Dans cet épisode, je vais aborder le sujet des besoins profonds. Je me rends compte que c’est parfois flous tout ce qui concerne les besoins.
C’est-à-dire qu’on va avoir une idée générale de ce que sont les besoins. On connaît notamment les besoins physiologiques, les besoins du corps qui sont utiles à notre survie comme boire, manger, respirer, dormir etc. Et on appréhende un peu moins bien les autres besoins.
En tant qu’être humain, on va avoir d’autres types de besoin et on va parfois avoir plus de difficulté à les identifier.
C’est d’ailleurs comme ça qu’on confond parfois besoins, demandes, exigences, émotions, ressentis, satisfaction ou insatisfaction. On peut penser qu’on exprime ce dont on a besoin alors qu’en fait, on ne regarde pas vraiment en profondeur et on en n’a pas conscience.
J’ai besoin d’être : rassurée, apaisée, satisfaite etc.
Derrière ces différentes phrases, ce dont on peut réellement avoir besoin c’est de sécurité, d’honnêteté, de parler, de consolation ou de victoire.
C’est pour ça que dans cet épisode, j’ai envie de vous transmettre quelques repères sur cette notion de besoin. Quand on veut construire des relations équilibrées et sereines, il va être nécessaire d’être en contact avec nos propres besoins pour ne pas se perdre dans la relation et savourer celles-ci.
Je vais donc vous parler dans les grandes lignes de ce que sont les besoins, comment les identifier ainsi que notre place et responsabilité dans la satisfaction de ces derniers.
Qu’est-ce qu’un besoin ?
Avant toute chose, qu’est-ce qu’un besoin ? Si l’on prend la définition du dictionnaire, il s’agit d’une “exigence née d’un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est nécessaire à la vie organique : besoin de manger, besoin de dormir”.
Il s’agit ainsi d’un élan vital, de moteurs qui nous invitent à agir de façon à rejoindre un état d’équilibre. Le fait d’apprendre à connaître nos besoins profonds et fondamentaux revient à mettre le doigt sur les forces qui nous animent.
On distingue les besoins des simples envies car le besoin profond correspond à la recherche d’un manque à combler nécessaire à notre vie. Là où l’envie est un désir superficiel, quelque chose dont on peut se passer pour survivre.
En soi, il y a de nombreuses choses dont on peut se passer pour survivre. Pour que notre corps physique soit maintenu en vie, il suffit de boire, manger et dormir. La recherche des besoins profonds, c’est la compréhension et l’identification des besoins qui nous permettent de nous sentir épanouie dans notre vie.
Les 5 familles des besoins profonds
Vous avez sûrement déjà entendu parler de la pyramide de Maslow qui permet de hiérarchiser les besoins en 5 grandes familles :
- Physiologiques
- Sécurité
- Appartenance
- Estime
- Accomplissement
Dans sa pyramide, Maslow voit les différents besoins comme des étapes à franchir pour passer au niveau supérieur.
De mon côté, au regard des besoins profonds, je vous invite plutôt à voir ces familles comme des entités ouvertes et libres d’interprétation. À partir du moment où nous avons tous des systèmes de valeurs qui nous sont propres, la priorité dans nos besoins pourrait très bien être le besoin d’estime alors que le besoin de sécurité n’est pas comblé.
Choisir son cadre de référence
De fait, je vous invite à voir les grandes familles des besoins plutôt comme les 5 catégories suivantes : les besoins du corps, intellectuels, d’affirmation, relationnels et d’évolution.
Cette répartition comme telle, je l’ai découverte dans un outil pédagogique que j’utilise dans mon travail. Il s’agit du jeu des besoins conçu par Comytis. Vous pouvez retrouver la référence de celui-ci dans la description. Notez cependant que cet outil est destiné davantage à un usage encadré par des professionnels que pour les particuliers.
À mon sens, c’est pertinent de déterminer soi-même la hiérarchisation de nos besoins puisque comme je le dis souvent, nous sommes des personnes différentes et les regards que l’on porte sur la vie varient. De fait, on va parfois employer des mots identiques pour lesquels on exprime des choses différentes.
