Dans un couple, il existe 6 sources de sujets de conflits insolubles, dont les relations avec la belle-famille. Ce sujet est notamment abordé par Yvon Dallaire dans son livre :
Cette source de conflit s’étend aussi au rapport avec nos ex partenaires, notamment dans le cadre de familles recomposées. Je vais donc aborder ces deux facettes là puis évidemment, qu’est-ce qui peut nous amener à penser qu’on fait face à une incompatibilité relationnelle et enfin comment est-ce qu’on peut gérer cette source de conflit avec beaucoup de grâce.
Les conflits insolubles dans le couple
Tout d’abord, premier rappel, contrairement à ce que beaucoup de personnes croient, le couple n’est pas là pour nous rendre heureux en permanence. C’est un espace qui vient générer des conflits et des incompréhensions. Ensuite, c’est la façon dont on gère ces conflits et incompréhensions qui va nous rendre heureux ou malheureux.
C’est tout à fait sain et normal d’avoir des conflits dans un couple. Parmi ces derniers, il a ainsi été observé que les couples sont confrontés à 6 sources de conflits identiques. Certains sont circonstanciels tandis que d’autres vont persister.
On parle de conflits insolubles lorsque les sources de conflits viennent titiller nos valeurs personnelles. Et en général, cela devient un gros conflit lorsque cela met en lumière des différences de valeurs dans le couple.
Différence de valeurs ou incompatibilité amoureuse ?
C’est d’ailleurs pour cela que vous avez sûrement déjà entendu que dans un couple, il faut partager les mêmes valeurs. C’est tout à fait vrai. Néanmoins, il n’est absolument pas possible d’être raccord sur absolument tous les sujets. Sauf peut-être pendant l’état amoureux.
Ce qui est particulier avec la notion de valeur est que pour une même valeur, on n’a pas forcément la même définition et on n’a pas la même façon d’incarner la valeur en question. Il est donc possible qu’on emploie des mots identiques pour exprimer des choses différentes.
Un conflit insoluble dans le couple se réfère à une divergence d’opinions, de valeurs ou de besoins entre les partenaires qui résiste aux tentatives de résolution ou de compromis.
Face à un conflit insoluble, il va être important de trouver un terrain d’entente à double gagnant. C’est ce qu’on appelle faire des compromis puisque finalement dans une relation il ne peut y avoir que deux gagnants ou deux perdants.
Et contrairement aux conflits plus courants qui peuvent être discutés, négociés et résolus avec le temps, un conflit insoluble persiste, souvent malgré les efforts conjoints des partenaires pour le résoudre.
Ces types de conflits peuvent être liés à des différences profondes dans la personnalité, les valeurs fondamentales, les attentes ou même des expériences passées. Il me semble important d’ajouter aussi que l’objectif en reconnaissant un conflit comme insoluble n’est pas nécessairement de le résoudre, mais plutôt de développer des stratégies pour le gérer de manière saine et constructive. On essaye chacun et chacune de s’y retrouver au maximum et d’être le moins insatisfait possible.
La posture à adopter face aux conflits insolubles
Face aux sujets de conflits insolubles, je pense que c’est important que vous ayez aussi conscience qu’il va peut-être être nécessaire de faire un deuil. Notamment, faire le deuil du couple idéal qui parvient à être tout le temps d’accord l’un avec l’autre. Ce n’est pas possible.
Évidemment que ce serait merveilleux que tout soit toujours fluide, naturel, zéro frictions mais ce n’est pas possible.
C’est d’ailleurs l’un des problèmes majeurs que l’on rencontre avec les conflits lors de la lutte de pouvoir, troisième étape du voyage du couple. On cherche à imposer ce que l’autre devrait faire ou penser. On ne laisse pas le choix à l’autre quand bien même on sait qu’il ou elle se sent perdant.
Comme je le mentionnais, il y a des conflits insolubles car des différences de valeurs se heurtent. On peut donc se questionner et se demander si l’écart est grand au point d’envisager la rupture. Puisque si aucune des deux personnes ne veut rien lâcher, il va être compliqué d’avancer ensemble.
