Réflexions sur les incompréhensions et les différences

Juil 3, 2023 | Entretenir l'amour, Podcast

Dans cet article, je vous propose d’explorer une thématique, celle des incompréhensions et des différences. Là où les paroles, les actions et les perspectives se rencontrent.

Cela me vient car ces derniers jours, tandis que je réfléchissais à mon prochain sujet de podcast, j’ai quelque peu été bouleversé par l’actualité. 

Je suis attristée de constater des incompréhensions, des injustices, du manque d’écoute et de la violence. 

Cela m’a amené plusieurs réflexions. Je ne vais pas parler d’un sujet précis mais plutôt de plusieurs sujets. J’ai envie de vous partager pas mal de réflexion et de prismes que vous pouvez choisir d’adopter si cela résonne en vous. 

Les pièges de l’interprétation et les différents prismes de lecture

La première chose qui me vient est un rappel. Celui que nous sommes tous différents. Dans nos fonctionnements, nos ressentis, nos perceptions et nos actions. 

Trop souvent, nous sur-interprétons les paroles ou les actions des personnes qui nous entourent et nous leur prêtons des intentions, en fonction de notre propre prisme. Ce qui est normal pour nous n’est pas forcément normal pour quelqu’un d’autre.

J’entends bien souvent des personnes faire des liens de causes à effet en fonction d’une situation. J’entends très souvent des personnes prendre leur opinion pour un fait. Non pas dans une optique de mauvaise foi mais simplement dans un manque de finesse ou d’analyse. 

Par exemple, une personne qui ne répond pas à un message dans les heures qui suivent n’indique pas forcément qu’elle manque d’intérêt pour l’autre. Tout comme une personne qui ne pose pas de questions à l’autre n’indique pas nécessairement un manque de curiosité.

Nous allons tous avoir une grille de lecture qui nous est propre en fonction de notre vécu. Une personne qui a toujours vécu dans la violence aura celle-ci en normalité. Des personnes qui ne connaissent que des couples dysfonctionnels trouveront parfois normal des situations qui pour d’autres, seront lunaires voire inacceptables.

Reconnaître nos différences et éviter les jugements hâtifs

À mon sens, il n’existe pas particulièrement de bonne ou mauvaise façon de vivre les événements. 

Je pense à cela car au cours des derniers jours sur les réseaux sociaux, j’ai pu constater beaucoup de divergences d’opinion. J’ai évidemment ma propre opinion sur la situation actuelle et ce que j’observe beaucoup est que l’on va avoir tendance à vouloir imposer notre vision du monde. 

Nous avons toutes et tous des valeurs et par conséquent des combats qui nous tiennent plus à cœur que d’autres. Pour moi, il y a de la place pour l’ensemble des luttes et chaque sujet mérite d’être entendu et de trouver des solutions en conséquence. 

Ce qui me pose problème et qui m’interroge est que parfois, certaines personnes pensent détenir LA vérité est LA bonne façon de penser. 

Il me semble qu’avec les réseaux sociaux, on exprime de plus en plus nos opinions et notre façon de voir les choses. Je trouve cela vraiment bien puisque cela permet de confronter nos points de vues à ceux des autres mais aussi de nous affirmer. Là où en revanche, je tique un peu plus, c’est lorsque je vois des personnes vouloir imposer leur opinion comme si c’était un fait.

L’importance de distinguer les faits des histoires que l’on se raconte

Très souvent, nous avons tendance à confondre les faits avec les histoires que l’on se raconte. Un fait est neutre. Toute personne qui observe ce fait pourra tenir le même discours en étant témoin de la scène. Si je reprends des exemples qui concerne les relations amoureuses, on pourrait avoir les faits suivants : 

  • Il a regardé son téléphone et l’a reposé sur la table
  • Il n’a pas posé de question à son interlocuteur
  • Elle n’a pas décroché au téléphone

Une histoire, va être une interprétation d’un fait. On va prêter des intentions à celui-ci. En reprenant les affirmations précédentes, ça donne : 

  • Il a lu un message sur son téléphone et n’a pas daigné répondre
  • Il ne s’intéresse pas à ce que raconte son interlocuteur
  • Elle est fâchée et ne répond pas au téléphone

Dans l’actualité c’est la même chose, on va lire des articles, on va se renseigner, on va échanger et on va se construire une idée de ce qu’on pense. Mais aussi de comment l’autre devrait donc réagir, faire son deuil, agir etc. 

Éviter de projeter notre vision du monde sur les autres

Quand on entre dans cette forme de jugement qui, pour moi, peut vite se transformer en erreur d’appréciation, on se trompe de cible. L’interprétation qu’on fait des faits nous fait ressentir des choses, c’est une question de perspective.

On dira “mais c’est horrible de faire ça, comment est-ce qu’il a pu” ou encore “non mais c’est évident, il n’y a pas d’autres façons possibles de voir les choses, c’est révoltant.”