Les degrés de besoin
En fonction de chaque besoin que l’on identifie, la satisfaction de celui-ci va varier au fil des jours. On ne va pas avoir toujours la nécessité d’y répondre avec la même intensité. Par exemple, de mon côté, il y a des jours où je ressens la nécessité presque viscérale de ranger et faire du tri. Si bien que je ne parviens pas à faire des actions importantes tant que ce n’est pas fait. Puis, d’autres jours, cela ne me dérange pas même si tout n’est pas bien rangé.
En tout temps, nos besoins cohabitent et coexistent les uns avec les autres même si parfois, certains besoins nous semblent contradictoires.
Par exemple, j’ai personnellement un besoin d’ancrage et de sécurité, j’ai besoin d’avoir un espace dans lequel je sais que je peux me replier si ça ne va pas. En parallèle, j’ai un besoin de liberté très grand. C’est-à-dire que je n’aime pas me sentir enchaîné à un même lieu. J’ai presque besoin de savoir que, du jour au lendemain, je suis en capacité de tout plaquer si besoin.
Même si ça semble contradictoire, en fait, pour moi, cela est plein de sens et s’explique par mon histoire personnelle. De plus, c’est possible de trouver un équilibre qui vient combler ces deux besoins qui semblent opposés.
Comment identifier nos besoins profonds ?
Alors, comment est-ce qu’on fait pour identifier ses besoins ? Au risque de me répéter une nouvelle fois, il s’agit d’apprendre à se connaître. Il n’y a pas de secret. Se connaître un minimum, nous permet de bien interagir avec les autres.
À partir du moment où nous n’avons pas tous les mêmes besoins ou le même degré d’intensité face aux réponses à apporter à ces derniers, il est ambitieux d’attendre que notre entourage devine à notre place ce qu’on choisit d’ignorer nous-même.
D’ailleurs, dans nos rencontres, on parle de faire connaissance, d’apprendre à connaître les autres etc. Mais pour qu’une personne puisse nous connaître, il est bon de soi-même avoir une idée de ce que l’autre apprend de nous.
La légitimité des besoins
Les besoins ne sont ni positifs ni négatifs. Bien évidemment, le fait de satisfaire nos besoins va nous permettre d’accéder à des sentiments de bien-être. Cela dit, quel que soit nos besoins, quel que soit le jugement que l’on peut porter à ces derniers, l’ensemble de nos besoins sont légitimes.
Il arrive que l’on crée des raccourcis sur la légitimité de nos besoins. Notamment, lorsque l’on exprime un besoin et qu’une personne de notre entourage refuse de combler ce besoin. Mais le problème n’est pas le besoin. Ce qui est légitime ou non, ce sont les exigences que l’on va formuler autour de nos besoins. Je vais y revenir.
La place de nos émotions
Pour aller à la rencontre de nos besoins, cela demande d’être à l’écoute de nos émotions et surtout de vivre. Les émotions que l’on ressent sont des indicateurs de besoins satisfaits ou non satisfaits.
- La tristesse peut découler d’un besoin de faire le deuil
- L’impatience peut découler d’un besoin de repos
- La joie peut découler d’un besoin de tendresse
Ecouter nos émotions nous guide vers ce qu’on aime, ou non, mais aussi vers ce qui répond à nos besoins, ou non.
Développer son vocabulaire autour des besoins
Ensuite, une première étape à franchir pour identifier ses besoins et le fait de pouvoir mettre des mots sur ces derniers. C’est plus facile d’exprimer ce que l’on ressent ou nos besoins, à partir du moment où l’on sait mettre des mots sur ce que l’on vit.
Vous pouvez ainsi imprimer une liste des besoins, on en retrouve de nombreuses sur internet. Et avec cette liste, vous pouvez commencer à les classer en fonction des besoins que vous pensez avoir. Ensuite, choisir dans quelle catégorie vue précédemment vous les mettriez mais aussi dans quel ordre de priorité ils vous apparaissent.
Être autonome face à nos besoins profonds
La notion de responsabilité
Face à nos besoins, il y a une notion d’autonomie qui est très importante à avoir. Déjà, je vous invite à faire le deuil de l’hyper-indépendance et de l’autonomie ultime où vous pourriez répondre à l’ensemble de vos besoins seuls.
On est naturellement dépendant et on n’est pas en capacité de répondre à l’intégralité de nos besoins. Nous sommes des êtres sociaux et cela implique qu’on dépend des autres.
Ce qu’il convient c’est de clarifier où est-ce que vous pouvez agir seul sur vos besoins et où est-ce que vous allez avoir besoin des autres.
