J’emploie régulièrement le terme de maturité affective alors il me semble nécessaire de préciser les différents éléments qu’implique ce terme.
Cette notion de maturité affective est importante parce que souvent, dans les relations, une différence de maturité affective peut générer de la friction et de la tension. En fait, je vous évoque souvent la nécessité de partager une vision de l’amour commune avec votre partenaire. Notamment parce que des visions différentes seraient une incompatibilité amoureuse.
Dans cet article, je vais donc vous donner une définition de la maturité affective. Quelles peuvent être les signes d’une maturité ou immaturité affective. Et enfin quelques clés pour éventuellement développer cette fameuse maturité affective.
Une définition de la maturité affective
Dans un sens plus large, la maturité est l’étape dans laquelle se trouve un organisme qui a atteint son plein développement.
En amour, le terme de maturité affective fait ainsi référence à la capacité d’une personne à gérer et à exprimer ses émotions de manière appropriée et saine. Dans cette notion, on inclut également la capacité à s’accepter tel qu’on est, accepter les autres tels qu’ils sont et donc, par extension la faculté d’entretenir des relations interpersonnelles qui soient saines et équilibrées.
Qu’est-ce qu’on appelle relation équilibrée ? Cela implique souvent la capacité à être sensible aux émotions des autres, à faire preuve d’empathie, à communiquer efficacement, à résoudre les conflits de manière constructive et à prendre des décisions réfléchies.
Comment s’acquiert la maturité affective ?
La maturité affective se développe généralement au fil du temps avec l’expérience, la réflexion et la croissance personnelle. Elle s’acquiert en apprenant de nos erreurs et de nos chutes. C’est pour cela que certaines personnes peuvent développer une maturité affective plus rapidement que d’autres en fonction de divers facteurs tels que leurs éducations, leurs expériences de vie et la nature de leurs relations.
Alors contrairement à une idée reçue, dans les relations amoureuses, la maturité affective ne dépend pas du nombre de partenaires. On peut être affectivement mature quand bien même, on aurait eu une seule expérience amoureuse.
Comment savoir si une personne est affectivement mature ?
Dans une relation amoureuse, une différence de maturité affective peut être un obstacle. Notamment parce que la vision de l’amour d’une personne qui va être immature affective pourra se heurter à une vision plus réaliste de l’amour d’une personne mature affectivement.
Alors comment est-ce qu’on peut savoir qu’une personne est mature affectivement ? Dans un premier temps, on peut venir regarder l’indépendance de la personne.
Quand on est enfant, on dépend entièrement des adultes. Un enfant est incapable de subvenir à ses besoins seul. Ce n’est qu’au fur et à mesure d’un long apprentissage que l’enfant devient adulte. Notamment en expérimentant la vie, se construisant et acquérant des compétences qui vont lui permettre de s’assurer une sécurité matérielle et psychologique.
On comprend bien que quand on est enfant, on a besoin d’un traitement spécial car on manque d’autonomie. En grandissant, une personne qui reste immature affectivement est une personne qui continue de nourrir des désirs et fantasmes d’enfants. Et par fantasme, j’entends le fait d’idéaliser la relation et le couple. Par exemple, croire qu’on ne peut avoir que des avantages dans la relation peut être un indicateur d’immaturité affective.
Une personne immature affectivement va ainsi garder une posture d’enfant. L’enfant subit les contraintes. Là où, l’adulte choisit ses contraintes. On acquiert ainsi la maturité affective le jour où on parvient à penser et à agir de façon adulte, réaliste et équilibrée.
Une expérience du couple différente
Vous imaginez bien qu’on ne vit pas le couple de la même façon à 15 ans, 30 ans, 60 ans etc. Ce n’est pas tant une question d’âge en réalité mais plutôt de regard que l’on porte sur ce qu’on attend d’une relation amoureuse.
Déjà, on acquiert un certain degré de maturité affective lorsque l’on a conscience des différentes étapes du voyage du couple. Lorsque l’on sait qu’après l’état amoureux ou phase de lune de miel, vient la désillusion. Puis la lutte de pouvoir, le renouveau et la connexion.
Les étapes après l’état amoureux méritent aussi d’être vécues.
Des croyances amoureuses moins nombreuses
Mais aussi, la maturité affective, peut se percevoir au travers des croyances amoureuses.