Et quand on interprète de cette manière, on efface une partie de l’histoire et du vécu de l’autre. On glisse facilement dans le prisme du “à sa place, j’aurais fait ci ou ça”. Sauf qu’on n’est pas à la place des autres et que si on l’était, on agirait probablement de la même façon.

On ne peut pas prouver qu’on aurait agi pareil tout comme on ne peut pas prouver qu’on aurait agi différemment. On peut se convaincre, qu’on sait qu’on aurait “le bon choix” mais en réalité, on en sait rien. Et dès fois, je me dis que l’amour serait un peu plus vainqueur si on projetait un peu moins sur les autres notre propre vision du monde.

En grandissant on intègre des codes et des façons de vivre. Il y a plein de codes avec lesquels je ne suis pas du tout d’accord et malheureusement, c’est totalement hors de mon contrôle le fait que des personnes aient ces codes. 

Se concentrer sur ce que l’on contrôle et incarner le changement

Je vais avoir une ligne de conduite qui me semble juste et avec laquelle je me sens alignée, là où d’autres personnes partagent d’autres prismes. Quand bien même, cela me parait inconcevable, je ne peux qu’accepter que la situation est factuellement telle qu’elle, que je ne peux pas changer les gens et que mon pouvoir réside dans ma prise de décision.

  • Est-ce que je glisse dans tel ou tel débat ? 
  • Est-ce que j’accepte de communiquer dans telle situation ? 

Il s’agit de poser ses limites et décider ce que l’on fait en fonction de ce qui est. 

Face à l’actualité, je me sens souvent impuissante, il y a un effet de perte de contrôle puisqu’à mon échelle, je ne peux pas changer le monde. En revanche, je peux choisir d’incarner le changement que j’aimerais commencer à voir et faire des choses à ma propre échelle.

Lorsqu’on est en relation amoureuse, on peut avoir tendance à vouloir que ce soit l’autre qui change, on pense détenir la loi, la vérité absolue et on oublie que notre version de la vérité coexiste avec celle de l’autre. 

Comprendre que personne n’a le pouvoir de nous rendre heureux ou malheureux

On cristallise à l’extérieur une source de mal-être. On peut penser que le problème vient de l’autre et plutôt que de se focaliser sur ce qu’on contrôle, on cherche à contrôler l’extérieur. C’est toujours plus facile de dire aux autres de changer ou de faire autre chose plutôt que de regarder à l’intérieur de soi. 

Sauf qu’encore une fois, on se trompe de cible. Particulièrement dans le couple où l’idée est de former une équipe pour résoudre les problèmes et non pas essayer d’abattre les défauts de l’autre comme si c’était nos ennemis.

J’ai d’ailleurs envie de vous partager un extrait d’un livre que j’ai lu récemment. Le passage est tiré du livre victime, bourreau ou sauveur de Christel Petitcollin. 

  • “nous n’avons pas le pouvoir de rendre heureux ceux qui n’ont pas envie de l’être. Cela implique, en retour, que personne n’a le pouvoir de nous rendre heureux si nous refusons de l’être.
    Et cette évidence va encore plus loin : si je n’ai pas le pouvoir de rendre heureux ceux qui n’ont pas envie de l’être, je n’ai pas non plus le pouvoir de rendre malheureux ceux qui n’ont pas non plus envie de l’être. Inversement, puisque personne n’a le pouvoir de me rendre heureux, si je ne le veux pas, on ne peut pas non plus me rendre malheureux quand je n’en ai pas envie.”

Lorsque dans des propos, on se sent blessé, touché, offusqué etc. Ce n’est pas la personne avec qui on échange qui nous blesse, c’est l’interprétation et la lecture que l’on a de la situation qui va nous toucher. 

Quand tout va bien dans nos vies, je pense que les personnes mal intentionnées peuvent y aller pour essayer de nous toucher, on restera hermétique. Alors que quand on se sent plus fragile, oui, on peut se laisser atteindre. 

Et parfois, on se laisse atteindre par des personnes qu’on aime parce qu’elles réveillent nos blessures. 

Les opportunités de croissance personnelle dans nos échanges

Mais selon la façon dont nos échanges réveillent les blessures, il se peut que ce soit une belle opportunité de croissance personnelle. Au lieu de voir chaque désaccord comme une confrontation, nous pouvons les considérer comme des occasions d’apprendre et de développer notre compréhension de nous-mêmes et du monde.

Dans cet épisode, j’ai laissé ma pensée cheminer librement en fonction de ce qui me venait donc j’espère que ça vous aura intéressé.

Je pense vraiment qu’il est essentiel de reconnaître nos différences, d’éviter les jugements hâtifs, de distinguer les faits des histoires que l’on se raconte mais aussi d’éviter de projeter notre vision du monde sur les autres et surtout de se concentrer sur ce que l’on contrôle.

En tout temps, des opportunités de croissance personnelle se présentent et nous avons le choix de les saisir ou non. 

J’espère donc que ces réflexions vous inciteront à examiner vos propres prismes de lecture et à cultiver la compréhension et l’empathie dans vos interactions avec les autres.

Prenez bien soin de vous et je vous dis, à très bientôt, dans un prochain épisode.


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