En clarifiant nos besoins profonds, on sort aussi de l’illusion d’un amour tout puissant qui se formule parfois comme :
- “si tu m’aimais vraiment, tu saurais ce dont j’ai besoin”
Prendre en charge nos besoins et se responsabiliser face à eux, c’est se mettre en mouvement vers la satisfaction de ceux-ci.
Quand on est célibataire, on a la frustration de voir certains besoins carencés comme l’affection ou la tendresse. Il peut exister un manque réel de contact physique. Mais si l’on décide de focaliser sur le fait qu’il nous manque la personne pour venir combler ce besoin, cela peut nous placer dans une position de victime, de fatalité et d’impuissance.
Là où, notre frustration et notre manque sont réels mais le fait d’être acteur ou actrice de notre vie affective, vient combler un minimum le besoin et cela évite de s’oublier et de se laisser dépérir. C’est évidemment complexe comme situation car cela à tendance à devenir un cercle vicieux.
La formulation de nos besoins
Ensuite, une fois que l’on identifie nos besoins, il arrive que l’on se leurre parfois sur la façon de venir répondre à ceux-ci. On va alors formuler des demandes qui nous semblent légitimes et qu’on croit être sans attente. C’est-à-dire qu’on pense parler uniquement de nos ressentis et nos émotions alors que ce que l’on communique sont des exigences.
Par exemple, quelqu’un qui dit “Dans cette situation, je me suis sentie en insécurité. J’ai besoin de stabilité et de sécurité. Est-ce que tu pourrais me rassurer si ça se reproduit ?”
En général, ce qui se passe c’est que la personne se retrouve frustrée lorsque la situation se reproduit et que le ou la partenaire n’a pas fait ce qui a été demandé.
- J’ai besoin d’entendre des paroles valorisantes
- J’ai besoin qu’il ou elle me prenne dans ses bras
Dans ces cas-là, la formulation de la situation n’est pas nécessairement mauvaise. Par contre, on attend de l’autre qu’il prenne en charge ce qui a généré des émotions négatives en nous.
En somme, on exprime qu’on a besoin de sécurité et que ça nous arrangerait bien que notre partenaire vienne nous rassurer pour ressentir cette dite sécurité. Dans une demande, la personne en face de nous garde son libre arbitre et la possibilité et n’est en aucun cas obligée de répondre à nos besoins.
La frontière fine entre besoin profond et contrôle
D’ailleurs, le hic avec la confusion dans les besoins, est que, notamment avec la notion de besoin de sécurité, s’il s’agit d’une insécurité viscérale, peu importe ce que l’autre nous dira, cela ne viendra pas combler notre réservoir sans fond.
J’ai vu récemment un article où un homme exprimait ses limites et besoins de façon très claire. C’était bien écrit et dans une forme de langage thérapeutique donc je pense qu’à une époque, j’aurais trouvé légitime les attentes et demandes de cet homme face à sa partenaire.
Brièvement, il exprimait que sa compagne ne devait pas publier de photo ou vidéo d’elle en maillot de bain, surfer avec d’autres hommes ou fréquenter des amis émotionnellement instable selon lui. En sachant que dans le contexte, la femme en question est instructrice de surf. Les limites imposées par cet homme impliquent donc qu’elle ne puisse plus réaliser efficacement son travail.
Quand on formule des demandes ou que l’on a des besoins, il s’agit de choses qui ne visent pas à contrôler l’autre dans ses actions ou sa façon de vivre.
Une personne qui a besoin de ressentir de la sécurité mais qui serait jalouse maladive pourrait exprimer :
- J’ai besoin de lire tes conversations avec d’autres femmes pour être rassurée
- J’aimerais que tu m’envoies des messages tous les jours
- J’ai besoin de savoir qui tu vois et quand
On enlève ainsi le libre arbitre de venir assouvir un besoin d’une façon différente que celle avancée et surtout, parfois, en vain car il s’agit d’un besoin à prendre en charge personnellement par la personne qui formule ses exigences.
Je vous invite donc à essayer d’être le plus lucide possible face à vos besoins et un besoin de contrôle qui peut se manifester de façon parfois toxique.
Vous souhaitez être accompagné dans votre démarche de connaissance de vos besoins ? N’hésitez pas à prendre rendez-vous. Je serais ravie d’utiliser les outils à ma disposition pour vous aider.