Dans la société occidentale dans laquelle j’évolue, il y a une quête au toujours mieux, toujours plus que j’observe. De nombreuses personnes ont de la difficulté à s’engager, notamment parce qu’il y a cette pensée qui persiste que l’herbe est peut-être plus verte ailleurs. Et selon les personnes, c’est le cas, il va y avoir de l’incompatibilité amoureuse. Cela dit, très souvent, ce sont des croyances amoureuses qui nous égarent.
Pour n’en citer que quelques unes :
- L’amour suffit pour qu’une relation soit durable
- Il n’existe qu’une seule personne sur la planète à laquelle je sois destinée
- les conflits sont le signe d’un couple toxique
- une relation amoureuse ne doit avoir que des bons moments
Une personne affectivement mature comprend qu’une relation a des avantages comme des inconvénients. Elle sait que les conflits existent dans la relation pour permettre d’ajuster la relation et mieux comprendre les différences de l’autre. Elle sait aussi que les conflits ne signent pas l’arrêt de la relation et est en capacité d’exprimer ses besoins, ses attentes et ses envies sans chercher un coupable ou pointer l’autre du doigt.
La maturité affective c’est, ne pas chercher à changer l’autre et accepter qui il ou elle est. C’est la capacité à gérer ses sentiments et émotions sans les faire dégouliner sur l’autre lors d’une contrariété.
Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’il faut être parfait en tout temps. Mais disons qu’une personne mature a aussi la capacité de réparer, de demander pardon, de prendre sa part de responsabilité dans les différentes interactions.
Reconnaître l’immaturité affective
De fait, on reconnaît une personne immature affectivement dans sa façon de vouloir vivre la relation ainsi que sa façon de gérer ses émotions et les conflits.
le désir de fusion
Souvent les personnes qui désirent ne vivre que l’état amoureux manque de maturité.
Lorsqu’il y a une forme de résistance à l’idée de sortir de cette phase fusionnelle, c’est qu’il y a un refus d’évoluer dans le “vrai de l’amour”. Ce sont des personnes qui vont se raccrocher à tout prix à des sensations qui sont liées aux hormones.
Elles veulent rester dans l’illusion qu’il n’y a rien besoin de faire pour comprendre l’autre, que tout est fluide, cela doit être naturel et inné, qu’en un regard on doit comprendre les pensées de l’autre etc.
La fusion de l’état amoureux s’oppose ainsi à la différenciation et au fait d’être autonome.
Il est nécessaire à un moment donné dans la relation, d’instaurer de nouvelles façons de communiquer pour pouvoir envisager le couple sur le long terme. Mais aussi, il est nécessaire de faire naître un besoin d’autonomie à l’intérieur de soi. Tout comme il est nécessaire de se dissocier de l’autre pour ne pas se perdre dans la relation.
Quand bien même au début, on a le sentiment de ne faire qu’un avec l’autre, la réalité nous rattrape forcément puisque nous sommes des êtres différents.
La dépendance affective
C’est en ce sens que parfois, la dépendance affective peut être un signe d’un manque de maturité affective. Je précise que ce facteur seul de dépendance affective n’indique pas nécessairement une immaturité. C’est plutôt le cumul de plusieurs éléments qui va permettre de déterminer si oui ou non une personne est immature.
En fait, si la dépendance affective peut être un signe d’immaturité c’est parce que les personnes dépendantes se servent des autres d’une certaine façon. Elles les perçoivent comme un moyen d’assouvir un besoin ou de combler leur vide.
On est donc loin de la notion d’autonomie et d’indépendance liée à la maturité. Une personne dépendante affective imagine et estime qu’elle ne peut pas vivre sans l’autre. Comme un enfant qui ne peut survivre sans que des adultes s’occupent de lui.
L’hyper Indépendance
À l’inverse, on a l’hyper dépendance qui peut aussi être un indicateur d’immaturité puisque ces personnes ont une vision selon laquelle ils n’ont besoin de rien ni personne d’autre qu’eux-même pour vivre.
Ce sont des personnes qui n’ont pas une réelle conscience de leurs besoins et des attentes réalistes qu’elles peuvent avoir dans des relations. Mais aussi, ce sont des personnes qui ont de la difficulté à demander de l’aide, à se montrer vulnérable.
Mais de la même façon que la dépendance affective, il est important de noter que l’hyper indépendance en soi n’est pas nécessairement un signe d’immaturité. Il s’agit plutôt de trouver un équilibre sain entre l’indépendance et la capacité à rechercher et à accepter le soutien des autres lorsque cela est nécessaire.
