Je veux véhiculer l’empathie, l’altérité. D’ailleurs, d’accord. d’accepter la différence des uns des autres, le couple atypique, là aussi. Voilà, l’indulgence, l’indulgence pour soi, l’indulgence pour autrui, et l’honnêteté, notamment.

Andréa : Aujourd’hui, en tout cas, je trouve qu’il y a beaucoup de choses qui sont faites pour tout ce qui va être couple hétéronormé. Est-ce que toi, tu offres justement cet espace aussi d’inclusivité, mais sur différents aspects ?

Ludovic : Oui, oui, parce que le couple a évolué, et aussi, il y a des couples homosexuels aussi qui recherchent des personnes sérieuses. Là aussi. C’est quelque chose que je propose, des événements à créer aussi autour de ces rencontres, donc ça c’est important.

Mais aussi autour des couples qui souhaitent, on va parler du célicouple, mais il y a des couples qui… qui souhaitent s’ouvrir à d’autres champs, c’est-à-dire des couples libres, par exemple.

Donc là, c’est important que je sache, si cette personne recherche un couple libre, parce qu’il y a aussi ce type de demande, des personnes qui souhaitent être intégrées à un couple, mais qui est polyamoureux.

Donc, c’est des défis auxquels on est confrontés aujourd’hui, et qu’il faut pouvoir y répondre. Des personnes qui veulent intégrer un couple, ouvert au libertinage. Là aussi, il faut trouver des compatibilités, parce que ce n’est pas le cas de tout le monde. C’est le nouveau défi, ça dépend si on peut y répondre ou pas.

Andréa : C’est un cas dans lequel tu te sens en capacité d’accueillir les personnes avec ce type d’envie, ce type d’orientation relationnelle ou sexuelle d’ailleurs ?

Ludovic : C’est de plus en plus perceptible chez les jeunes, notamment les moins de 30 ans. Ce qu’il faut identifier, c’est s’il s’agit de quelque chose de l’ordre de la mode, est-ce que c’est la mode ou est-ce que c’est quelque chose auquel je consens ? Quelque chose qui me parle, une vraie aspiration, de vraies attentes de ma part ? C’est d’amener les personnes à questionner ça.

Et puis, si je ne peux pas y répondre, en tout cas l’accompagner, pour la mettre dans les meilleures dispositions d’esprit pour rencontrer ce type de personnes, Et l’aider aussi à aller dans les lieux où elle pourra rencontrer des personnes qui recherchent ce type de relation amoureuse.

C’est vrai que c’est des nouveaux défis à prendre en compte, c’est important.

Le mot de la fin

Andréa : On va arriver à la fin de l’épisode de podcast. Est-ce qu’il y a des choses en particulier que tu as envie de raconter sur Swan, sur toi, sur la vie, sur n’importe quel sujet ?

Ludovic : C’est une grande ouverture. Non, je dirais que le…

Je dirais que c’est intéressant aussi de pouvoir se nourrir individuellement de ce qu’on va voir, de ce qu’on va percevoir, en termes de documentaires, de lectures, de ce qu’on va lire, et d’identifier ce qui me parle le plus, ce dont j’ai envie, ce qui m’émeut.

Qu’est-ce qui m’émeut réellement, qu’est-ce que j’aime ?

Faire ces allers-retours entre soi et l’autre, je trouve que ça permet à chacun de pouvoir mieux se présenter et mieux identifier ce que j’ai à donner, ce que je recherche.

Donc je dirais ça, de créer un lien plus étroit, une connexion plus étroite entre soi et soi. Voilà, en identifiant ses émotions, en identifiant davantage ses attentes, ses besoins, en prenant attention à ses rêves aussi. Parfois on peut avoir quelques éléments, on peut capter quelques petites choses. qui nous parle donc capter un peu plus l’inconscient pour pouvoir justement répondre au mieux à ses besoins c’est le mot de la fin.

Andréa : c’est le mot de la fin, merci beaucoup et puis à bientôt

J’espère que cette interview de Ludovic vous a plu et qu’elle a pu vous apporter des clés de compréhension ou une grille de lecture nouvelle sur la rencontre amoureuse Dans la description de l’épisode, vous pourrez retrouver des informations concernant l’agence Swann Rencontre.