cleDans cet article, je vais vous parler d’introspection. Ou plutôt, vous raconter une histoire qui parle de poupées russes, de peurs, de nos émotions mais aussi de rencontre avec soi-même.
C’est une histoire qui me semble importante à vous transmettre pour que vous puissiez construire des relations toujours plus en conscience.
Une construction de soi qui remonte à l’enfance
Vous avez peut-être déjà entendu parler d’enfant intérieur. C’est un terme de psychologie humaniste qui est là pour aborder notre vécu dans l’enfance, qui va au-delà de la simple mémoire ou des différents souvenirs qu’on peut avoir.
L’enfant intérieur, c’est en quelque sorte un moi profond, une véritable nature enfantine à l’intérieur de nous. En développement personnel, on nous invite en général à partir à la rencontre de cet enfant intérieur pour retrouver le vrai nous.
Dans les grandes lignes quand on vient au monde on est complètement “pur”. Dans le sens où, on est complètement dénué de toute injonction et projection du monde. Quand on naît, on se contente d’être.
L’introspection pour déceler nos injonctions
En grandissant, on reçoit l’héritage de notre famille, les injonctions de la société, l’éducation général du pays où on vit.
Toutes ces choses viennent alimenter ce qu’on va classer dans des catégories de ça c’est bien, ça c’est mal. Il y a de telles règles à respecter pour vivre en communauté. Il peut y avoir des règles qui n’ont aucun sens pour nous mais on nous demande tout de même de les respecter pour maintenir une forme d’ordre.
Les figures parentales qu’on va avoir auront en général un impact assez fort sur notre construction. C’est d’ailleurs pour cela que dans les thérapies, on remonte souvent à l’enfance.
L’introspection pour comprendre nos blessures
Il y a des choses que nous vivons, quand nous sommes enfants, qui vont être d’une certaine violence pour nous.
En tant qu’adulte, de façon intellectuelle, on peut se dire :
“Bah non, il n’y a rien de spécial dans mon enfance, tout allait bien, il y avait peut-être deux ou trois fois des petites broutilles mais rien qui puisse m’avoir traumatisé”.
Mais ce qu’il se passe, c’est que nous regardons les choses avec notre prisme d’adulte. Quand on est enfant, on n’a pas encore le recul d’un adulte.
Dans le référentiel d’un bébé qui pleure dans son berceau parce que ses parents viennent de le mettre à la sieste, quelques secondes peuvent potentiellement apparaître comme des heures.
Enfant, on est complètement dépendant des personnes qui s’occupent de nous et la moindre petite insécurité peut générer de la panique puisque si les personnes qui s’occupent de nous, nous abandonnent, potentiellement, c’est notre survie en jeu.
C’est comme ça aussi qu’on intègre des façons d’être, d’agir ou de faire pour continuer à survivre.
L’introspection pour identifier nos conditionnements
Les personnes qui s’occupent de nous quand on est enfant, peuvent inconsciemment nous inculquer des conditionnements :
- Sois fort
- Ne montre pas tes faiblesses
- Sois parfaite
- Ne fais pas de vague
- Fais plaisir
- Sois gentille
Et dans notre cerveau d’enfant, on peut craindre que si on va à l’encontre de ces conditionnements qu’on voit comme règle de vie, cela pourrait être une prise de risque. On pourrait perdre l’amour inconditionnel de nos parents ou figures parentales, ce qui pourrait nous amener à ne pas survivre.
C’est comme ça qu’on passe d’un être entier, “pur”, non conditionné à la personne qu’on est aujourd’hui.
Florentine d’Aulnois-Wang, experte en relations amoureuses, utilise ainsi l’image d’un congélateur. On congèle des façons d’être qu’on nous a appris à ne pas faire ressortir pour être “une bonne personne ».
Par exemple, dans mon éducation, il faut éviter de parler trop fort, prendre trop de place, monopoliser l’espace, attirer l’attention etc.
J’ai congelé une partie de moi qui va être plus expansive. Plus extravertie. Plus à l’aise en prise de parole en public.
Il y a plein de façons d’être qu’on va congeler au fil des ans et puis vient un temps où petit à petit, on va retrouver ces facettes là pour faire revivre l’entièreté de notre être.
Une histoire de poupées russes (ou d’enfant intérieur)
Au début de l’article, je vous ai écris que j’allais de poupées russes. En fait, en tout temps, on est accompagné par nos diverses expériences de vie.
En tout temps, je suis :
- La Andréa qui fait ses premiers pas
- Celle qui trouve injuste d’être mise au coin à l’école maternelle
- Celle qui découvre sa première peine de coeur, celle qui vit sa dépression ou celle qui découvre un nouveau pays
- La Andréa qui vient de déménager, qui voyage seule, qui se lance dans l’entreprenariat etc.
Il y ainsi toutes ces versions de nous, avec leurs couches de complexité qui cohabitent en tout temps. Un peu comme des poupées russes. Ces petites poupées qui s’imbriquent les unes dans les autres.
On est le résultat, l’assemblage de tous ces vécus qu’on a et c’est d’ailleurs ce qui fait la richesse en nous et qui contribuent à faire de nous une merveille unique.
Le bagage émotionnel qui nous accompagne à chaque instant
Quand on comprend ça, on comprend aussi que dans nos interactions, on relationne avec ce bagage. Avec ces différentes profondeur d’être qu’on va avoir.
Ce qu’il se passe quand on est dans une relation où l’on s’autorise à être vulnérable avec l’autre, on va aussi permettre de révéler ou montrer nos petites poupées au lieu de garder enfermé à l’intérieur toutes les précédentes.