Une gestion des conflits bancales
Ensuite, on peut également reconnaître l’immaturité affective au travers des conflits. Une personne qui n’a pas encore bien assimilé une façon saine et sereine de gérer ses émotions pourrait avoir certains comportements significatifs d’une immaturité dans les échanges.
Par exemple, le fait d’être centré sur soi. La personne manque d’écoute et regarde uniquement la situation au travers de ses propres yeux. En grandissant, on prend conscience que le monde ne tourne pas autour de nous. Quand on est bébé, on n’en a aucunement conscience.
Une personne qui manque de maturité va ainsi avoir de la difficulté à comprendre qu’elle n’est pas le centre de l’univers. Plus particulièrement que la réponse à ses besoins ne doit pas se faire au détriment des autres.
Dans l’idée on pourrait voir une personne qui s’attend à ce qu’on l’accepte telle qu’elle est même lorsqu’elle est de mauvaise humeur, grossière, irrespectueuse etc.
Il y aussi le fait de se positionner en victime que l’on retrouve beaucoup. Cela fait sens parce qu’il y a une difficulté de prendre ses responsabilités et accepter que certains de nos choix vont avoir des conséquences qui peuvent être négatives.
Le parallèle adulte/enfant
En résumé, ce sont généralement des comportements plutôt associés aux enfants qui vont transparaître dans le lien.
- Vouloir que les autres nous prenne en charge
- S’attendre à être accepter inconditionnellement sans faire preuve d’ouverture soi-même
- Parler sans réfléchir et sans tenir compte des éventuelles conséquences
- Nier tous les inconvénients pouvant exister dans une relation
- Nourrir de la rancoeur et compter les points dans la relation, notamment car avec le temps, on assimile le fait que pardonner se fait avant tout pour soi-même
Comment développer sa maturité affective ?
Alors avec tout ce que j’ai dit, comment est-ce qu’on peut faire pour développer sa maturité affective ?
Développer son intelligence émotionnelle
Dans un premier temps, on peut prendre le temps de comprendre ses propres émotions et apprendre à les gérer de manière constructive. Cela peut impliquer la pratique de la pleine conscience, la tenue d’un journal émotionnel, la recherche d’une liste de besoins et émotions pour mieux nommer ce que l’on vit. Ou encore la recherche de conseils auprès d’un professionnel.
Assumer ses responsabilités
Ensuite, il a la notion de responsabilité. Au lieu de blâmer les autres pour nos problèmes ou nos comportements, il est important de prendre la responsabilité de nos actions. Être en capacité de reconnaître nos erreurs et nous engager à les corriger plutôt que de les nier ou de les minimiser. On peut par exemple chercher dans son passé des situations qui nous ont déplu et chercher où se trouve notre part de responsabilité dans ces situations.
Développer ses compétences de communication
On peut aborder les conflits et les désaccords avec une attitude de communication non violente. On évite les attaques personnelles et on cherche des solutions constructives plutôt que de se laisser emporter par l’émotion du moment. Par conséquent, on apprend à éviter de réagir de manière impulsive, on prend le temps de réfléchir à nos actions, nos paroles ainsi que leurs conséquences potentielles.
Développer la connaissance de soi
Enfin, on peut apprendre à mieux se connaître. C’est-à-dire, avoir conscience de nos limites personnelles et les respecter. Mais aussi exprimer nos émotions de manière saine. En apprenant à les reconnaître et à les nommer.
En osant être authentique, voire dans une forme de vulnérabilité. C’est-à-dire, ne pas les nier ou les cacher mais plutôt les explorer et les voir comme un guide dans nos relations et nos prises de décision.
En développant ces différentes compétences et en travaillant sur votre intelligence émotionnelle, vous pourrez ainsi progressivement renforcer votre maturité affective et cultiver des relations qui soient plus saines et plus épanouissantes dans votre vie.
Je m’adresse à vous mais à priori si vous avez déjà fait la démarche de lire des articles sur les relations amoureuses, c’est qu’à priori vous avez une forme d’ouverture au fait que vous ne connaissez pas tout sur les relations amoureuses et c’est déjà un signe de maturité en soi que d’aller chercher de l’information sans prendre pour acquise et vérité universelle votre vision du monde.
En tout cas, faire le point sur sa maturité affective et la développer c’est quelque chose qu’on peut faire en séance de coaching donc n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec moi si vous désirez avancer sur ce sujet à mes côtés !