C’est dans ce cas de figure là où on devient un couple fantôme, deux vies parallèles, on limite les interactions pour limiter les conflits. On peut aussi rester dans la relation mais continuer de s’agresser. Ou alors une des deux personnes s’écrase avec comme contrepartie l’éloignement progressif.
Ce n’est pas ce que je vous souhaite.
Mais aussi, comprenez bien que des valeurs peuvent être différentes sans pour autant que cela n’implique une séparation. Heureusement pour nous, on peut faire preuve d’ouverture envers les différences d’opinions et de valeurs pour trouver des compromis.
Les relations avec la belle-famille
En ce qui concerne les relations avec les belles-familles, les psychologues considèrent fréquemment que ce sont l’ennemi extérieur numéro un du couple. En particulier lorsque ces familles sont ancrées dans l’entourage immédiat de l’un des partenaires.
Il y a souvent un décalage significatif lorsque l’un des partenaires aspire à entretenir des relations étroites avec les deux belles familles, tandis que l’autre préférerait vivre de manière plus indépendante.
Un scénario de conflit pour un couple hétérosexuel
La caricature que l’on voit dans les médias pour un couple hétéro se dessine autour de belle-maman qui souhaite enseigner à sa belle-fille comment prendre soin de son fils et de ses petits-enfants. Le fils, pris entre sa mère et sa partenaire, se retrouve souvent dans une position délicate, tentant d’équilibrer les attentes et les désirs des deux femmes essentielles dans sa vie.
Cette dynamique peut devenir une source majeure de tensions. Les différences de valeurs, d’attentes et de perceptions du rôle de la belle-famille peuvent créer des conflits insolubles qui, si mal gérés, peuvent infiltrer et affecter la stabilité du couple.
Il y ainsi une question fondamentale qui émerge souvent : jusqu’où devrait s’étendre l’influence de la belle-famille dans la vie du couple ?
La gestion des liens avec la belle-famille
La gestion des relations avec la belle-famille nécessite souvent une dose de diplomatie. Déjà, s’il y a un partenaire qui n’a pas envie de passer du temps avec sa belle-famille, il y a un angle que l’on peut prendre. Celui d’être dans le don pour son ou sa partenaire.
Quoiqu’il arrive, on ne peut pas avoir que du plaisir dans la relation. Et si on s’arrête juste à notre désagrément personnel, on ne vient pas se connecter à l’autre . Ça nécessite donc d’aller un peu plus loin.
Une relation c’est recevoir et aussi donner. À trop rechercher le plaisir immédiat, on perd une perspective nécessaire dans la relation de couple, on perd de la connexion et de la générosité envers l’autre.
Après ce n’est pas forcément qu’une question d’envie le problème. Parfois, les rapports avec les uns et les autres sont sources de frictions.
La mission pour le couple dans ce cas là, va être d’établir un sentiment de solidarité dans le couple. Cela va sembler assez brutal pour les personnes qui ont tendance à éviter les conflits mais il est très important de ne pas tolérer des signes de mépris ou de condescendance envers notre partenaire.
La notion d’équipe dans le couple
Notre partenaire est la personne que nous avons choisie. Et c’est important de former une équipe. Des proches qui vous aiment ne vont pas disparaître de votre vie parce que vous refusez de les entendre mal parler de votre partenaire. Votre couple, c’est une nouvelle famille que vous avez choisie.
Bien sûr qu’ils peuvent vous exprimer leur opinion sur votre partenaire mais l’avez-vous sollicité ?
Et je précise par contre que c’est valable pour une relation saine. Dans le cadre d’une relation toxique, évidemment que nos proches ont tout intérêt à nous dire que ce n’est pas normal d’être insulté, battu, humilié ou autre.
Alors comment est-ce que cela peut se manifester le fait d’être solidaire avec l’autre ? Cela pourrait être en disant des choses comme :
- Ma partenaire est la mère de notre enfant, elle sait mieux que quiconque ce qui est bon pour lui.