Le lien qu’il y a avec l’enfant intérieur, c’est que, d’une certaine façon, nos poupées russes font partie de cet enfant intérieur. Et surtout certaines de nos poupées ont vécues des traumatismes.
C’est pour ça que dans notre rapport aux autres, il peut y avoir des phrases, des mots, des situations, des sensations, des émotions ou autres qui viennent réveiller une poupée russe et nous alerter.
Ce sont des moments où on peut avoir des vagues d’émotions intenses et inconfortables.
La poupée russe qui a vécu quelque chose de traumatisant, elle prend le contrôle, elle se poste aux manettes de notre expérience à l’instant T et elle envoie des signaux d’alertes.
Attention ! Danger ! Ne pas aller dans cette direction ! Souffrance imminente !
Et bien sûr, ces indicateurs méritent d’être entendus mais aussi notre petite poupée, elle a besoin d’être rassurée.
L’introspection ou la compréhension de nos insécurités
Quand quelque chose déclenche une insécurité en nous, il y a plein de possibilités de réactions.
Cela peut être l’attaque, la fuite ou le repli.
Quand on est dans un échange, on peut tenir pour responsable la personne avec qui on relationne pour avoir généré notre inconfort.
Sauf que, avant qu’on ne transmette l’information à notre partenaire, il ou elle ne connaît pas nos différents points de bascule. Mais aussi, on est responsable de nos propres émotions et on est responsable de notre apprentissage pour savoir s’auto-réguler.
Quand on n’a pas conscience de l’existence de ces poupées russes, on peut être tenté de croire qu’on a un problème. Qu’on fait des histoires pour rien ou qu’on se prend la tête et qu’on est chiante.
Le hic, c’est que ce n’est que la surface. On refuse d’entendre le moi du passé qui est en panique de potentiellement revivre une situation douloureuse et anxiogène.
Un manuel de compréhension de soi
C’est en ça que l’introspection est un travail autant bénéfique pour nous que pour notre entourage. Parce qu’on peut être en mesure d’aller dans le vrai de l’échange. Être authentique avec nos ressentis et ce qu’il se joue en nous.
Par exemple, je pourrais dire à mon partenaire :
“écoute, cette conversation est très insécurisante pour moi. Cela réveille des expériences de mon passé qui m’ont beaucoup touché. Cela réveille en moi la peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être assez pour être aimé et je sens que je réagis de façon qui peut sembler démesurée à tes yeux mais ce sont mes poupées russes qui sont en train de s’affoler”.
Cela peut permettre de mettre en place une sorte de processus, de petit guide sur comment procéder quand ça se produit.
Parce que ça peut parfois partir en grosse colère, en crise de larmes et pleins d’autres choses. Selon la façon dont on a appris à communiquer, cela peut venir fragiliser le lien qu’on a avec notre partenaire.
C’est pour ça que ça me semble adéquat de vous parler de ce sujet de toutes ces parties qui coexistent en tout temps. De ces poupées russes qui peuvent s’agiter et prendre les commandes pour tenter de nous protéger.
Les avantages de l’introspection dans notre rapport aux autres
Plus on apprend à se connaître, plus on parvient à se faire comprendre. Rencontrer ces différentes versions de nous qui peuvent avoir été blessés, qui sont dans la peur, ça nous permet de guérir et d’être sincère et précis dans notre rapport à l’autre.
Il y a des moments où on peut croire qu’on aborde le vrai sujet alors qu’en fait c’est plus profond. Il y a des nuances qui ont leur importance. Parfois, on peut dire “j’ai besoin que l’appartement soit rangé” alors qu’en fait la vraie information c’est : “j’ai besoin de me sentir soutenue”.
Une personne qui dit “Je ne me sens pas aimée” peut en fait vouloir dire “J’ai peur de te perdre”. Toutes ces nuances ont leur impact. La personne qui les reçoit aura un comportement qui répond plus ou moins à nos attentes selon la clarté de nos propos.
Bien entendu, c’est complètement ok de ne pas se sentir prêt ou prête à aller à la rencontre de ces différentes versions de nous.
Vous pouvez déjà prendre conscience qu’en tout temps vous interagissez avec des êtres multi-niveaux au même titre que vous avez plusieurs couches comme un oignon.
Poupée russe, enfant intérieur ou introspection. Des termes qui parlent de rapport avec soi-même
En résumé, chaque poupée russe représente une étape de notre enfant intérieur à différents stades de construction de celui-ci. Jusqu’à la poupée qui représente l’ado, le ou la jeune adulte jusqu’à arriver à nous-même.
On peut croire qu’on est aux commandes et complètement logique et réfléchie. Visuellement, ce qu’on voit de nous mêmes, c’est la plus grande poupée. L’extérieur, la face visible. Mais dès qu’on la secoue, les autres à l’intérieur se cognent et sonnent en résonance.
On a beau être adulte, on dépend d’une poupée russe qui a peut-être été passée sous silence. Qui n’a pas pu exprimer une colère, une souffrance, un besoin etc.
L’idée c’est donc de pouvoir entendre et échanger avec la facette de nous qui s’exprime et souhaite se faire entendre.
Le couple est d’ailleurs un terrain de développement personnel propice à ce dialogue puisqu’on pourra l’effectuer dans un environnement de confiance, de soutien et de stabilité. Si tant est bien sûr qu’on est dans une construction de relation saine bien sûr.
Je vous invite à me contacter si vous souhaitez être accompagné dans ce travail d’introspection. Que vous soyez célibataire, ou en couple, comprendre votre fonctionnement unique est une des clés pour construire des relations durables et savoureuses.