- Nous discutons régulièrement de nos finances et de nos choix budgétaires, nous n’avons pas besoin de votre aide mais merci de la proposer.
- Nous avons mis en place cette disposition chez nous par rapport à ce qui fonctionne le mieux pour nous en tant que couple.
Ce sont évidemment juste des exemples de situation où les parents peuvent donner leurs avis sur l’éducation des enfants, le rangement du foyer ou encore la gestion budgétaire.
Chaque cas est évidemment unique.
Le rapport avec les exs
Dans cette même thématique, on retrouve aussi le rapport qu’on entretient avec les exs partenaires. J’évoquais les familles recomposées précédemment puisque parfois on n’a juste pas le choix que d’être en contact avec ses exs. Quand on a des enfants d’une précédente union, on fait au mieux pour que chacun et chacune s’y retrouve.
Après les questions comme :
- Est-ce qu’il faut rester en contact avec ses exs ou non ?
- Est-ce bien de rester ami avec un ex ?
Ce sont des questions auxquelles on va toutes et tous avoir nos propres avis sur la question. On peut avoir des divergences d’opinions sur le sujet sans que ce ne soit une incompatibilité amoureuse.
Ce qu’on peut venir par contre observer c’est ce qui se déclenche en nous vis-à-vis de la situation.
- Est-ce qu’on se sent en insécurité affective dans la relation ?
- Est-ce que les exs prennent trop de place selon nous ?
- Si cela représente un obstacle, lequel ?
Des fois on peut être fâché quand on a le sentiment que notre partenaire ne fait pas ce qu’il faut pour que la présence des exs n’empiète pas sur la relation. C’est la même chose avec la belle-famille. On a une vision de comment il faudrait vivre à deux et en harmonie face aux personnes qui gravitent dans notre vie.
On a pas toutes et tous la même façon de voir les choses et c’est là où il va y avoir de la friction.
Les limites de la prise de responsabilité
Une chose qui me semble importante à dire et qu’on ne peut pas reprocher à son ou sa partenaire des actions qui ne lui appartiennent pas.
Par exemple, son ex refuse de signer les papiers du divorce. Notre partenaire peut mettre des coups de pression, discuter, insister etc. Au bout du compte, il ou elle n’a pas le pouvoir de signer à la place de l’autre.
Donc, de notre référentiel on pourrait avoir le sentiment que notre partenaire ne fait pas ce qu’il faut pour mettre en ordre la situation. Alors qu’en fait peut-être que notre partenaire est juste à court d’idées sur comment faire en sorte que ce soit clôturé.
Quand les relations avec les ex-partenaires sont sources de conflits, on peut venir rassurer l’autre en apportant une réponse adéquate face à ce qui génère de l’anxiété chez notre partenaire.
De la même façon qu’avec la belle-famille, il convient de faire équipe avec son ou sa partenaire. On ne laisse pas passer des propos désobligeants envers la personne que l’on aime. On peut être au clair avec les limites à ne pas franchir.
Ouvrir son référentiel
La particularité des sujets de conflits insolubles c’est qu’on n’est pas nécessairement amené à les vivre. Il y a certaines personnes qui n’ont aucun souci avec les exs ou la belle-famille et tant mieux.
Souvent, c’est quelque chose qui devient compliqué lorsque l’on se seul dans des situations où on aimerait être soutenu. On ne choisit pas les bagages de notre partenaire. Quand on relationne avec quelqu’un, on n’a pas d’autres choix que de récupérer le package complet. On peut donc choisir notre degré d’inconfort et nos contraintes.
Là où vraiment j’ai envie d’insister c’est sur le fait de ne pas reprocher les actions d’autruis à son ou sa partenaire. On peut formuler des demandes claires de solidarité ou de soutien mais on ne peut pas forcer son ou sa partenaire à obtenir un résultat qui ne dépend pas d’elle ou de lui.
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